Une puce 6G révolutionnaire, conçue par des chercheurs de Pékin, Hong Kong et Californie, promet des débits 100 fois supérieurs à la 5G et pourrait transformer les télécommunications mondiales d’ici 2030.


Une jointe sino-américaine
Une équipe conjointe de chercheurs de l’Université de Pékin, de la City University of Hong Kong et de l’Université de Californie à Santa Barbara vient de dévoiler une innovation qui pourrait changer le visage des télécommunications mondiales : une puce électronique 6G d’à peine 11 millimètres sur 1,7 millimètre, capable d’atteindre des vitesses de plus de 100 gigabits par seconde. Pour donner un ordre d’idée, cela représente dix fois la limite théorique de la 5G, et près de 500 fois les débits moyens actuellement disponibles aux États-Unis.
Publiés dans la prestigieuse revue Nature, les travaux mettent en lumière une architecture totalement inédite, dite photonique-électronique, qui combine les signaux lumineux et électriques pour traiter des volumes massifs de données avec une efficacité encore jamais atteinte. Cette puce pourrait devenir l’infrastructure clé des villes connectées, des usines intelligentes et de la médecine à distance, où la réactivité et la stabilité des réseaux seront essentielles. Les chercheurs affirment que cette technologie permettra de franchir un cap décisif vers la 6G, qui devrait voir le jour autour de 2030, même si la standardisation et le déploiement à grande échelle nécessiteront encore des années d’investissement et de tests.
Une puce ultra performante
Cette puce révolutionnaire se distingue par sa capacité à couvrir l’ensemble du spectre radio, de 0,5 à 115 GHz, grâce à une combinaison unique de composants optiques et électroniques intégrés sur une seule et même plateforme. En pratique, cette innovation ouvre la voie à des applications comme la réalité augmentée immersive, la communication holographique ou encore la conduite autonome de niveau 5, où une latence quasi nulle est indispensable.
Elle pourrait également réduire la consommation d’énergie et le coût de fabrication des équipements 6G, en simplifiant considérablement leur conception matérielle. Les chercheurs estiment ainsi que cette puce pourrait faciliter le développement de réseaux capables d’ajuster automatiquement leur fréquence selon le trafic, garantissant une connexion rapide et stable même en période de forte demande.
Une avancée vers la 6G unifiée
Au-delà des prouesses techniques, les implications économiques et géopolitiques sont majeures. La Chine, qui détient déjà près de 40 % des brevets liés à la 6G, renforce sa position dans la course mondiale aux réseaux du futur, face aux États-Unis, à l’Europe et au Japon. Cette puce pourrait permettre de combler la fracture numérique, notamment dans les zones rurales ou isolées où les infrastructures actuelles peinent à fournir un accès stable au haut débit. Si la commercialisation ne devrait pas intervenir avant la prochaine décennie, la démonstration de faisabilité réalisée par les chercheurs constitue une étape décisive vers un écosystème 6G unifié. Elle pourrait également accélérer la définition des normes internationales, en offrant une base matérielle concrète autour de laquelle les industriels et les gouvernements pourront bâtir les services et les infrastructures de demain.
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