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Chanson grecque – ‘Les enfants du Pirée’, un classique incontournable

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1960 © Melina Mercouri Foundation / Facebook
Écrit par Aurore Le Perff
Publié le 26 février 2019, mis à jour le 24 juillet 2024

‘Ta paidia tou Peiraia’, en français ‘les enfants du Pirée’, est certainement une des chansons grecques les plus connues du monde entier. En voici un mini-décryptage.

Tiré du film ‘Jamais le dimanche’ (Jules Dassin, 1960), composé par Manos Hadzidakis et interprété par Melina Mercouri, le titre 'Ta paidia tou Peiraia' obtient l’Oscar de la meilleure chanson originale, en 1960. C’est la première fois qu’une chanson en langue étrangère était récompensée.

Écrite par Manos Hadzidakis, elle aurait été finalisée dans une voiture sur le chemin du studio pour enregistrer les chansons du film. Les paroles font référence au personnage principal du film, Ilia, une femme indépendante et heureuse, qui tombe amoureuse, et partage sa joie de vivre. Elle fait une déclaration d'amour au port du Pirée, qui semble être une métaphore de son amour pour l'homme qu'elle a rencontré.

Cette chanson a mis sur le devant de la scène internationale le célèbre couple Jules Dassin et Melina Mercouri, mais aussi le compositeur Manos Hatzidakis. Celui-ci ne voyait pas d'un bon oeil la popularité de ce titre qu'il n'estimait pas aussi bon que toute l'étendue de son répertoire. Cela l'a mis en colère et la légende dit même que, dans les années 1970, il aurait jeté son Oscar dans la poubelle, sauvé de justesse (et trouvé par hasard) par la soeur du célèbre compositeur et sa femme de ménage.

Τα Παιδιά Του Πειραιά (Ta paidia tou Peiraia) - Melina Mercouri

Aπ' το παράθυρό μου στέλνω
ένα, δύο και τρία και τέσσερα φιλιά         
που φτάνουν στο λιμάνι
ένα και δύο και τρία και τέσσερα πουλιά
Πώς ήθελα να είχα    
ένα και δύο και τρία και τέσσερα παιδιά
που σαν θα μεγαλώσουν όλα
να γίνουν λεβέντες για χάρη του Πειραιά
Όσο κι αν ψάξω, δεν βρίσκω άλλο λιμάνι
τρελή να μ' έχει κάνει, όσο τον Πειραιά 
που όταν βραδιάζει, τραγούδια μ' αραδιάζει
και τις πενιές του αλλάζει, γεμίζει από παιδιά
Aπό την πόρτα μου σαν βγω
δεν υπάρχει κανείς που να μην τον αγαπώ
και σαν το βράδυ κοιμηθώ
ξέρω πως, ξέρω πως, πως θα τον ονειρευτώ
Πετράδια βάζω στο λαιμό            
και μια χάντρα φυλακτό               
γιατί τα βράδια καρτερώ, στο λιμάνι σαν βγω    
κάποιον άγνωστο να βρω           
Όσο κι αν ψάξω...

Pour ceux qui ne savent pas (encore) lire le grec :

Ap'to parathiro mou stelno
ena, dio kai tria kai tessera filia
pou ftanoun sto limani
ena kai dio kai tria kai tessera poulia              
pos tha 'thela na iha
ena kai dio kai tria kai tessera paidia         
otan tha megalosoun ola
na ginoun leventes yia hari tou Peiraia
Oso ki an psakso, den vrisko allo limani
treli na m' echi kanei apo ton Peiraia    
pou otan vradiazei, tragoudia m'aradiazei
kai tis penies tou allazei, yemizei apo paidia
Apo tin porta mou san vgo    
den iparhei kaneis pou na min ton agapo             
kai san to vradi kimitho
ksero pos, ksero pos, pos tha ton onirefto           
Petradia vazo sto laimo              
kai mia hantra filachto
yiati ta vradia kartero, sto limani san vgo             
kapion agnosto na vro                
Oso ki an psakso...

Traduction du texte :

Depuis ma fenêtre j'envoie
un, deux et trois et quatre baisers
qui arrivent au port
un et deux et trois et quatre oiseaux

Comme je voudrais en avoir un et deux
et trois et quatre enfants
qui quand ils grandiront tous
deviendront des hommes forts pour le bien du Pirée

Autant que je cherche, je ne trouve aucun autre port
qui me rende folle autant que Le Pirée
Où, quand le soir arrive, ses chansons se suivent
sa partition change et, se remplit d'enfants

De ma porte dès que je sors
il n'y a personne que je n’aime pas
et quand le soir je m’endors, je sais que -
Je sais que je vais rêver de lui

Une parure de pierres autour du cou, et une pe-,
et une pe-, une perle en amulette
parce que le soir je sors sur le port 
pour rencontrer un inconnu

Autant que je cherche, je ne trouve aucun autre port
qui me rende folle autant que Le Pirée
Où, quand le soir arrive, ses chansons se suivent
sa partition change et, se remplit d'enfants

Autres versions de la chanson

Cette chanson a eu un succès mondial inattendu, qui a engendré des versions dans de nombreuses langues étrangères : anglais, italien, allemand, espagnol, hébreu, croate, tchèque, polonais et même en mandarin. Ainsi Luis Mariano, Nana Mouskouri, Dalida, ou encore Pink Martini ont repris cette chanson devenue un classique de la chanson grecque.

Dalida, version française

Noyés de bleu sous le ciel grec
Un bateau, deux bateaux, trois bateaux s'en vont chantant
Griffant le ciel à coups de bec
Un oiseau, deux oiseaux, trois oiseaux font du beau temps
Dans les ruelles d'un coup sec
Un volet, deux volets, trois volets claquent au vent
En faisant une ronde avec
Un enfant, deux enfants, trois enfants dansent gaiement

Mon dieu que j'aime ce port du bout du monde
Que le soleil inonde de ses reflets dorés
Mon dieu que j'aime, sous leurs bonnets oranges
Tous les visages d'anges des enfants du Pirée

Je rêve aussi d'avoir un jour
Un enfant, deux enfants, trois enfants jouant comme eux
Le long du quai flânent toujours
Un marin, deux marins, trois marins aventureux
De notre amour on se fera
Un amour, dix amours, mille amours noyés de bleu
Et nos enfants feront des gars
Que les filles un beau jour à leur tour, rendront heureux

Mon dieu que j'aime ce port du bout du monde
Que le soleil inonde de ses reflets dorés
Mon dieu que j'aime sous leurs bonnets oranges
Tous les visages d'anges des enfants du Pirée

Pink Martini, reprise de la version grecque originale

Aurore Le Perff
Publié le 26 février 2019, mis à jour le 24 juillet 2024

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