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M. Sellès Lefranc : "Je me battrai au nom des Français de l’Étranger"

lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger. Michèle Sellès Lefranc, candidate à la 6e circonscription, a répondu à nos questionslepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger. Michèle Sellès Lefranc, candidate à la 6e circonscription, a répondu à nos questions
Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 25 mai 2022, mis à jour le 27 mai 2022

Dans la perspective des prochaines élections législatives (à partir du 27 mai en ligne et du 5 et 19  juin 2022 pour la 6e circonscription), lepetitjournal.com est allé à la rencontre des candidats dans chaque circonscription des Français de l’étranger. Michèle Sellès Lefranc, candidate de la Fédération de la Gauche républicaine à la 6e circonscription, a répondu à nos questions.

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?

Je me présente à cette élection parce que c’est le moment pour la femme de gauche que je suis de concrétiser mon désir d’engagement au service de la justice sociale, de la République sociale et laïque garante de la liberté et de l’égalité de tous les citoyens français, où qu’ils se trouvent, pour faire valoir leurs droits fondamentaux de citoyens.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

Être député des Français c’est accepter d’être au service de ses concitoyens même les plus éloignés, les écouter, porter leurs voix. Je m’engage dès maintenant à poursuivre tout au long de mon mandat ce recueil et cette transmission de leurs voix dans une proximité accrue de ma mise à leur service et une assiduité exemplaire aux débats de l’Assemblée nationale.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Chercheure anthropologue, de par mon métier, je voyage beaucoup, notamment en Europe. J’entretiens des relations avec des universitaires et des étudiants travaillant et étudiant en Suisse ainsi qu’avec les membres d’associations pour lesquelles j’effectue des missions et enquêtes. Ma fille a fait ses études, résidé et travaillé à Genève. Je vais régulièrement en Suisse, je la connais bien dans son ensemble et apprécie son mode de vie et son ouverture internationale.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

C’est un honneur pour la femme de transmission de savoirs et de culture que je suis de défendre mon idéal d’une culture francophone riche de sa diversité, fière de sa capacité de dialogue avec les autres cultures, attachée à défendre et valoriser un patrimoine matériel (et immatériel) universel. C’est pourquoi je me battrai au nom des Français de l’Étranger que je représenterai contre la disparition ou la diminution des lieux d’enseignements de notre langue et de notre culture, contre le démantèlement de notre réseau d’instituts français, outils du rayonnement de notre culture française et de nos valeurs républicaines ainsi que de notre corps diplomatique.

 

Je suis aussi une militante de la laïcité et de l’égalité dans un contexte international marqué par de grandes disparités entre les États. En conséquence je suis attachée au développement des échanges sur ces thèmes entre tous les Européens, quel que soit leur statut par rapport aux accords européens.

 

Concilier nos points de vue, harmoniser nos politiques, s’enrichir de nos différences dans un objectif d’union, est primordial dans le contexte géopolitique d’un monde globalisé soumis trop fréquemment à la violence unilatérale et aux dérives autoritaires.

 

Quel bilan dressez-vous du mandat du député sortant ? 

La précédente législature en ce qui concerne les Français de l’Étranger de la 6ème circonscription n’a pas un bilan fameux. Son député, bien que résident en Suisse, ne s’est pas occupé personnellement de ceux qu’il représentait à l’Assemblée nationale. Les problèmes de relations des usagers avec l’administration consulaire perdurent comme l’absence d’égalité vis-à-vis de l’impôt, la difficulté de conserver une maison en France comme de s’y faire soigner, de faire reconnaître son handicap ou d’y prendre sa retraite.

 

Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?

De par ma connaissance des Français résidant en Suisse, je suis sensibilisée aux problèmes qui se posent à eux dans leur vie quotidienne, leurs rapports avec un consulat où les interlocuteurs se font rares, l’éducation de leurs enfants, leur exigence d’une égalité de traitement dans le paiement de l’impôt, le calcul de leurs retraites et leurs inquiétudes sur les conditions de leur retour en France, quant à leur inscription à l’Assurance- chômage et leur protection sociale notamment.

 

Défendre plus globalement les services publics français en Suisse et dans le Liechtenstein comme en France est une de mes priorités. Les rapprocher de leurs usagers en est le corollaire, en particulier dans leurs démarches consulaires.

 

Dans cette démarche, je combattrai l’appauvrissement de l’aide publique nécessaire pour que toutes les familles puissent fournir une éducation de qualité à tous leurs enfants. Je défendrai le plafonnement des coûts scolaires, l’augmentation des bourses, la généralisation d’une école inclusive, et parallèlement à l’augmentation des salaires des professeurs, l’arrêt de la contractualisation de leur embauche et du bonus exorbitant qui est ainsi accordé à la concurrence de l’enseignement privé. La solidarité doit l’emporter sur les intérêts d’une politique économique libérale agressive.

 

Mes autres axes sont tout aussi prioritaires :

 

Rapprocher notre République des concitoyens grâce à plus de démocratie directe au niveau local, se rapprochant ainsi du modèle suisse.

 

Promouvoir la laïcité en la plaçant au centre du pacte républicain, c’est promouvoir la liberté de croire ou de ne pas croire en restant dans l’union et la fraternité.

 

Lutter contre les discriminations qui remettent en cause l’égalité entre les femmes et les hommes, le droit des femmes à disposer de leur corps et lutter également contre les discriminations liées aux orientations sexuelles.

 

M’engager pour le climat, la biodiversité, le droit à l’alimentation saine et l’autonomie énergétique par rapport au pétrole et aux autres énergies fossiles en faisant appel aux énergies renouvelables.

 

L’écologie ne doit pas s’opposer à la justice sociale et cela nécessite une politique de planification nationale de rénovation des logements, y compris sociaux, et de développement de transports à faibles émissions de carbone et à un prix abordable pour tous.

 

Aller vers une souveraineté alimentaire, énergétique, industrielle de l’Europe dans un contexte géopolitique menaçant.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Être les intermédiaires entre Nous et les Autres dans un rétrécissement du monde du fait de l’exacerbation des nationalismes et des communautarismes constitue le défi principal. Je serai cette députée qui facilitera la refondation d’un lien personnel entre les citoyens français de Suisse et du Liechtenstein et leur Patrie et qui lui transmettra leur connaissance du pays où ils ont posé leurs valises à plus ou moins long terme et leur sensibilité à la défense du rayonnement de la culture française et de sa langue.

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

Militante LRDG (Les Radicaux de Gauche) depuis la formation de ce parti issu de la grande famille des Radicaux, le plus ancien parti de France, j’ai intégré à sa suite la Fédération de la Gauche Républicaine. Je partage avec elle les mêmes idéaux d’une Gauche républicaine, laïque et sociale, que nous sommes les seuls à soutenir avec mon suppléant, Christophe François, dans la 6e circonscription des Français de l’Étranger.

 

Ma campagne pour ce premier tour des législatives est soutenue par un idéal d’équipe. Une page Internet a été créée pour présenter nos dix candidatures dans les circonscriptions des Français de l’Étranger. Des rencontres seront organisées en visioconférence et en hybride. Des newsletters seront envoyées aux électeurs avant le vote électronique qui commence dès le 27 mai. Nous nous soutenons mutuellement pour que notre bulletin soit à disposition de ceux qui ne voteraient en aucun cas pour une Gauche tentée par une sortie de l’Europe, une vision communautariste de la société et une conception affaiblie de la laïcité et de l’État de droit.

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