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Barcelone consacrera 563 M€ à l'urgence climatique

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Écrit par Francis Mateo
Publié le 19 janvier 2020, mis à jour le 18 février 2021

Le plan annoncé la semaine dernière par Ada Colau vise à réduire de 50% les émissions de CO2.

 

La mise en place de la ZBE (Zone de Basses Émissions) n'était donc qu’un début à Barcelone. La restriction d'accès au centre-ville pour les voitures les plus polluantes, en vigueur depuis le 1er janvier dernier, est en fait la première grande mesure de la "Déclaration d'urgence climatique" prononcée par Ada Colau, qui s'aligne ainsi sur de nombreux autres maires de grandes villes européennes. 

À Barcelone, la déclaration d’intention est assortie d'une enveloppe de 563,3 M€ sur cinq ans, avec l'objectif de réduite de 50% les émissions de CO2 d'ici 2030, ce qui ramènerait les niveaux de pollution atmosphérique à ceux de 1992. Le plan est donc ambitieux, et la réduction du trafic automobile (responsable de 40% des émissions de gaz à effet de serre dans la capitale catalane) en est la première cible : la ZBE doit permettre d'économiser à elle seule 550.000 tonnes de CO2, et accessoirement de faire entrer quelques millions dans les caisses de la municipalité lorsque les premières amendes commenceront à tomber à partir du 1er avril 2020. 

D'autant que les restrictions vont s'accentuer : Ada Colau précise que ses équipes étudient la possibilité d'implantation de "péages de toxicité" dans l'hyper-centre (création de nouvelles "zones de très basses émissions" et augmentation des espaces piétonniers). Autres grandes mesures concernant les particuliers : un modèle de performance énergétique des bâtiments et des aides aux énergies renouvelables, ainsi qu'un système de collecte des déchets personnalisé (ramassage en porte-à-porte et conteneurs "intelligents"), pour économiser au total 803.000 tonnes de CO2.

 


Schizophrénie

Pour atteindre ses objectifs, la Ville veut aussi mettre à contribution les partenaires institutionnels (État et Generalitat de Catalogne) comme les grandes infrastructures, à commencer par le port et l'aéroport. Avec à la clé une guerre des chiffres, puisque Ada Colau estime que le port de Barcelone génère 5,3 millions de tonnes de CO2 par an, alors que l'autorité portuaire n'en reconnaît que 315.000. 

Sur ce volet des transports et du rapport aux grandes infrastructures, la municipalité a visiblement du mal à échapper à une sorte de schizophrénie illustrée notamment ces derniers jours par la volonté affichée de réduire le trafic du "pont aérien" entre Madrid et Barcelone au profit du train (alors que Aena annonçait dans le même temps un allongement des pistes à l’aéroport du Prat), ou encore les attaques vis à vis de l'autorité portuaire. 

On se demande par exemple comment Barcelone peut rester la capitale méditerranéenne des croisières (dont un bateau peut émettre en une journée autant de particules fines qu'un million de voitures!). Ada Colau répond par "la nécessité d'un nouveau modèle de développement économique", avec la promotion d'un tourisme plus durable et l'intégration de critères économiques et sociaux pour accéder aux marchés publics. Reste à savoir quels seront ici les solutions concrètes mises en œuvre pour éviter d'en rester à une simple déclaration d'intention. 

 

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