Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 1
  • 0

Grégory Hamant – Entrepreneur et Président de RFE Pologne

Grégory Hamant RFE pologneGrégory Hamant RFE pologne
Écrit par Cédric Tavernier
Publié le 21 septembre 2020, mis à jour le 8 septembre 2023

Grégory Hamant est un entrepreneur touche-à-tout très actif dans la communauté francophone depuis plusieurs années. Il nous parle de son association dédiée à l’entrepreneuriat francophone en Pologne. Interview.

 

Lepetitjournal.com : Depuis quand êtes-vous en Pologne, que pensez-vous du pays ?

Grégory Hamant : Mon histoire avec la Pologne est une longue et belle histoire d’amour. Tout a commencé en 2006 lors de ma première venue. J’étais déjà à mon propre compte dans le secteur du vin. Ma copine de l’époque, qui est d’ailleurs devenue mon épouse, m’avait convaincu de venir tenter ma chance dans ce pays que je ne connaissais que très peu et pour lequel je nourrissais une certaine quantité de stéréotypes. Je me souviendrai toujours de ce premier jour où je suis arrivé au centre-ville. J’étais comme étourdi. Moi qui venais de Bordeaux… Toutes ces tours, ces grandes avenues, les sirènes des ambulances « à l’américaine », les clichés se sont vite envolés ! Ma compagne qui est bilingue a su m’expliquer l’histoire de ce magnifique pays et surtout de cette si envoutante capitale dont je suis vite tombé amoureux. J’ai rencontré des Polonais francophones et après avoir vécu un hiver rigoureux, j’ai assez rapidement oublié l’idée d’ouvrir un bar à vin à Varsovie. J’ai remarqué que durant cette période toute l’économie commerciale des magasins s’effectuait dans ces immenses centres commerciaux ultra modernes pour moi à l’époque. Aujourd’hui, je me sens parfaitement intégré en Pologne et recommande à mes compatriotes de venir s’y installer.

 

Lepetitjournal.com : Qu'avez-vous fait comme études ?

Grégory Hamant : J’ai effectué des études commerciales à l’Institut Bernom à Bordeaux. Cet établissement n’existe plus, mais j’ai eu la chance d’avoir des professeurs qui étaient tous entrepreneurs, à leur compte. Nous bénéficiions de leur expérience, de leurs conseils, de leurs anecdotes. J’étais jeune et leur activité me faisait rêver. Être indépendant et transmettre son expérience aux jeunes qui débutent. Aujourd’hui, c’est dans cette direction que je me suis dirigé en créant ma propre école de langue et en proposant des cours en entreprise à des cadres ou chefs d’entreprise polonais et francophones. Avocats, architectes, indépendants et même politiques font partie de mon quotidien. En parallèle, j’utilise mon réseau en tant qu’apporteur d’affaires. J’aide et veille à ce que mes collaborateurs parviennent à s’entendre et finaliser leurs projets.

 

Lepetitjournal.com : Comment vous est venue l’idée de créer l’association RFE Pologne ?

Grégory Hamant : L’aventure de RFE Pologne a débuté en septembre 2019 avec la rencontre de Jora Itoua, Congolaise francophone vivant en Pologne depuis une dizaine d’années. Ingénieure en informatique pour IBM, Jora souhaitait s’orienter vers l’import-export. Elle aussi autoentrepreneure, elle souhaitait qu’on crée des réunions à Varsovie avec d’autres personnes ayant le même était d’esprit, celui de l’entrepreneuriat. Le terme « Apéropreneur » est apparu, puis un groupe Facebook est né par la suite. La première rencontre a eu lieu dans un petit café polonais du centre-ville. Une vingtaine de personnes ont participé, ce qui annonçait un bel avenir dont la création de l’association des entrepreneurs francophones en mars 2020. Alicja Tarkowska, cocréatrice de droitpolonais.fr et vice-présidente de RFE Pologne nous a rejoint dès le début. Son sérieux nous a dirigés vers la structure actuelle avec une équipe composée de professionnels et d’indépendants.

 

Lepetitjournal.com : Et aujourd’hui, après 1 an d’existence du groupe, quel bilan faites-vous ?

Grégory Hamant : On peut dire que nous pouvons être fiers du travail accompli. Le groupe Facebook compte près de 1 000 membres venant de toute la Pologne. Francophones entrepreneurs ou personnes ayant comme souhait de créer leur activité en Pologne, on peut constater que le réseau s’étoffe. Même s’il est composé d’une majorité de microentreprises, de plus en plus de PME nous rejoignent. Nous constatons également une nette augmentation de demandes de renseignements venant de personnes situées hors de Pologne ou même en dehors de l’Union européenne. Cette période de COVID 19 ne freine pas la volonté de venir entreprendre en Pologne.

Nous avons créé un site internet que nous continuons à développer par l’intermédiaire de nos amis entrepreneurs. C’est cet esprit d’entraide qui nous fait avancer et nous motive pour la suite.

Nous avons déjà réalisé quelques webinaires qui ont connu un certain succès et d’autres sont en cours de programmation. C’est Malgorzata Saadani, coach ICC, qui les coordonne. On espère aussi proposer des ateliers thématiques. Nous sommes actuellement à la recherche d’une salle.

 

Lepetitjournal.com : RFE Pologne…Que se passe-t-il dans les autres villes ?

Grégory Hamant : Nous observons une implantation entrepreneuriale francophone de plus en plus importante dans les autres villes. Cracovie, Poznań, Wrocław, Gdańsk, Lódż…sont bien représentées dans notre groupe. On est sur le point de proposer des soirées RFE dans ces villes. Nous avons la chance d’avoir des personnes ayant le même état d’esprit et qui se sentent prêtes à coordonner ces rencontres. Cette période de COVID nous amène toutefois à rester vigilants, mais notre volonté de rassembler au-delà de Varsovie est forte.

 

Lepetitjournal.com : En plus des soirées « Apéropreneurs », des webinaires, qu’est-ce que RFE Pologne propose ou proposera ?

Grégory Hamant : Nous avons créé récemment une chaîne Youtube. Philippe Boudoux, réalisateur (www.fanfilm.eu), a déjà fait quelques interviews filmées. L’idée est de proposer des portraits de nos membres et partenaires. Leur témoignage est crucial. S’ils peuvent inciter d’autres personnes à franchir un cap et à se tourner vers l’entrepreneuriat, nous en serons encore plus satisfaits.

Ensuite, il y a cette partie pédagogie qui me tient particulièrement à cœur. Avec mon équipe, on souhaite se rendre dans les lycées et universités polonaises où la langue française est présente. Amener cette culture de l’entrepreneuriat auprès de la jeunesse polonaise à travers des témoignages de Polonais(es) francophones qui ont tenté leur chance. Leur montrer que la langue française peut être utile et appréciable pour créer une activité. Les entreprises francophones sont de plus nombreuses en Pologne et des idées de collaboration indépendantes sont une niche à ne pas négliger. Il s’agit de bien leur expliquer et de leur montrer un autre côté du monde du travail.

 

Lepetitjournal.com : Et si on se donnait rendez-vous dans 1 an ? Comment imaginez-vous RFE Pologne ?

Grégory Hamant : Très bonne question. Il y a 1 an, j’étais loin d’imaginer un tel engouement. Maintenant, il est encore difficile de se projeter. Nous avançons au fil des rencontres. De nouvelles personnes nous rejoignent et apportent leur propre touche. Nous ne cherchons pas à réunir un maximum de monde pour grossir les chiffres. Nous voulons rester dans cette modestie qui nous caractérise, mais restons ambitieux pour celles et ceux qui nous ont rejoints. Il faut être honnête. Ce COVID 19 sera le grand décideur, toutefois on se doit de garder espoir et de se projeter pour de nouveaux projets à réaliser.

 

Lepetitjournal.com : Et vous ? Comment faites-vous pour gérer tout cela ? Cours, rendez-vous d’affaire, RFE Pologne ?

Grégory Hamant : Vous oubliez ma femme ! Même si c’est vrai que c’est elle qui doit me gérer. Plus sérieusement : ma formation commerciale me permet de bien organiser mon agenda sans que j’aie l’impression d’être en surcharge. J’ai d’ailleurs récemment quitté le centre-ville de Varsovie pour m’installer au vert à 20 minutes de train. Le vélo ayant toujours été une passion, je m’y suis mis avec quelques amis francophones. Et puis, quand nous travaillons avec passion et sommes entourés de personnes positives et volontaires, on ne peut que se sentir bien. Bon, je ne recommande pas à tout le monde de créer une association, mais sachez écouter votre cœur et laissez-vous guider par vos rêves !

 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions

© lepetitjournal.com 2024