Construite au printemps, la serre géodésique de l’école française de Sadyba (LFV) est à présent pleinement opérationnelle afin de subvenir aux besoins du jardin en permaculture de l’établissement. Elle permet aussi aux petits et grands de profiter dorénavant des plaisirs du jardinage tout au long de l’année… Les équipes du collectif Varsauvons la Planète, partenaire du projet, nous en disent plus sur cette initiative durable et éco-responsable…
Qu’est-ce qui a amené les équipes de Varsauvons la Planète et de l'école primaire de Sadyba à se lancer dans la construction d’une serre durable ?
Surtout l’envie de proposer aux enfants de l’école maternelle et élémentaire du Lycée français de Varsovie (LFV) une activité de jardinage tout au long de l’année. Plusieurs enseignants du LFV et leurs classes avaient d’ailleurs émis le souhait d’ouvrir plus largement cette activité lors de réunions d’éco-délégués.
Il était également nécessaire de disposer enfin d’un espace couvert et tempéré pour pouvoir préparer très tôt les semis. Leur mise en terre s’effectue dès le printemps dans notre jardin en permaculture, et nous étions jusque-là très dépendants des aléas météorologiques…
Pourquoi avoir fait le choix d’une serre géodésique ?
La serre géodésique, c’est en quelque sorte l’emblème de la permaculture, une méthode de jardinage écologique et une philosophie chère à nos cœurs.
Ce système de serre, que nous avions vu en amont en usage dans le jardin d’un de nos adhérents, présente plusieurs avantages :
- Une diffusion plus homogène de la lumière, de l’air et de la chaleur ;
- Une optimisation de l’espace et notamment la possibilité de faire des plantations verticales ;
- Une plus grande solidité, entre autres, car cette forme offre peu de prise au vent toute en étant très légère.
Sa structure en modules la rend également plus durable, car chaque module est indépendant et réparable.
Nous avons aussi été sensibles à l’idée de faire appel à un artisan local, qui a travaillé le bois constituant la structure de la serre, et ce, dès sa coupe respectueuse en forêt.
Enfin, nous aimons son esthétique, entre yourte et igloo…
À quels défis avez-vous fait face lors de son installation ?
Ce qui nous semblait à priori être une importante construction, fut en réalité rapidement mise en œuvre, grâce notamment à la mobilisation d’un groupe de parents et amis qui nous ont aidés toute une journée en mars 2024 à préparer le terrain.
Ensuite, nous avons été étonnés par la facilité de montage de la structure. Certes installée par un professionnel, ce type de structure géodésique a un autre avantage : il s’agit en fait d’un assemblage de triangles constitués de bois et de toile polycarbonate laissant passer la lumière. Ainsi, 2 jours de montage ont suffi à l’artisan pour finaliser seul l’installation de la serre.
Notre travail a consisté ensuite à étaler une couche de cartons biodégradables recouverts d’une couche de copeaux afin d’éviter que les adventices n’envahissent la serre.
Nous dirions que le vrai défi consiste maintenant à aménager l’intérieur de la serre pour optimiser les plantations en créant un étagement et en favorisant les associations de plantes. Pour cela, nous avons installé quelques bacs de culture et selon l’évolution des plantations, nous les compléterons par d’autres structures favorisant par exemple la verticalité.
Comment la serre peut-elle servir de laboratoire vivant pour l'expérimentation et l'apprentissage des élèves en matière d'agriculture durable ?
Un des premiers objectifs du projet de permaculture au Lycée français de Varsovie (LFV), c’est de faire découvrir aux enfants le principe de la saisonnalité. Comprenant que les tomates ne sont mûres qu’à partir de juillet et jusqu’à fin septembre, on peut les inciter à en consommer de préférence durant cette période.
Un autre objectif important consiste à les sensibiliser sur les apports en matières nutritionnelles dans le sol. Pour cela, nous avons aménagé à proximité de la serre un site de compostage permettant d’abonder la terre en apports nutritionnels locaux et de bonne qualité.
Idem pour l’utilisation de l’eau. Nous prévoyons dans la serre un système d’arrosage au goutte-à-goutte, montrant aux enfants que le juste apport en eau à la base de chaque plante est suffisant à sa bonne croissance.
Enfin, il est nécessaire de montrer aux enfants les bienfaits de la diversité dans la nature, qui est un des principes de l’équilibre dans l’évolution. Beaucoup d’associations de plantes sont de véritables réussites sans qu’aucune d’entre elles ne deviennent prédominante.
Quels nouveaux projets ou activités sont envisagés cette année avec les parents, les enseignants, et les élèves dans cette serre ?
Plus que des nouveaux projets, nous allons maintenant privilégié le bon fonctionnement de l’écosystème vert mis en place à l’école française de Sadyba.
Nous aimerions beaucoup que les enfants puissent rapporter chez eux des produits de la serre (plants, herbes aromatiques…) afin d’en faire profiter toute leur famille.
En dehors des élèves et des enseignants du LFV, la serre est-elle accessible à d’autres personnes ?
Oui, en effet, nous essayons de sensibiliser plus largement, notamment la communauté francophone de Varsovie. Pour cela, nous avons mis en place une activité intitulée « les mercredis verts » pendant laquelle nous proposons à tous ceux qui le souhaitent de venir nous aider à bêcher, ramasser, préparer la terre… et récolter selon la période.
Chacun est libre de venir passer une heure ou une matinée, qu’il soit jardinier ou simplement à la recherche d’une activité manuelle.
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