Suite à cette rencontre, le Premier ministre a annoncé le nom du candidat soutenu par son parti, Nouvelle Démocratie, et lui-même. Le nom de Konstantinos Tasoulas est désormais sur toutes les bouches. Depuis ce matin, l’actuel président du parlement grec est soutenu par le Premier ministre et le parti Nouvelle Démocratie dans la course à la présidence du pays.
Qui est Konstantinos Tasoulas ?
Avant de s’installer en politique dans les années 90, Konstantinos Tasoulas était avocat. Aujourd’hui, il préside le parlement de la République hellénique depuis l’été 2019. Membre important du parti qu’il partage avec le Premier ministre, Nouvelle Démocratie, Konstantinos Tasoulas a par ailleurs été ministre de la Culture et des sports mais aussi sous ministre de la Défense nationale.
C’est lors d’une allocution faite ce mercredi 15 janvier que le Premier ministre lui a confié son soutien pour les élections présidentielles à venir. Premier ministre qui avait expliqué, au préalable, chercher un candidat qui aurait la capacité de convenir à l’opposition tout en solidifiant l’unité au cœur de son propre parti.
Kyriakos Mitsotakis, qui lui restera en poste jusqu’en 2027, a donc argumenté son choix en expliquant que « Konstantinos Tasoulas est un homme politique accepté et respecté. » Respect qui a notamment été prouvé lorsqu’il a obtenu le plus grand nombre de vote jamais obtenu lors de l’élection à la présidence du parlement : 283.
Piqure de rappel
Actuellement sous la IIIe République, la Grèce fonctionne sous un système de quinquennat, elle change de président tous les cinq ans.
Pour rappel, les élections présidentielles grecques se font à scrutin indirect. Les députés, qui sont eux élus par les citoyens, votent pour le, ou la, futur(e) président(e) de la République hellénique. Pour qu’un candidat soit élu au premier tour, il doit rassembler les deux tiers des votes du parlement, soit 200 sur un total de 300.
Depuis 2020, la Grèce est présidée par la première femme à ce poste, Katerina Sakerallopoulou. Indépendante politiquement, sa candidature avait été soutenu par le Premier ministre lui-même lors des précédentes élections. Suite à ce soutien, Sakerallopoulou avait été élue au premier tour avec 261 voix. Cependant, au cours de son mandat, elle n’a pas fait l’unanimité au sein du parti Nouvelle Démocratie, notamment lorsqu’elle a soutenu la légalisation du mariage homosexuel.
Aujourd’hui, la date de la prochaine élection présidentielle n’est pas encore certaine. Depuis l’annonce du Premier ministre, il est possible que le vote soit prématuré et se tienne la semaine prochaine, comme il peut se faire attendre. Au plus tard, les députés devront voter le 13 février.
Une décision controversée
En espérant mettre l’opposition d’accord, le Premier ministre s’est finalement attiré les foudres de celle-ci. Déjà avant l’allocution de Kyriakos Mitsotakis, Nikos Androulakis, leader de la principale opposition, PASOK, avait annoncé que son parti excluait toute idée de partage du pouvoir avec le parti Nouvelle Démocratie.
Même si l’opposition n’a pas encore nommé son propre candidat, le porte-parole de PASOK, Kostas Tsoukalas, a déclaré que « Le Premier ministre a prouvé aujourd’hui qu’il ne comprend pas ce que signifie le consensus. […] M. Mitsotakis fait un choix étroitement partisan, en sélectionnant un député sortant du parti Nouvelle Démocratie pour la plus haute fonction. Il a fonctionné comme un parti unique, rompant avec les traditions politiques et révélant sa profonde insécurité politique. »
Quant à lui, le parti alliant centre-gauche à l’extrême gauche, SYRIZA, a déjà proposé un nom pour cette élection, celui de Louka Katseli qui d’après eux peut « rallier des forces plus larges. » Économiste et politicienne, elle n’est pas inconnue de la haute sphère politique puisqu’elle a été ministre de l’économie grecque.
Le président de l’Alliance progressiste SYRIZA, Sokratis Famell, rejoint d’ailleurs l’avis de PASOK concernant la décision du Premier ministre : « Aujourd’hui M. Mitsotakis a proposé pour la plus haute fonction d’État un député actif de la Nouvelle Démocratie. […] Il a procédé à un choix étroitement partisan, subordonnant la plus haute institution de l’État aux questions et aux problèmes internes de son parti. Il se révèle inférieur aux circonstances. »
Aujourd’hui, aucun terrain d’entente politique n’a été trouvé dans le berceau de la démocratie.