PEINTURE - Les forces archaïques de notre monde dépeintes par Michael Franke

Michael Franke consacre une grande exposition, au Zappeion, sur le thème de la naissance du monde. 35 ?uvres magistrales sont ainsi exposées dans la magnifique rotonde dans les jardins du roi, au c?ur d'Athènes, évoquant les forces archaïques de notre monde

(Photo LPJ)

Peintre allemand, amoureux de la Grèce après y avoir rapidement séjourné, Michael Franke expose 35 oeuvres au Zappeion. Le fil conducteur des ses ?uvres est la mythologie et la lumière omniprésente et ravivée à chaque instant par l'emploi de couleurs sombres et profondes. Pourtant, même si la majorité des toiles font référence à des divinités, vous n'y découvrirez aucune figure anthropométrique, mais au contraire des paysages d'une force inouïe, dont il est difficile de dire s'ils sont issus d'une école abstraite ou figurative. Une chose est sûre : qu'elles représentent une vague agitée, un nuage bas ou simplement un trait abstrait, les couleurs de Michael Franke parlent à notre âme en y faisant naître un écho profond.
 « Anadyomène », c'est l'Aphrodite sortie des eaux. La légende dit que Chronos, en se révoltant contre son père Ouranos (le ciel) l'émascula. En jetant ses attributs dans la mer, il créa ainsi une écume fertile, qui donna naissance à Aphrodite, au large de l'île de Chypre. Michael Franke attribue la couleur pourpre (entre le rouge et le bleu) à cette déesse, ainsi que l'équilibre entre le ciel et la mer, l'Occident (matérialiste) et l'Orient (spirituel). Toute son ?uvre est emplie de symboles et d'ésotérisme.

Un autodidacte précoce
Michael Franke sait depuis l'enfance qu'il sera peintre. A l'âge de neuf ans, il peint son premier tableau à l'huile : la mer du Nord. Il monte sa première exposition à quinze ans, depuis il ne fait qu'exposer un peu partout dans le monde. C'est un autodidacte, qui a muri son art loin des Beaux-arts. Il crée ses couleurs lui-même à base de caséine et de pigments. Ses tableaux sont souvent présentés sous forme de triptyques: il y perçoit une symbolique secrète de notre monde que Bosch utilisait déjà : le ciel, la terre, l'enfer. A moins que cela ne soit le ciel, la terre, et nous, au centre, en équilibre entre les énergies célestes et telluriques?.
Fabienne Burguière (www.lepetitjournal.com - Athènes) 10 mai 2007

« Anadyomène », exposition de Michael Franke
Jusqu'au 22 mai 2007 au Zappeion. De 10 : 00 à 18 :00 heures, entrée libre.
http://frankemichael.de/current-exhibitions.html
Un conseil : venez le matin, pour la lumière