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P. Vallet : «Le sommet Biden-Poutine à Genève sert à introduire d’autres rencontres»

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Portrait de Paul Vallet, historien, politologue, chercheur associé au Geneva center for Security Policy (GCSP) et expert des États-Unis.
Écrit par Olivia Zufferey
Publié le 16 juin 2021, mis à jour le 16 juin 2021

Paul Vallet, historien, politologue, chercheur associé au Geneva center for Security Policy (GCSP) et expert des États-Unis, décrypte les enjeux du sommet «Biden-Poutine» à Genève. D'après lui, ce tête-à-tête servira d’introduction à d’autres rencontres. Interview quelques heures avant le sommet. 

Mercredi 16 juin, toute au long de l'après-midi, Joe Biden et Vladimir Poutine ainsi que leurs délégations composées de plus de 1000 personnes se rencontreront dans divers lieux de Genève. Si le tête-à-tête entre les deux chef d’Etats se déroulera à la Villa La Grange, une bonne partie de leurs délégations se retrouveront sur la rive droite de la cité de Calvin. 

 

Pourquoi ont-ils choisi Genève ? 

Il y a plusieurs raisons. Premièrement, Genève a un savoir-faire en ce qui concerne l’organisation de ce genre d’événement. Tout le monde prend l’exemple du sommet de 1985 entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, qui a eu un rôle de reconnexion entre les deux parties. C'était l’une des premières rencontres entre ces deux puissances après une longue période de tension. Deuxièmement, à Genève, la présence américaine et russe a beaucoup d’importance en raison des institutions onusiennes. De plus, côté américain, organiser ce sommet à Genève était important, car ce dernier permet d’effacer la dernière rencontre en 2018, entre les États-Unis et la Russie à Helsinki. Où Donald Trump s’était soumis à Vladimir Poutine. Organiser ce sommet dans un endroit différent permet à l’Amérique de marquer le coup. 

 

Y a-t-il des tensions entre ces deux puissances ? 

Le climat est très tendu entre les deux États. Il y a eu une nette dégradation des relations à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le début de la guerre en Ukraine. En réaction, les Etats-Unis ont imposé une série de sanctions financières à la Russie. Ce qui a eu un réel impact sur Vladimir Poutine et a créé des tensions. De plus, plusieurs dossiers contentieux n'ont pas été renouvelés. Tel que les traités d’armements nucléaires.  

 

Ces tensions peuvent-elles influencer la discussion ? 

Comme les deux chefs d’États l’ont annoncé dans leurs déclarations avant ce sommet, Il y aura probablement un affrontement de points de vue assez vif lors de leur tête-à-tête. L’un des objectifs de cette réunion est de connaître l’intensité des reproches des deux parties, afin de savoir à quel point leur travail ensemble est limité. Notamment sur les dossiers où il pourrait avoir des convergences.  

 

D’après vous, quels sujets seront au cœur de la rencontre ? 

La question des cyberattaques sera débattue, même si la Russie nie toute implication. Concernant l’Ukraine, on n'attend pas d’avancement concret, car il y a eu très peu de progrès sur la résolution du conflit ces dernières années. On espère plus d’annonces sur les dossiers de l’armement nucléaire. Ce sera peut-être le sujet de futures réunions. Ce sommet sert à introduire d’autres rencontres.  

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