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Garder contact depuis Hong Kong : les pratiques des ados

Jeunes à Hong Kong Jeunes à Hong Kong
Écrit par Nora Delahaye
Publié le 28 novembre 2017, mis à jour le 29 novembre 2017

L’épreuve qui consiste à devoir quitter son entourage, ou voir partir certains amis, est plutôt fréquente chez les enfants d’expatriés. Smartphones, réseaux sociaux ou téléphones font partie des moyens pour garder le contact. Mais comment et à quelle fréquence ? 

Petit aperçu grâce à notre jeune reporter qui nous éclaire dans son article sur les us et coutumes des enfants d'expatriés : ils doivent gérer, avec une certaine sagesse, des situations pas si évidentes. 

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Certains individus partent de leurs pays pour leur travail ou simplement une envie de découvrir le monde. Ils emmènent avec eux leurs enfants, les contraignant à quitter leurs amis, leur famille et les ballotent de ville en ville, de continent en continent. Ces enfants et adolescents développent de véritables facultés d’adaptation puisque même en restant dans une même ville longtemps, ils sont à leur tour confrontés aux allées et venues de leurs nouveaux amis !

Ces mini-expatriés réussissent tant bien que mal à garder le contact avec leur entourage vivant loin d’eux. Garder contact avec des personnes qui n’habitent pas dans la même ville, dans le même pays ou sur le même continent n’est pas facile. Comment y arrivent-ils si facilement ?

Un sondage a été fait pour savoir de quelle manière les collégiens et les lycéens gardent contact. Les outils les plus récurrents sont Snapchat, Facebook, Instagram, Whatsapp et Viber.

"On utilise les réseaux sociaux puisque c’est plus pratique que le téléphone ou la poste: c’est instantané et gratuit" atteste Candice, élève de 1ère. Ces adolescents communiquent à coup de photos postées sur Instagram, de commentaires sous un post Facebook et de photos et vidéos mis en ligne pendant 24h sur Snapchat plus communément appelées story.

La limite des réseaux sociaux

Pourtant, même si les réseaux sociaux sont les moyens de communication plébiscités par la nouvelle génération, quelques-uns admettent aussi qu’il y a de mauvais côté à ce genre de communication.

"Je pense que les réseaux sociaux déshumanisent les relations. Il n’y a pas la personne en face de nous et donc pas la possibilité de voir les expressions et les réactions. La communication avec les réseaux présente pourtant un énorme avantage: les messages écrits permettent de rassembler nos pensées et nos idées ; de mieux communiquer que dans des rapports réels car nous avons le temps de réfléchir à notre message et de choisir les bons mots pour communiquer de manière efficace et intelligente’’ explique Sidney, élève de 1ère

Les conversations ont beau être quasi-instantanées, elles ne sont pas spontanées. ‘‘Les relations perdent de leur naturel, on éprouve le besoin de toujours donner à voir, toujours devoir poster des photos de notre weekend avec des amis ou de nos vacances avec notre famille. Tout est superficiel. On doit être actif, regarder les nouvelles photos de nos amis, avoir toujours plus de ‘‘followers’’ et de ‘‘likes’’. C’est cela qui déshumanise les relations.’’ explique Pauline, élève de terminale.

Voilà pourquoi certains adolescents préfèrent utiliser des moyens plus classiques.

"Toute ma famille n'est pas très calée en nouvelles technologies, je préfère les contacter par des moyens plus traditionnels afin d'être sûre qu'ils recevront bien mon message. Parler au téléphone est évidemment la meilleure des choses puisqu'on entend leur voix, on a l'impression d'avoir un contact au-delà d'internet: ça parait plus humain, plus proche. Avec les réseaux sociaux, il peut y avoir des malentendus puisqu’il y a un écran en face de nous et non une personne." confie Jessica, élève de 1ère et expatriée depuis 4 ans. 

Des rythmes compliqués

Une fois à l'aise avec les moyens de communication, il reste cependant un réel souci: le décalage horaire.

En effet, entre les cours, les devoirs, les activités sportives ou artistiques et le décalage horaire qui se rajoute à tout cela, il devient difficile de trouver du temps. La plupart ne communiquent qu’une fois tous les 15 jours avec leurs proches en raison de ces contraintes et souvent le soir. 

 

Communiquer jeunes hong kong
"Des échanges tard" : à Hong Kong, il y a 7h de décalage avec la France en hiver 

 

Certains autres passent des heures et des heures à communiquer avec leurs amis vivant loin malgré ces contraintes. "Je passe énormément de temps à parler à mes amis de France. À la fin, nous n’avons plus rien à nous dire donc nous ne parlons que de choses qui ne sont pas intéressantes. Pourtant, nous sommes contents de nous parler" explique un élève du LFI.

Cette fréquence de communication diminue-t-elle en fonction du temps passé à l’étranger ?

"Oui, la fréquence se réduit car l’on fait de nouvelles rencontres et perdons contact avec certaines personnes" explique Lise, élève de 3ème qui vient d’arriver de France. "Je pense que si l’on vit à l’étranger depuis longtemps, on s’habitue. Et donc, nous avons moins besoins de contacter nos proches" déclare Alexandre, élève de première. "Elle se réduit car l’on s’habitue à cet éloignement, à ne pas avoir sa famille à ses côtés" témoigne Alice, élève de seconde.  

Pour les enfants du primaire, c’est encore différent. Ils dépendent des communications téléphoniques que leurs parents entretiennent avec leur entourage en France. "J’utilise le téléphone parce que je n’ai pas accès aux réseaux sociaux.’’ explique Matthias, élève de CM2 et vivant à l’étranger depuis toujours. Ces conditions rendent leur communication avec leurs proches moins fréquente que celle de leurs aînés. 

Alors oui, vivre dans un autre pays peut être enrichissant, exaltant, pourtant, il y a quelques ajustements à faire pour garder contact avec les gens que l’on aime. Et ça, les jeunes, avec leurs smartphones, leurs tablettes, snapchat, facebook, instagram, l’ont bien compris. Ils utilisent des moyens plus rapides, plus simples, plus modernes, laissant, pour la majorité, de côté les moyens bien plus traditionnels comme les lettres manuscrites.

 

Nora Delahaye
Publié le 28 novembre 2017, mis à jour le 29 novembre 2017

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