Édition internationale

CINEMA - 300 : La naissance d’un Empire ou du pouvoir des femmes



Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 mars 2014

Samedi était proclamé une énième journée internationale des droits de la femme. Cette fin de semaine marquait aussi la sortie du deuxième volet de "300 : la naissance d'un empire". Entre deux combats barbaresques et d'égos à soif de pouvoir, deux femmes mènent les troupes

En 2006, le premier volet de ce péplum américano-britanique avait atteint un record de fréquentation en Grèce avec 325 000 spectateurs en 4 jours. Cette adaptation de la bande dessinée romanesque de Frank Miller avait été décrite, à l'époque, comme un choc visuel. Un qualificatif qui est loin de faire l'unanimité à travers ce nouvel opus cinématographique.

Chronologie désordonnée et entorse historique
Au début du film, nous sommes 10 ans avant la bataille de Termopyles. On y découvre le point de vu des Perses et de leur roi Xerxès, qui veut venger la mort de son père, Darius 1er, tué par les Grecs (fait totalement fictif) lors d'une première invasion, encore 10 ans plus tôt. On se retrouve en fait plongé dans un contexte où les troupes athéniennes contrent les attaques de l'armée persane qui est maintenant installée à Marathon, à 42 km au nord d'Athènes. Face à cette menace qui plâne sur Athènes, les athéniens appellent les Spartiates à l'aide par la voix de leur héros local : Thémistocle. De son côté le roi Xerxès lance une expédition de vengeance. 

300 : la naissance d'un empire est une sous-couche du premier volet en se déroulant avant, pendant et après la bataille de Termopyles et le massacre des 300 spartiates. Bataille contre l'armée Perse menée par Xerxès, durant laquelle le roi Leonidas I, interprété par Gerard Butler, perd la vie. Ce deuxième épisode de 300 n'est donc ni un prologue, ni une suite. Ou alors il aurait fallu s'attaquer à l'épopée d'Alexandre Le Grand. La bataille d'Arthémision puis celle de Salamine, en 479 avant Jésus-Christ, sont racontées à travers ce deuxième volet et se passent en parallèle de celle des Termopyles, narrée dans le premier volet. 

Coït et hémoglobine
Quentin Tarantino peut bien aller se rhabiller avec ses combats de sabres sanglants et ses explosions de cervelles à base de gros calibres. 300 : la naissance d'un empire, c'est du sang pourpre qui gicle à l'écran comme l'écume de la mer Égée. Une exagération esthétique qui permet de rendre le sanglant, le gore presque jouissif. La réalisation de Noam Murro relèverait presque d'un jeu vidéo avec un film qui s'articule entre batailles et trêves, en long, en large et en travers. Il ne faut pas attendre des dialogues audacieux ou un esthétisme ravageur mais plutôt se laisser emporter par les notions historiques que brassent les plans de ce film. Et pourquoi pas, s'imaginer vêtu d'une culotte en cuir, d'une cape et d'un gros bouclier pour combattre l'ennemi Perse à coup de hache.

Dans tous les cas, le charme terriblement envoûtant d'Eva Green mettra tout le monde d'accord. Surtout lors de la scène où elle cherche "un terrain d'entente" avec Themistocle. Terrain d'entente déviant en acte sexuel qui ressemble d'avantage à un affrontement de Mortal Kombat qu'à la scène du carrosse dans Titanic.

Des femmes sauvages
Finalement, il s'agit d'une affaire de femmes et de pouvoir. Artémise, jouée Eva Green, mène à elle seule toute la flotte persane et ne se lasse pas de couper des têtes d'hommes faisant 3 fois sa corpulence, parfois même à la limite de tomber dans les clichés de Xena La Guerrière . En face Gorgô, jouée par Lena Headey, est partagée entre deuil et vengeance après le massacre de Termopyles où son mari, le roi Leonidas est tué par le roi des Perses. Entre ces deux femmes, un homme : Thémistocle, venu à Sparte pour en appeler à l'unification des forces contre l'envahisseur perse. Un héros qui use de tout les stratagèmes militaires ou physiques pour mettre hors d'état de nuire, Artémise et son armée. Des noms légendaires qui baptisent encore aujourd'hui bon nombre de rues d'Athènes et de villes à travers la Grèce, avec comme seul leitmotiv « seuls les dieux peuvent vaincre la Grèce. »
Klervi Drouglazet (www.lepetitjournal.com/athenes) Mardi 11 mars 2014

lepetitjournal.com Athènes
Publié le 10 mars 2014, mis à jour le 10 mars 2014
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