Réputée pour ses montagnes et ses lacs, la Suisse est aussi une destination stratégique pour entreprendre. Pays de l’innovation, elle attire les investisseurs à la recherche de stabilité et d’opportunités. Zurich, Genève, Lausanne et Berne sont des villes dynamiques et accueillantes pour les entrepreneurs. Lepetitjournal.com vous présente le guide complet pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en Suisse.


Le contexte économique en Suisse
Avec 9 millions d’habitants en 2024, la Suisse est une économie solide et stable. La croissance de son PIB est prévue à 1,3% en 2025, selon Coface. Le pays attire souvent les entrepreneurs pour sa stabilité politique, son système de démocratie et sa production d’énergie qui le rend indépendant.
Mais du côté des points faibles, l’économie de la Suisse reste très ouverte. Avec des échanges extérieurs qui représentent 122% de son PIB, elle est particulièrement sensible aux chocs mondiaux. Le franc suisse est aussi considéré comme une monnaie refuge. Il peut peser sur la compétitivité de ses exportations. Il est aussi essentiel de prendre en compte les relations, parfois complexes, avec l’Union européenne. Les accords bilatéraux n’ont pas été modernisés depuis plusieurs années.
Les secteurs attractifs en Suisse
La Suisse, malgré sa taille modeste, compte plusieurs pôles économiques puissants. Zurich, la capitale économique, est le cœur de la technologie médicale. Mais aussi des assurances et des services aux entreprises. La ville de Zurich est un acteur financier de premier plan en Europe.
Genève est, quant à elle, une ville centrale pour les secteurs de la santé, du commerce, de l’enseignement et du tourisme. Elle accueille beaucoup d’organisations internationales, des ONG et des centres de recherche comme le CERN.
La Suisse concentre aussi un grand nombre de multinationales dans l’agroalimentaire, le tabac et le sport international. La capitale politique, Berne, repose sur des piliers publics comme l’administration fédérale et les transports.
Les visas pour travailler et investir en Suisse

Créer son entreprise en Suisse nécessite l’obtention d’un visa. Dans le cadre de l’entrepreneuriat, les citoyens hors UE/AELE peuvent obtenir un permis de séjour s’ils créent une entreprise innovante. Le projet doit démontrer sa viabilité, sa valeur ajoutée locale et sa contribution à l’emploi ou à la technologie.
Le permis B (séjour temporaire renouvelable) est le plus souvent attribué dans ce cas, sous réserve d’approbation par les autorités cantonales et fédérales.
Pour exercer une activité professionnelle en Suisse, les ressortissants non membres de l’UE/AELE doivent obtenir une autorisation de travail avant de pouvoir demander un visa. Ce sont généralement les employeurs suisses qui initient la procédure auprès des autorités cantonales.
Une fois l’autorisation accordée, un visa d’entrée peut être délivré pour permettre l’installation en Suisse. L’accès au marché du travail dépend du niveau de qualification, de l’intérêt économique du profil et du quota en vigueur.
Les différents statuts juridiques pour créer son entreprise
Pour entreprendre en Suisse, il est essentiel de choisir une structure juridique adaptée à son projet. La SARL ? L’entreprise individuelle ? Quel statut juridique convient le mieux à votre projet ?
L’entreprise individuelle : adaptée aux indépendants qui souhaitent se lancer seuls, cette forme juridique est simple à créer et à gérer. Elle n’exige aucun capital minimum, mais implique une responsabilité personnelle illimitée sur les dettes de l’entreprise. L’inscription au registre du commerce devient obligatoire à partir d’un chiffre d’affaires annuel de CHF 100’000. Plus d’informations.
Société en nom collectif (SNC) : destinée à deux personnes ou plus souhaitant entreprendre ensemble, la SNC repose sur une confiance mutuelle forte. Les associés y partagent à parts égales les bénéfices, mais aussi une responsabilité illimitée et solidaire envers les dettes de l’entreprise. Aucun capital minimum n’est requis.
La société anonyme (SA) : souvent choisie pour les projets nécessitant un capital plus important. Elle permet d’attirer des investisseurs et limite la responsabilité des actionnaires à leurs apports. Le capital minimum requis est de CHF 100’000, dont au moins CHF 50’000 doivent être libérés lors de la création.
La société à responsabilité limitée (SARL) : idéale pour les PME, car elle combine souplesse et responsabilité limitée des associés. Elle nécessite un capital minimum de CHF 20’000.
Comment enregistrer son entreprise en Suisse ?
L’enregistrement d’une entreprise en Suisse se fait selon des étapes précises. Il faut d’abord s’assurer que le projet vise à exercer une activité économique réelle et durable. Une fois la forme juridique choisie, l’entreprise doit être inscrite au registre du commerce du canton concerné.
Zurich : Registre du commerce du canton de Zurich
Genève : Inscription au registre du commerce de Genève
Vaud : Inscription au registre du commerce du canton de Vaud
Il est ensuite nécessaire de choisir un nom de société unique, non utilisé par une autre entreprise active en Suisse. L’inscription au registre du commerce permet d’obtenir un numéro d’identification des entreprises (IDE), indispensable pour toutes les démarches fiscales et administratives.
Les ressources pour les entrepreneurs en Suisse
La Suisse met en place de nombreuses ressources pour encourager ses entrepreneurs. Parmi ces acteurs clés, Fondetec, la Fondation pour le développement des emplois et du tissu économique en ville de Genève, propose un appui concret aux PME et aux jeunes entreprises. Elle accorde des prêts à taux réduits, soutient la création d’emplois locaux et accompagne les entrepreneurs dans la structuration de leur modèle d’affaires. Fondetec offre aussi un accompagnement personnalisé. Fongit est, quant à elle, une fondation spécialisée dans l’accompagnement des start-ups technologiques à fort potentiel. Elle fournit non seulement un hébergement au sein d’incubateurs adaptés, mais aussi des conseils stratégiques, du coaching et un accès privilégié à un réseau d’investisseurs et de partenaires industriels. L’acteur national Innosuisse encourage aussi l’innovation en Suisse. Elle soutient les projets innovants en finançant la recherche appliquée menée en partenariat avec des hautes écoles, des centres de recherche ou des entreprises.
Le bureau Business France Suisse accompagne les entreprises françaises à identifier des partenaires potentiels sur le marché suisse et à connaître ses conditions d’accès. Et pour vous faciliter l’accès à l’entrepreneuriat suisse, la Chambre de commerce et d’industrie France-Suisse contribue à l’implantation de nombreuses PME françaises conscientes du potentiel de marché.
Pour votre intégration, des associations membres de la Fédération Internationale des Accueils Français et Francophones d'Expatriés (FIAFE), vous accompagnent dans cette démarche (Zurich Accueil, Genève Accueil…).
Des conseils avant d’entreprendre en Suisse
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat en Suisse, il est vivement recommandé de bien étudier les secteurs porteurs et les besoins locaux. Il est important de présenter un projet solide et aligné avec les priorités économiques du pays. S’entourer de partenaires qui connaissent bien le système suisse est également facilitateur pour se lancer dans l’aventure entrepreneuriale.
Dans la vie quotidienne, il est essentiel de tenir compte du coût de la vie en Suisse, particulièrement élevé à Zurich et Genève. En moyenne, il est supérieur de 69 % à celui de la France. Le pouvoir d'achat local y est également plus élevé, de l’ordre de 47 %.
Dans le monde professionnel, entretenir son réseau est particulièrement valorisé en Suisse. LinkedIn est une plateforme couramment utilisée, mais il existe aussi des réseaux privés accessibles sur adhésion. Par exemple, l’Association Genevoise de Réseautage Professionnel (AGRP) a pour objectif de soutenir le développement local des entreprises membres. De son côté, l’Association Femmes PME Suisse romande vise à créer un réseau dynamique favorisant les échanges d’expériences entre ses membres. Elle met en lumière la contribution essentielle des femmes à l’économie nationale à travers leur travail dans les PME. La confiance et la réputation jouent un rôle central dans la culture des affaires du pays.
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