Des sociétés grecques et étrangères seraient prêtes àinvestir plus de 3 milliards d'euros pour aménager partout en Grèce des complexes de golfes assortis de lourdes infrastructures touristiques. Mais l'Etat doit donner son feu vert et assouplir les procédures administratives
Alors que les Grecs n'ont pas la réputation d'être de grands joueurs de golf, leur pays est en passe de devenir le nouvel eldorado de ce sport qui compte des millions d'adeptes dans le monde. En effet, de nombreux projets d'investissement ont étésoumis àl'Etat grec concernant, non seulement de vastes terrains de golfs, mais également la panoplie d'installations touristiques susceptibles de satisfaire une clientèle internationale, sportive et aisée.
Il s'agit de villas, d'hôtels luxueux, de centres de thalassothérapie, de marinières, de salles de conférences ...
Le montant total des investissements prévus s'élèverait àplus de 3 milliards d'euros et concernerait au moins 17 terrains de golfs dispersés en Crète, dans le Péloponnèse, dans le centre et le nord de la Grèce. D'après certaines prévisions, un touriste «golfeur »dépenserait 700 euros par jour lors de son séjour soit 4 fois plus qu'une personne en séjour organisé.
Poule aux ?ufs d'or ou catastrophe écologique ?
Ces réalisations nécessitent cependant l'intervention de l'Etat car il n'existe pas, en Grèce, de surfaces adaptées àdes projets de cette envergure. En outre, la lourdeur des procédures administratives dans le cadre de l'obtention d'un permis de construire reste un frein important.
Le vice ministre de l'économie, P. Doukas, a récemment déclaréqu'une loi àl'étude permettrait la construction et le développement dans les zones entourant les terrains de golfs et faciliterait ainsi l'aménagement de complexes touristiques.
Mais ces projets ne sont pas bien vu par tous. C'est notamment le cas des organisations de protection de l'environnement qui associent terrains de golf et désastre écologique. En effet, 1 million de m2 d'eau par an serait nécessaire àl'entretien d'une pelouse. Sans compter l'utilisation de tonnes de produits chimiques?
Delphine Millet Prifti (LPJ Athènes) 8 mai 2006