La dette publique de Hong Kong, bien qu’en hausse, demeure parmi les cinq les plus basses du monde. Cela laisse des marges de manœuvres à la région administrative spéciale pour l’avenir.


Un des meilleurs scores au monde
Alors que la dette de la France devrait frôler les 115% en cette année 2025, il reste dans le monde des gouvernements beaucoup moins endettés, et Hong Kong en fait partie. Si on se fie aux chiffres de 2023, validés partout sur la planète, la région administrative spéciale enregistrait la cinquième dette la moins élevée au monde, avec seulement 6,46% du PIB, contre 0% pour Macao, 2,33% pour Brunei, 3,18% pour le Koweït (3,4% en 2024) et 4,7% pour le Turkménistan.
Certes, en 2024, la dette de Hong Kong est montée à 9,3% du PIB, mais, dans le même temps, son compte courant a augmenté davantage, passant de 7,7 à 11,5% du PIB. Pour continuer sur la série de chiffres à faire pâlir de nombreux pays, Hong Kong affiche aussi en mars 2025 un taux de croissance annuel de 3,1%, un taux de chômage limité à 3,2% et un taux d’inflation contenu à 1,4%.
Un endettement de relance
Si Hong Kong n’est plus au niveau historique d’endettement de 2014, quand sa dette publique ne représentait que 0,1% de son PIB, c’est parce que le gouvernement a dû relancer l’économie à plusieurs reprises, notamment en 2020, lors de la crise sanitaire. Dans l’autre sens, certaines recettes sont en berne, notamment celles liées au foncier. En 2024, ces dernières se sont limitées à seulement 2,4 milliards d’euros, alors qu’elles s’élevaient à plus de 20 milliards en 2018. La raison est bien entendu à chercher dans la crise des promoteurs immobiliers et dans le fait que le marché foncier soit quasiment à l’arrêt.
C’est pourquoi Paul Chan, secrétaire aux Finances, pense que l’augmentation de la dette publique n’est que passagère et que Hong Kong renouera avec les excédents d’ici « trois ans environ ». De toute façon, cet objectif n’est pas négociable. En effet, selon sa Loi Fondamentale, le gouvernement de Hong Kong doit « s’efforcer d’atteindre l’équilibre budgétaire », ce qui s’apparente à la règle d’or de l’Allemagne par exemple.
Des mesures pour contenir toute dérive
Si le déficit de Hong Kong a atteint 87,2 milliards de HKD en 2024-2025, il reste cependant inférieur aux 100 milliards qui avaient été envisagés un moment. Les dépenses sont particulièrement ciblées, avec une réduction des effectifs de la fonction publique qui devrait être de 2% en 2026-2027 et d’autant l’année suivante. De même, les aides aux transports publics ont d’ores et déjà été réduites.
Du côté des recettes, les augmentations décidées ces dernières années ont été plus symboliques, avec notamment la hausse de la taxe sur le tabac deux ans de suite. De même, depuis 2024, les personnes qui gagnent plus de 5 millions de HKD de revenus nets sont soumis à un taux d’imposition de 16% sur la partie excédant cette somme (contre 15% en-deçà). Pour l’instant, Hong Kong reste donc un des pays les moins endettés du monde tout en demeurant l’un de ceux qui ont les impôts les moins élevés.
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