La mobilisation de la jeunesse polonaise au sein des mouvements verts

Le Président français Emmanuel Macron a conseillé en septembre aux manifestants écologistes d’aller manifester en Pologne, un pays jugé immobiliste sur la question. Pour autant, sur les bords de la Vistule, les jeunes aussi se mobilisent pour le climat.

Fridays for Future

Les jeunes Polonais ont en effet entendu le message d’urgence climatique de l’activiste Greta Thunberg, venue à Katowice pour la COP24 en 2018. Elle est à l’origine du mouvement de grève climatique le vendredi pour les lycéens et collégiens, qui fête sa 69ème semaine. Il a aujourd’hui pris la forme de l’organisation « Fridays for Future ». Sa dernière mobilisation massive en date remonte au 13 décembre 2019 à l’occasion de la COP25 à Madrid.

Les Grèves climatiques de la jeunesse

L’association Młodzieżowy Strajk Klimatyczny (MSK), en français, les « grèves climatiques de la jeunesse », s’est inspirée de cette organisation. Parti d’un groupe de jeunes lycéens, le mouvement est devenu national. Aujourd’hui, soixante-cinq villes polonaises ont des antennes MSK, dont le but est d’exprimer son opposition face à la passivité des hommes politiques devant la menace d’une catastrophe climatique. Ils revendiquent leur droit à un avenir. Pour cela, ils communiquent avec les médias, les politiques, participent aux manifestations écologiques de manière régulière et cherchent à éduquer au changement climatique. C’est un groupe un peu informel, qui offre aux lycéens et aux collégiens un espace de discussion, puis d’action.

L’engagement des jeunes porte ses fruits

Filip, 17 ans, est impliqué dans ce mouvement à Nowy Sącz, au sud de Cracovie, « j’ai fait ma première manifestation en mai avec un ami mais j’ai commencé à m’impliquer vraiment à la fin du mois de septembre », nous explique-t-il, « le changement climatique est un sujet important et il faut que les gens en soient informés ». Quant au fonctionnement et à l’organisation du groupe, c’est assez libre, « nous n’avons pas de charges définies, nous discutons de ce que nous voulons faire et de qui veut le faire ». Pour ce qui est des actions mises en place, il a rencontré le maire il y a quelques semaines pour discuter d’une collaboration. Plus récemment, il a aidé à mettre en place un évènement de troc à Nowy Sącz, « SWAP », pour encourager à ne pas acheter des produits neufs et à donner une seconde vie à ses objets plutôt que de les jeter. Le message commence à se faire entendre : un certain nombre de partis polonais (Wiosna, Sojusz Lewicy Demokratycznej, Zieloni, Platforma Obywatelska…) ont annoncé être d’accord avec les propositions de ces mouvements (plus d’éducation au changement climatique, réduction de l’usage du charbon pour se chauffer…) et ont symboliquement signé pour s’engager à les défendre.

Ainsi, comme partout en Europe, des jeunes prennent conscience de l’urgence climatique et se mobilisent, à la hauteur de leurs moyens, pour faire pression sur leurs gouvernements, considérés comme inactifs ou trop peu actifs sur la question. En bref, rien n’est perdu.