Le centre-ville de Beyrouth offre une carte postale, emplie de symboles, où clochers et minarets se dressent les uns à côté des autres dans une même perspective. Depuis peu, un tout nouvel édifice religieux chrétien a vu le jour près de la mosquée Mohammad al-Amin, construite sur la Place des martyrs par l'ancien Premier ministre Rafik Hariri.
Un campanile inauguré au coeur de la capitale
Un tout nouveau campanile, surmonté d'une croix qui s'illumine la nuit et dont la hauteur totale est de 72 mètres, a été inauguré près de la cathédrale Saint-Georges au terme de dix années de travaux. Cette cathédrale, bâtie en 1894 et située sur la ligne de démarcation qui séparait Beyrouth pendant la guerre civile, a été largement endommagé durant cette période. Elle a été construite sur le site d'une ancienne église déjà dédiée au saint Georges. Les colonnes de sa façade sont originaires du temple romain de Deir el Qalaa à Beit Mery.
Coexistence religieuse ou « querelle de clochers »
De la même hauteur que les minarets de la mosquée voisine, la construction de ce nouveau campanile avec sa croix relance une vieille « querelle de clochers ». La réalisation de la mosquée al-Amin, la plus grande du Liban avec ses 9 700 m² de surface bâtie en 2008, avait été ressentie, côté chrétien, comme une provocation. Pour certains, la « mosquée mammouth » était une « anomalie ». L'archevêque Boulos Matar, responsable religieux de la cathédrale Saint Georges, a expliqué lors d'une interview que la hauteur du campanile avait été délibérément revue à la baisse pour s'aligner sur celle des minarets par souci de coexistence. Il a ajouté qu'il avait toujours bien accueilli l'édification toute proche de la mosquée al-Amin car elle était « à l'image du Liban ».