

Lors de son séjour sur la petite île de Patmos un été, Marie-Diane Meissirel, expatriée en Grèce depuis trois ans, a pris la décision d'écrire. Ecrire sur l'île, mais aussi sur les personnages qui la peuplent, le temps d'un été. "Patmos, c'est un univers de gens talentueux, de galeristes, d'architectes?" Extraits choisis du roman de Marie-Diane Meissirel
Texte et photos ©Marie-Diane Meissirel
"Le jour se levait à peine et la villa sommeillait encore. Gaspard, impatient de poursuivre ses découvertes, ne pouvait pas dormir. La veille, Stéphane lui avait suggéré une marche matinale jusqu'à la grotte de Saint Jean. Suivant les indications du galeriste, il se fraya un chemin dans la nature. Il avançait un peu au hasard, gravissant les nombreux murets de pierre qui serpentaient sur la colline. Le soleil dardait ses premiers rayons dans son dos et venait réchauffer cette nature sauvage dont les odeurs étaient encore exaltées par la fraîcheur de la nuit. Il goûtait au plaisir de cette marche solitaire et se laissait imprégner par l'esprit des lieux. Il ressentait une énergie très forte dans tout ce qui l'entourait, mais aussi une profonde quiétude. Les derniers mois avaient été riches mais tourmentés : l'abandon de ses études à Paris, son départ pour Berlin, sa brouille avec son père, ses amours à rebondissements avec la fragile Antonia, ses difficultés financières, l'incertitude quant à son avenir professionnel? Il n'avait eu aucun répit et s'était laissé consumer par une effervescence peu créative. Pour la première fois depuis longtemps, il se sentait l'esprit libre et confiant.
Un chemin de muletier lui permit de rejoindre la route par laquelle on accédait à la grotte. Il déchanta en trouvant trois cars de touristes garés devant le site religieux qu'il renonça à visiter. Il redescendit à pied vers Skala où un immense paquebot de croisière avait accosté déversant son flot de vacanciers. À la terrasse d'un café, Gaspard trouva Maria, attablée avec un homme aux cheveux grisonnants. Elle l'invita à se joindre à eux.
- Gaspard, je vous présente mon frère, Yanni. Il parle le Français lui aussi. Je suis désolée, mais je ne peux pas rester avec vous, on m'attend à la villa. Yanni, je compte sur toi pour les oursins !
- Ah les femmes ! Et dire que je suis revenu à Patmos pour avoir la paix ! Me voilà devenu l'esclave de ma s?ur ! Tu as déjà pêché des oursins ? Tu veux venir avec moi ?
- Je pensais que la pêche aux oursins était interdite ?
- C'est ce qui les rend encore meilleurs ! Mon bateau est un peu plus loin sur le port.
Finissons notre café et allons-y, sinon Maria va encore dire que je me la coule douce. - Très bien, je vous accompagne. Mais, dites-moi, comment se fait-il que vous parliez si bien Français ?
- Une lubie de notre mère ! C'était chic de parler français à l'époque ! La famille athénienne pour laquelle elle travaillait parlait
- Et cela vous a-t-il servi ?
- À séduire une Française et à l'épouser, oui ! Enfin, vu le résultat, je ne suis pas certain que ce fut une réussite ! Bon, allons-y, elle va pas se faire toute seule cette plâtrée de pâtes aux oursins !"
Extrait n°2 du roman Un été à Patmos, de Marie-Diane Meissirel (www.lepetitjournal.com/athenes) Jeudi 4 juillet 2013
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En savoir + sur l'auteur :
LIVRE ? Un été à Patmos, parmi les VIP de l'île
LIRE - L'extrait n° 1
Lepetitjournal.com/athenes proposera, tout au long de l'été, des extraits choisis de ce roman.

























