

En mars, la nature se réveille, la végétation lentement renaît, et l'hiver se prépare à se retirer. C´est une longue époque de festivals et de rituels qui s´initie en Pologne pour annoncer un nouveau cycle. Les ancêtres croyaient en la coutume d´accélérer le départ de l´hiver en noyant un mannequin nommé Marzanna et d´invoquer le printemps.
Marzanna est le nom polonais d'une déesse slave qui fait référence à la mort, à l'hiver et à la nature. Même si la religion païenne a été théoriquement éradiquée de la Pologne au début du 11ème siècle, Marzanna est encore vivante grâce au rituel populaire, qui a continué à exister à travers le temps. Chaque année, le premier jour du printemps, les Polonais fabriquent une effigie, qu'ils vont ensuite brûler et noyer dans la rivière. Le but de cette coutume est de chasser l'hiver et d'encourager la nature à renaître. La poupée à l'effigie de Marzanna est traditionnellement confectionnée à base de paille et d'une toile blanche avec des rubans colorés. Son sacrifice est soumis à quelques règles simples : il n'est pas possible de toucher l'effigie pendant qu'elle est dans l'eau (sinon vous pourriez perdre votre main), il n'est pas permis de regarder en arrière en revenant de la rivière, ou vous apporteriez des maladies sur vous et vos proches. L'Eglise catholique combattait ce rituel jusqu'au début du 20ème siècle mais n'a jamais réussi à le faire disparaître. La tradition de Marzanna est encore populaire dans certaines parties de la Pologne, même si les gens ne croient plus vraiment à sa symbolique.
