Petit tour d'horizon de ces espaces façonnés par les Français dans la capitale catalane.
1. La Tour Agbar
Avec ce bâtiment désormais emblématique, l'architecte français Jean Nouvel a laissé son empreinte dans le skyline de Barcelone. La Tour Agbar (acronyme de Aguas de Barcelona, ancien propriétaire de l'immeuble) culmine à 145 mètres, ce qui en fait le troisième bâtiment le plus haut de Barcelone après les tours "jumelles" de 154 mètres de l'hôtel Arts et de Mapfre. Symbole phallique ou inspiration des montagnes de Montserrat, chacun peut y voir ce que son imagination lui inspire... en couleurs ! L'éclairage de nuit et le jeu de lumières des 4.400 fenêtres de cette tour en ogive peut également faire penser aux mosaïques de Gaudi. L'immeuble pourrait être transformé en hôtel.
2. Collège Ferdinand de Lesseps
La place Ferdinand de Lesseps de Barcelone et la station de métro du même nom (quartier de Gracia) représentent le meilleur hommage rendu par la ville au "père" du Canal de Suez, qui fut Consul Général de France dans la capitale catalane (de 1842 à 1848). Ferdinand de Lesseps n'a certes pas construit le bâtiment du collège qui porte son nom, mais c'est bien lui qui a fondé en 1859 ce qui reste aujourd'hui comme le plus ancien établissement scolaire français de la péninsule Ibérique.
Le collège situé à l'angle de l'avenue Gran Via et la rue Sicília est un bel héritage de ce diplomate reconnu notamment pour avoir protégé tous les Français de Barcelone, sans distinction de classes, lors des guerres carlistes du XIXe siècle.
3. L'hôtel Me
Encore une tour, mais d'une tout autre architecture... Le bâtiment anguleux de l'hôtel Me conçu par l'architecte Dominique Perrault est presque une antithèse de la Tour Agbar. La construction se divise en deux parties complémentaires : un premier espace cubique contrastant avec la double structure rectangulaire de la tour de 120 mètres de haut. L'architecte français a ainsi intégré les deux dimensions caractéristiques du développement urbain à Barcelone : l'horizontalité comme prolongement du Plan Cerdà, et la verticalité inspirée de Gaudi et la Sagrada Familia.
4. Le Monument aux Morts du cimetière de Montjuich
C'est un lieu assez insolite au sein du cimetière marin de Montjuich, en hommage aux victimes françaises de la guerre de 14-18. Un monument qui appartient aujourd'hui aux associations d'Anciens Combattants et qui a été fondé grâce à une souscription lancée par le maréchal Joffre, sans doute inspiré par ses origines catalanes (de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales). La mairie de Barcelone a octroyé la concession en 1923 et la stèle a été inaugurée le 1er juin 1925 par le très francophone et francophile roi d'Espagne, Alphonse XIII.
5. La Canopée urbaine de Glories
La nouvelle Place de Glories a été en grande partie conçue par les équipes du cabinet français d'urbanisme TER, en collaboration avec l'agence locale de Ana Coello. Cette "Canopée urbaine" est un "maillon vert intermédiaire" entre les parcs de la Sagrera et de Ciutadela : plus de 20.000 mètres carrés d’espaces verts, avec notamment 400 arbres, plus d'un kilomètre de circuits sportifs, des aires de jeux et une "Rambla" verte au milieu. Une partie du parc a été inaugurée au printemps dernier, mais il faudra quelques années avant que ce nouveau "poumon" de Barcelone arrive à maturité.