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L’origine du nom de la ville d’Athènes : entre mythe et histoire

Athènes, l’une des plus anciennes cités du monde, ne doit pas son nom au hasard. Derrière cette appellation se cache un mythe fondateur fascinant, où deux grandes divinités de l’Olympe se disputèrent l’honneur de devenir la protectrice de la ville. Ce récit, entre légende et symbole, illustre le choix d’une civilisation pour la sagesse et la paix.

AthènesAthènes
Écrit par Mounir Moujoud
Publié le 4 août 2025, mis à jour le 17 novembre 2025

Une cité millénaire aux multiples noms

Avant de devenir la capitale rayonnante de la Grèce antique, Athènes portait d’autres noms. Les premiers récits attribuent à la ville le nom d’« Aktiki » ou « Côte », tiré du nom du premier roi légendaire d’Attique, Aktaïos. Par la suite, son successeur, le roi mi-homme mi-serpent Cécrops, renomma la cité à son propre nom. Mais c’est un épisode mythologique fondateur qui scella définitivement le nom d’Athènes, faisant de cette ville bien plus qu’un simple centre urbain : un symbole de sagesse, de paix et de civilisation.

 

Le duel mythique entre deux dieux

Selon la mythologie grecque, les dieux de l’Olympe, fascinés par la prospérité de la cité de Cécrops, décidèrent d’en faire leur propre domaine. Deux grandes divinités s’affrontèrent alors pour lui donner leur nom : Poséidon, dieu de la mer, et Athéna, déesse de la sagesse. Pour éviter un conflit ouvert, Zeus proposa une épreuve décisive : chacun des dieux devait offrir un cadeau à la ville, et c’est aux habitants de trancher lequel leur serait le plus bénéfique.

L’épreuve se déroula sur le sommet de l’Acropole, en présence du roi Cécrops et de la population. Poséidon frappa le rocher de son trident et fit jaillir une source d’eau salée, symbole de puissance maritime et militaire. Mais les habitants furent peu séduits par cette eau salée, jugée inutilisable.

Athéna, de son côté, planta une graine qui donna naissance à un olivier. L’arbre offrait bien plus : de l’huile, des fruits, du bois, et surtout, la promesse d’une paix durable et d’une prospérité fondée sur la sagesse plutôt que sur la guerre. Séduits par ce don généreux et utile, les Athéniens choisirent la déesse comme protectrice. Selon une version du mythe, les femmes votèrent majoritairement pour Athéna, l’emportant de justesse sur les hommes partisans de Poséidon.

 

Athènes, cité d’Athéna

Ainsi naquit le nom d’Athènes, en l’honneur de la déesse. L’olivier devint un symbole essentiel de la ville, tout comme la chouette, animal associé à la sagesse et à Athéna, que l’on retrouvait sur les pièces de drachme. En hommage à leur protectrice, les Athéniens construisirent des temples majestueux comme le Parthénon, organisèrent des fêtes religieuses et lui dédièrent statues et offrandes.

Athéna elle-même possède une origine singulière : selon le mythe le plus célèbre, elle naquit du crâne de Zeus, déjà adulte et en armes, sans avoir de mère. Ce mode de naissance extraordinaire la rapprochait encore davantage de son père, qui en fit sa préférée. Si elle incarnait la sagesse, elle n’en restait pas moins une déesse guerrière, guidant et protégeant des héros comme Persée, Héraclès, Jason ou encore Ulysse. Elle offrit notamment son bouclier à Persée pour vaincre Méduse, soulignant son rôle stratégique dans les batailles.

 

Un nom chargé de sens et d’héritage

Aujourd’hui encore, Athènes porte la marque de cette légende fondatrice. La ville est imprégnée de la mémoire d’Athéna, dont l’image incarne à la fois la raison, la paix, et l’intelligence tactique. Au-delà du mythe, ce récit raconte aussi le choix d’une civilisation en faveur de la sagesse et de la stabilité, plutôt que de la domination guerrière. Un héritage toujours vivant, visible dans les pierres de l’Acropole comme dans l’esprit même de la culture grecque.

 

Publié le 2 août 2025, mis à jour le 17 novembre 2025
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