

Le Conseil d’Etat a enjoint la mairie de Ploërmel, en Bretagne, de retirer, dans un délai de 6 mois, une croix surplombant une statue de Jean-Paul II se trouvant sur la place principale du village. Cette statue a été installée en 2006 sous une arche surmontée d’une croix.
En avril 2015, le tribunal administratif de Rennes avait ordonné le retrait du monument mais cette décision avait été annulée par la cour administrative d’appel de Nantes en décembre 2015.
Le Conseil d’Etat a confirmé en partie l’injonction prononcée en première instance, en exigeant le retrait de la croix. Sa décision repose sur le principe de séparation de l’Eglise et de l’Etat (loi de 1905) qui interdit "d’élever ou d’apposer tout signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public". En revanche, la statue n'est pas concernée par l'injonction.
Cette affaire a provoqué une vive réaction sur la toile où des internautes expriment leur désaccord en publiant des photos de croix situées partout en France (#MontreTaCroix) mais également en Pologne. « Le gouvernement polonais tentera de sauver de la censure le monument de notre compatriote, et nous proposerons de le transférer en Pologne, en cas d'accord des autorités françaises et de la communauté locale » a déclaré la première ministre Beata Szydlo à l’agence PAP.
Le quotidien catholique Nasz Dziennik évoque le sujet dans une brève factuelle intitulée « La croix dérange ». Le journal de droite Gazeta Polska Codziennie intègre en première page une photo du monument accompagnée d’un texte : le gouvernement polonais au secours de Jean Paul II. Même la télévision publique TVP s’est déplacée ce dimanche à Ploërmel pour couvrir l’événement.
Cependant Gazeta Wyborcza adopte un ton ironique en rappelant que le sculpteur du monument, Zurab Tsereteli, est un russe d'origine géorgienne, auteur controversé et ami de Poutine. « En sauvant l’œuvre de cet ami de Poutine, contre la censure française, le PiS montrera que la Pologne est effectivement le dernier bastion de la liberté en Europe, immédiatement après la Russie », conclut le journal.
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