Le journaliste français Christophe Gleizes, arrêté en Algérie en mai 2024 et condamné en juin 2025, est toujours emprisonné. Mercredi 17 juillet 2025, une marche solidaire est organisée en marge du Festival d’Avignon pour réclamer sa libération. Plusieurs collectifs, journalistes et personnalités s’associent à cet appel.
Correspondant pour So Foot, L’Humanité ou Streetpress, Christophe Gleizes se rend en Algérie en mai 2024 avec un visa touristique, afin de réaliser des reportages sur le football. Il est arrêté puis retenu sous contrôle judiciaire depuis le 28 mai 2024. Il est accusé d’“apologie du terrorisme” et “possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national”, reposant sur d’anciens contacts, en 2015 et 2017, avec un responsable de club de football également engagé dans le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie. Le MAK est classé mouvement terroriste par l’Algérie en 2021 seulement, soit bien après ces échanges. Ces liens, aujourd’hui invoqués à charge, étaient à l’époque sans aucune connotation illégale.
Le 29 juin 2025, après plus d’un an de détention, il est condamné à sept ans de prison ferme. Reporters sans frontières (RSF), des clubs de football français, la Fédération française de football (FFF) et des sociétés de journalistes dénoncent unanimement cette condamnation, jugée arbitraire et politique. « Sept ans de prison : c’est la peine la plus lourde infligée à un journaliste français pour avoir exercé son métier depuis plus de dix ans », déplore RSF.
Une mobilisation en plein Festival d’Avignon
Une marche de solidarité se tient ce mercredi 17 juillet 2025 au tiers-lieu du Carmel d’Avignon, en marge du Festival. Le rassemblement est initié par les proches du journaliste, dont son frère Maxime Gleizes, avec le soutien de collectifs et de journalistes mobilisés. La marche vise à sensibiliser le public et les milieux culturels à la situation du reporter.
À propos du choix du lieu, la famille du journaliste sportif déclare : « Le Festival d’Avignon, lieu emblématique de la liberté d’expression, de l’art et des rassemblements citoyens, est l’endroit parfait pour faire entendre notre voix. » Sur les réseaux sociaux, le hashtag #FreeGleizes émerge également.
#FreeGleizes pic.twitter.com/eoJlWVVgyZ
— Mathias Edwards (@MathiasEdwards_) July 4, 2025
Une détention qui inquiète au-delà des frontières
Le cas de Christophe Gleizes s’ajoute à la liste croissante des journalistes inquiétés en Algérie. Depuis la fermeture de nombreux médias indépendants et l’adoption de lois sécuritaires floues, la liberté de la presse s’est considérablement réduite dans le pays.
La diplomatie française s’est montrée discrète jusqu’ici, mais des parlementaires commencent à interpeller le gouvernement. « L'ensemble des services demeurent mobilisés pour lui porter assistance et sont en contact régulier avec lui, ses proches et ses conseils. Une demande de permis de visite a été déposée aussitôt la condamnation connue. La France rappelle son attachement à la liberté de la presse partout dans le monde », assure un communiqué du ministère des Affaires étrangères le 30 juin 2025. En France comme à l’international, la mobilisation continue pour qu’un journaliste ne soit pas puni pour avoir simplement exercé son métier.
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