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La Suisse, la destination favorite des salariés français

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Écrit par Déborah Collet
Publié le 20 février 2020, mis à jour le 21 février 2020

Chaque année, les salariés français sont attirés par le bien-être et les hauts salaires de nos voisins les Suisses. Le taux de chômage helvétique est de 2,3 % et les salaires sont deux à trois fois plus élevés qu’en France. 

 

Une économie qui inspire confiance 

Les salaires avantageux de la Suisse, incitent les travailleurs français à s’y rendre pour leur carrière professionnelle. Selon les études économiques de l’OCDE de 2019, la Suisse a le troisième meilleur PIB par habitant au monde. Cela est dû à des taux d'emploi et des niveaux de productivité élevés. Selon le Parisien, "une caissière ou un plongeur peuvent gagner jusqu’à 3 000 francs suisses (CHF) par mois, soit 2 823 euros". Le salaire minimum global en Suisse n'existe pas, cependant, certaines branches de métiers et certains cantons en bénéficient d'un qui peut s’élever jusqu'à 3 048,95 € brut par mois.

Environ 180 000 Français se rendraient en Suisse pour y travailler. La majorité d’entre eux sont originaires de la zone alsacienne des Trois Frontières. Cette communauté d’agglomération porte bien son nom puisqu’elle se situe à la frontière entre la France, la Suisse et l’Allemagne. La plupart des frontaliers français rejoignent la partie de la Suisse dite "romande", dont les villes de Genève, Vaud, Bâle, Neuchâtel et le Jura, Berne, Fribourg et le Valais. Selon le témoignage de Pierre, un informaticien de 36 ans qui habite à Mulhouse et qui travaille à Bâle depuis quatre ans "Entre la Suisse et la France, il n'y a pas photo, tant en opportunité qu'en salaire".

 

Comment exercer un métier en Suisse tout en habitant en France ? 

Pour les ressortissants de l’Union européenne souhaitant travailler en Suisse, ils peuvent se munir d’un permis G. Ce permis est une autorisation frontalière avec une durée de validité de cinq ans sous réserve de l’existence d’un contrat de travail d’une durée indéterminée ou supérieur à un an. Pour l’obtenir, il suffit d’être domicilié dans un État membre de l’Union européenne, d’être employé par une entreprise domiciliée en Suisse et de rentrer dans son domicile à l’étranger au moins une fois par semaine. 

 

L’assurance maladie suisse est à la charge intégrale du salarié et repose sur un système de franchise. Chaque salarié français décide d’investir dans l’année ses dépenses de santé. À cela, s’ajoute une prime d’assurance maladie qui dépend du montant de la franchise, de l’âge et de la commune.

 

Des opportunités de carrière 

Il est également prouvé que faire carrière professionnelle en Suisse est plus facile qu’en France. "Les zeugniss, les certificats de travail dans lesquels l’employeur recommande son ancien salarié, sont ici plus importants que le CV." soutient Julien Hemmerlin, 34 ans. À l’âge de 17 ans, ce jeune français commençait sa carrière par la plonge et le balai. Aujourd’hui, il est chef de rang dans un hôtel suisse 4 étoiles. 

 

Le droit du travail suisse est plus souple, libéral et non-paralysant par rapport à ce dernier appliqué en France. Le temps d’essai est d’un mois et la législation du travail offre 4 semaines de congés payés par an et des conditions de rupture du contrat de travail simplifiées. Les grandes villes comme Genève, ville frontalière de la France et Zurich, ville mondiale pour les secteurs bancaires et financiers offrent de nombreux emplois. Zurich, Genève et Bâle sont les trois villes de choix pour le travail. Les entreprises suisses sont de plus en plus orientées vers l’international. De nombreuses multinationales installent leur siège en Suisse, beaucoup d’entreprises emploient des collaborateurs étrangers et l’anglais constitue la langue de travail. 

 

La plupart des entreprises installées en Suisse optent pour une hiérarchie horizontale, où les employés sont autonomes dans les prises de décisions. Cette méthode prône un rapport personnel et plus décontracté entre collaborateurs. La durée du travail moyen est de 42 heures par semaine contrairement aux 35 heures régies en France. 

 

Un pouvoir d’achat réduit en Allemagne

Les Suisses, eux-mêmes, qualifient leur pays "d’îlot de cherté". On le sait, le coût de la vie en Suisse est plus élevé que la moyenne en Europe. Il est 64 % plus élevés qu'en France. Par exemple, le prix moyen d’un repas dans un restaurant de gamme moyenne s’élève à 47 euros, tandis que le billet de cinéma coûte 16,90 euros. En revanche, le pouvoir d’achat en Allemagne semblerait être plus optimal. Pour la majorité des transfrontaliers français, l’idéal est donc d’habiter en France, de travailler en Suisse et de faire ses courses en Allemagne. Comme le prouve le témoignage de Pascal Iggert, salarié chez Novartis à Bâle depuis 28 ans qui déclare "les courses pour quatre personnes me coûtent 175 euros en Allemagne, contre 300 euros en France".

 

Cependant, depuis plusieurs années, les entreprises suisses se tournent vers les travailleurs locaux, qu’ils soient, suisses ou étrangers. Les travailleurs frontaliers sont plus facilement écartés des processus de recrutement. 

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