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La 1ère île artificielle pour le traitement des déchets au monde

Shek Kwu Chau - waste managment facility KeppelShek Kwu Chau - waste managment facility Keppel
Google Maps - Shek Kwu Chau
Écrit par Marc Schildt
Publié le 8 janvier 2018, mis à jour le 8 janvier 2018

Une usine de traitement des déchets sera construite sur une ile artificielle à Hong Kong. 30% des déchets rejetés annuellement par la ville pourraient y être traités pour produire de l’électricité. 

Le groupe belge Keppel Seghers a signé, le 20 décembre 2017, un contrat pour la construction d’une usine de traitement des déchets par le biais de sa filiale hongkongaise avec le gouvernement de Hong Kong. 

Il prévoit la réalisation d’une île artificielle proche de Shek Kwu Chau, au Sud de l’ile de Lantau (photo), pour accueillir une usine de traitement des déchets ménagers totalement intégrée. 

Le contrat a une valeur de 3,3 milliards d’euros. Keppel Seghers sera en charge de la construction de l’usine et de son exploitation (environ 2/3 des montants du marché) alors que son partenaire chinois Zhen Hua (filiale du groupe China Communication Construction Company) s’occupera des travaux de terrassement (« land reclamation ») et des fondations.

Une usine intégrée 

L’entreprise annonce dans son communiqué que cette installation sera totalement intégrée. Il faut entendre par là intégrée dans le paysage et autonome en termes de ressources énergétiques et de besoin en eau.

Les installations comprendront l’usine (incinérateur, centre de tri automatique, centrale de production électrique, retraitement des rejets gazeux), les équipements pour la gestion des eaux (désalinisation et retraitement des eaux usées) et la zone portuaire.

L’installation accueillera également un centre ouvert au public pour la sensibilisation et l’éducation en matière environnementale. 

Ainsi, 16 hectares seront regagnés sur la mer, 11 pour l’usine elle-même et 5 pour les bassins et les digues qui protégeront l’édifice. L’usine sera d’ailleurs séparée par un faible canal de l’ile de Shek Kwu Chau. 

Le design annoncé semble mélanger construction et espaces verts dans le but, selon les acteurs, de "respecter" l’apparence du site.

95% de réduction de déchets et de l’électricité pour 100,000 foyers 

Les capacités de traitements sont annoncées pour 3,200 tonnes de déchets ménagers par jour. 

Ramené à la quantité totale de déchets mis en décharge à Hong Kong, l’usine serait en mesure de traiter l’équivalent de 30% des déchets de la ville*. 

Des 3,200 tonnes traitées par jour, l’usine s’engage à réduire la quantité de déchets de 95%. 

5% seront finalement renvoyés dans les décharges publiques de Hong Kong. Une aubaine quand on sait que les décharges municipales frôlent la saturation dans la ville.

Concrètement des 3.200 tonnes, 3.000 serviront à la production d’électricité par incinération et 200 tonnes de verre, de plastiques et de métaux seront isolés quotidiennement d’après les estimations de l’entreprise. Ces déchets recyclables seront alors renvoyés vers d’autres entreprises spécialisées dans le recyclage. 

L’énergie produite par l’incinération (Waste-to-Energy process) devrait atteindre 480 millions de KwH, soit la consommation de 100,000 foyers (en déduisant les propres besoins de l’usine). 

En matière d’empreinte écologique, l’entreprise annonce donc une économie de 440.000 tonnes de Co2 (si une énergie fossile avait été employée à la place) et une diminution des émissions de méthane.

 

* Déchets mis en décharge par an =  3,7 millions selon les chiffres du gouvernement en 2015, l’usine pourrait en traiter 1,2 millions

 

Informations issues du communiqué de presse de Keppel Corporation

 

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