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FUNDACJA ENTRAIDE – A la rencontre de Chantal Haquette, co-présidente

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 2 juin 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

Chantal Haquette, co-présidente de la Fundacja Entraide, présente pour LePetitJournal.com/Varsovie les différents projets soutenus par cette association caritative franco-polonaise reconnue d'utilité publique.

Vous êtes co-présidente de la Fundacja Entraide, est-ce que vous pouvez décrire un peu les activités de votre association?

Nous nous occupons de 20-30 maisons en Pologne. Cela va des orphelinats aux maisons de retraites, en passant par des maisons pour enfants handicapés, mais nous faisons aussi du soutien scolaire, des dons pour que des enfants puissent aller à la cantine ou même seulement à l'école. Dernièrement nous avons apporté de l'aide à une maison pour mères célibataires en attente de réinsertion à Varsovie. Nous aidons également des centres qui s'occupent de sans-abris pour la distribution alimentaire. Il y a aussi un centre de jeunes à Praga qui accueille des jeunes l'après midi pour qu'ils ne soient pas dans la rue. Donc voilà, c'est très varié !

Les personnes et organisations que vous soutenez se trouvent-elles à Varsovie ou sur toute la Pologne ?
Non, c'est sur toute la Pologne. Nous menons des actions à Varsovie, à Lublin, à Starogard Gdański, ainsi qu'à Ełk en partenariat avec la fondation Caritas. Nous participons à des actions de soutien scolaire, essentiellement en Cachoubie, et en Mazurie. Dans la mesure du possible, nous essayons de temps en temps de leur rendre visite, et de voir ce qu'ils font.

Comment faites-vous pour suivre la réalisation de tous ces projets?
Si nous décidons d'aider des enfants pour qu'ils puissent partir en vacances, évidemment dans la mesure du possible nous demandons une facture à la personne. Alors c'est vrai, quand ce sont des religieuses qui s'occupent de ces enfants comme à Lublin, au niveau comptable nous avons toujours des justificatifs. Quand nous visitons ces maisons, c'est toujours bien tenu.
En revanche, quand ce sont des bénévoles, c'est parfois un peu plus difficile de s'y retrouver. Il y a un centre pour sans-abri pas loin d'ici, à Mokotow. Quand vous allez là bas, c'est la désolation. Les bénévoles n'y peuvent rien. Ils sont sujets aux subventions de l'État ou de la ville et c'est difficile pour eux de tout bien suivre. Malgré tout quand nous y allons, on se rend compte que ces gens là essayent de faire leur maximum.
Il faut savoir que pour chaque projet nous avons deux personnes qui font la liaison entre les centres et Valérie [Valérie Dégas, coprésidente de l'Entraide, NDLR] et moi. Parce que derrière ça, nous avons un cabinet comptable donc il faut justifier les sorties d'argent. Nous sommes reconnus publiquement, nous faisons des déclarations d'impôts, donc il faut essayer d'être clairs.

Vous avez parlé des religieuses. L'Église a l'air très présente dans le domaine de l'aide sociale en Pologne. Est-ce qu'il y a aussi un réseau indépendant d'ONG qui sont actives dans ce domaine?
Qui dit religieuses, ne dit pas toujours "Église". Les établissements sont tenus par des religieuses qui n'ont pas forcément beaucoup d'aide financière de l'Église, mais plutot de leurs congrégations, celles-ci étant parfois en France, comme pour les soeurs de St Vincent de Paul ou de Notre Dame de Cluny.
Historiquement, l'État confiait l'aide sociale à l'Église parce que personne ne voulait entendre parler des pauvres et déshérités. Quand je suis venue dans les années 90, les handicapés étaient quand même très cachés. Je travaillais pour la grande distribution; nous voulions mettre des chariots pour les handicapés et on nous a dit « ça ne sert à rien parce que de toutes façons ils ne sortent jamais ». De plus en plus, il y a des fondations qui se créent, ce qui est très facile ici, avec le 1% [1% des impôts convertis en aide sociale après indication sur la feuille d'impôt, NDLR].

Dernièrement, nous avons rencontré des parents qui ont créé une fondation qui s'appelle « Tęczowy Dom » (Maison Arc-en-Ciel). Leurs enfants sont lourdement handicapés. Ils ont une réflexion : « on va vieillir, il n'y aura plus personne pour s'occuper d'eux ». Ils veulent donc construire une maison adaptée pour ces enfants. Dans ce cadre, il y a quelques fondations qui essayent de faire quelque chose mais ils ne sont pas terriblement aidés par l'Etat. Il y a quelques semaines plusieurs parents, qui ont abandonné leur travail pour s'occuper de leurs enfants handicapés, ont campé devant le sénat de Varsovie pour demander à être reconnus pour ça.

Comment a été créée l'Entraide ?

Au départ, la Fundacja Entraide et Varsovie Accueil ne faisaient qu'un ; l'Entraide était la branche caritative de Varsovie Accueil. Pour des raisons fiscales et administratives, elles ont décidé de se scinder en deux en 2003, pour permettre à la Fundacja Entraide de récolter des dons, d'en faire, et de bénéficier du 1%.

L'Entraide soutient de nombreux projets, comment les choisissez-vous exactement ?
Nous avons toujours des demandes. C'est ce que nous voulons, car ça n'a pas toujours été comme ça. Alors après ce qui est difficile vous avez raison, c'est de dire, on va plutôt acheter la machine à laver de M.X, plutôt que de faire un don pour que les enfants aillent en vacances.
Pour vous donner un exemple très concret, le 17 juin nous organisons un cocktail de charité à l'ambassade de France. Pour récolter des fonds, nous avons choisi deux projets, nous aurions pu en mettre plein, mais ce n'est pas toujours possible.  Finalement nous avons choisi de soutenir le projet d'aire de jeux à Starogard Gdański pour des enfants handicapés d'un montant de 52400 pln et l' acquisition d'équipement thérapeuthique pour la maison de retraite de Solec à Varsovie pour un montant de 35700 pln, soit un montant total d'environ 90 000 pln, pour lequel il faut que nous  récoltions environ 70 000 zlotys.

A part le cocktail de charité, quelles actions menez vous pour récolter des fonds?
Deux fois par an, à l'automne et au printemps, nous organisons une collecte de vêtements et de choses dont les gens n'ont plus besoin pour les revendre -à des prix ridicules-, ou les donner.
Nous menons également l' « Opération Groszy » , qui consiste à mettre des tirelires dans les écoles, boulangeries et bureaux, pour les déposer ensuite à la banque.


Pour la Saint-Nicolas cette année, vous avez noué des partenariats avec les écoles françaises, quels en ont été les résultats?
A la saint-Nicolas, on organise chaque année une fête pour que les enfants aient des cadeaux. On fait pour cela appel aux français de Varsovie, par l'intermédiaire de Varsovie accueil, pour avoir des jouets neufs, des friandises, chocolats avec lesquels on fait des petits paniers. Cette année on a innové : on a demandé aux enfants des écoles françaises de faire des «boites de St Nicolas». La boite de St Nicolas, c'était une boite à chaussures pour laquelle les enfants avaient une liste de ce qu'ils pouvaient y mettre: une paire de gants, un bonnet un jouet, des crayons... On a essayé d'en obtenir une trentaine pour les enfants de Lublin, mais finalement on en a eu vraiment beaucoup plus -environ quatre-vingt-, ce qui nous a permis d'en envoyer aussi à l'orphelinat de Kartuzy et aux enfants handicapés de Starogard Gdański,. Donc on a fait participer des enfants cette année, et ça a très bien marché !

Cyril Mantoy (www.lepetitjournal.com/varsovie) – Mardi 3 juin 2014

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Publié le 2 juin 2014, mis à jour le 6 janvier 2018