En préambule : BelTA, média d’état en 3 langues : bélarusse, russe, anglais. BelTA appartient à la Compagnie de télévision et de radio biélorusse, Belteleradio (Compagnie nationale de télévision et de radio d'État de la République du Belarus, Нацыянальная дзяржаўная тэлерадыёкампанія Рэспублікі Беларусь, en biélorusse) – qui était membre de l'Union européenne de radio-télévision (UER) de 1993 à 2021 et dont elle a été exclue le 30 juin 2021. Lepetitjournal.com/varsovie a remonté le fil des posts publiés par BelTA au cours des 4 derniers jours, afin de faire le point sur la situation : le président bélarusse Alexandre Loukachenko a disparu des radars depuis le 17 février, date à laquelle il a rencontré Vladimir Poutine et depuis, nous demeurons sans nouvelles du chef d'Etat.
Sur la page en bélarusse de BelTA, derniers posts sur la rencontre Poutine-Loukachenko : le 17 février
Le 17 février 2023, sur la page en langue bélarusse du média BelTA, deux posts ont été publiés, relatifs à la visite d’Alexandre Loukachenko au Kremlin.
1 - Le titre du premier post est sans appel : « Alexandre Loukachenko : les programmes de l'État de l'Union avec la Russie sont mis en œuvre à 80 %. »
Dans cette brève, on peut lire que « Les programmes de l'État de l'Union avec la Russie, 28 au total, ont déjà été mis en œuvre à 80 %. »
Et de citer le président bélarusse : « Nous faisons tout pour surmonter d'une manière ou d'une autre les barrières qui sont créées artificiellement pour nous. Je ne parle pas intentionnellement de la nourriture. Nous avons assuré la sécurité alimentaire. Je ne parle pas de la nécessité de vêtir les gens. Nous l'avons fait sur tous les fronts. C'est pourquoi les développements positifs sont décents. Nous aurons quelque chose à dire aux peuples biélorusse et russe lors du Conseil suprême de l'État ».
BelTA de conclure : « À cet égard, Vladimir Poutine s'est dit confiant que tout cela allait certainement "rendre nos économies encore plus compétitives. »
2 - Un autre article accompagnant un reportage sur la visite du président bélarusse au Kremlin, diffusé le 17 février, titre : « Alexandre Loukachenko et Vladimir Poutine gardent le doigt sur le pouls de la coopération bilatérale ».
L’article conclut sans équivoque que les sanctions n’ont eu aucun effet sur leurs économies respectives, bien au contraire – d’après eux : « Elles sont devenues une opportunité pour les producteurs nationaux et ont encouragé les Bélarusses et les Russes à travailler en étroite collaboration pour remplacer les importations. (…). Minsk et Moscou sont également solidaires sur les questions de défense et de sécurité. »
Sur la page en langue russe de BelTA, dernier post parlant de Loukachenko : le 18 février à 21:37
Titre : « Loukachenko : le chiffre d'affaires commercial de l'année dernière était sans précédent - 50 milliards de dollars ».
Les différents axes de la propagande :
- Loukachenko a déclaré face à Vladimir Poutine que « L'année dernière, notre chiffre d'affaires en biens et services a été sans précédent - 50 milliards de dollars. Environ 44 milliards de biens et plus de services ».
- Vladimir Poutine ne ratant jamais une occasion de montrer à quel point il est bien informé a informé son interlocuteur : « L'ambassadeur m'a rapporté en chemin - j'ai été agréablement surpris que vos entreprises aient commandé pour plus de 300 millions de dollars de produits à nos informaticiens (…) Donc, même ici, les pays "pacifistes" n'ont pas réussi à nous presser au point que les meilleurs esprits, comme ils l'ont dit, se sont enfuis de nos pays. Cela signifie que la substitution des importations progresse ».
- Coopération entre entreprises : une coopération a également été lancée entre des entreprises qui étaient auparavant considérées comme concurrentes dont MAZ et KamAZ.
- Le Belarus prêt à lancer une production d’avions d’attaque militaire : jusqu'à un millier de composants pour les avions russes MC-21 et Superjet 100 sont déjà fabriqués au Belarus. Avec le soutien technique de la Russie, le Belarus est prêt à commencer la production d'avions d'attaque militaire.
- Le bloc de l’OTAN : Le média rapporte « une situation difficile autour du Bélarus » dans l’ouest et le nord-ouest du pays, rajoutant que « Le bloc de l'OTAN démontre par tous les moyens ses intentions agressives, y compris à l'égard du Bélarus. »
- La Pologne est pointée du doigt : « La même Pologne a rêvé des "armées de l'Est", estimant que ces territoires se trouvent à l'intérieur des frontières de la République du Bélarus, et que c'est illégal. ». Le média continue en qualifiant l’information fallacieuse d’« agression ouverte, à laquelle, on le comprend, il faut répondre d'une manière ou d'une autre ». Et de conclure que « la seule façon de répondre est que toute l'armée du Bélarus et de la Russie agisse ensemble », de manière unifiée.
En réalité, la Pologne n’a jamais eu l’intention de revendiquer des territoires à qui que ce soit et en particulier au Belarus, c’est donc une infox de plus.
- L’héritage soviétique : le président Poutine, a, pour la première fois, depuis de nombreuses années, remercié le Bélarus pour sa contribution à la préservation de l'héritage soviétique, qui s'exprime par une base industrielle solide et une base scientifique unique. Rajoutant que le pays ne s’est pas contenté de le préserver, mais de le moderniser passant « de la prospérité à la misère », écrit BelTA.
La rédaction vous recommande : Le président bélarusse Loukachenko a disparu des radars depuis sa visite à Poutine
Au cours de la rencontre du vendredi 17 février, où Loukachenko a été convoqué par Vladimir Poutine, il est clair que le Kremlin a utilisé sa force de persuasion pour « recadrer » le président bélarusse, qui, rappelons-le, en 2018, faisait les yeux doux à l’UE tout en essayant de ménager son alliée historique, la Russie !
Espérons que les prochains jours, nous apporterons des réponses au sujet de cette unification, au milieu de toute cette propagande – et tout au moins, des nouvelles d’Alexandre Loukachenko, également appelé le père : « Batka ».