Vous avez quel âge ? Cette simple question en Corée du Sud peut provoquer tout un débat. Les Sud-Coréens sont les seuls au monde à avoir deux âges : un âge international et un âge coréen ou hanguk-nai. Mais les choses pourraient bientôt changer.
Cela faisait partie des promesses électorales du nouveau président-élu Yoon Seok-youl. Alors qu’il rentre en poste le 10 mai prochain, est-ce que le calcul de l’âge en Corée du Sud sera bientôt aligné sur le reste du monde ? La Corée du Sud est le dernier pays au monde à disposer de deux dates de naissance : la date internationale (la même qu’en France) et la date coréenne à savoir l’hanguk-nai (한국나이) ou man-nai (만나이) .
Qu’est-ce que l’hanguk-nai, la date de naissance coréenne ?
L’Hanguk-nai est un système de calcul de l’âge ancestral et originaire de Chine. Cet âge prend en compte les neuf mois passés par l’enfant dans le ventre de sa mère. Le tout est arrondi à un an. Un enfant a donc un an dès sa naissance. A la nouvelle année du calendrier grégorien (le 1er janvier), on ajoute à l’enfant une nouvelle année. Un enfant né en décembre aura donc deux ans, tout comme celui né en janvier ou en juillet. Certains Sud-Coréens ont donc deux ans de plus que leur âge international.
L’hanguk-nai, source de confusion en Corée du Sud
La pratique de ce calcul ancestral n’existe plus dans d’autres pays comme la Chine, le Vietnam ou la Corée du Nord (qui l’a abandonné en 1980). En Corée du Sud, l’âge international prévaut pour les documents administratifs et juridiques depuis les années 1960. Par contre, certaines réglementations comme l’âge de consommation d’alcool, de passage du permis ou d’entrée à la crèche sont liées à l’âge coréen qui est d’ailleurs toujours très utilisé par les Sud-Coréens. La confusion peut donc être importante pour savoir quel âge doit être utilisé en fonction des situations.
Selon un sondage réalisé par Nunik en décembre dernier, 83,4% des personnes interrogées sont « en faveur de la standardisation de l’âge ». Certains Sud-Coréens regrettent cependant l’abandon de cette particularité qui fait partie de la richesse culturelle sud-coréenne.