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COMMEMORATION – 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz- Birkenau

Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 26 janvier 2015, mis à jour le 19 octobre 2015

Le 27 Janvier 1945, le camp de concentration et d'extermination nazi d'Auschwitz-Birkenau était libéré par les troupes soviétiques. La journée d'aujourd'hui marque le 70ème anniversaire et de nombreux événements se dérouleront à travers le monde : conférences, expositions, réunions, cérémonies à la mémoire des victimes de l'Holocauste. La commémoration principale est organisée par la fondation d'Auschwitz-Birkenau et se tiendra sur le site de Birkenau, en présence des représentants de 38 pays.

Sur fond de tensions politiques internationales, le président Komorowski lance un appel: « Il ne faut pas politiser les commémorations d'Auschwitz ». Un jour qui se veut uniquement consacré à la mémoire de cet épisode de l'Histoire et l'occasion de rappeler les derniers mois qui précédèrent la libération du camp.  

Il y a 70 ans, l'évacuation et la liquidation du camp
À partir d'août 1944, l'Armée rouge est à 200 km d'Auschwitz. Les autorités nazies envisagent alors la liquidation du camp en cas de nouvelles victoires soviétiques, ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d'extermination situés plus à l'Est. A partir de la seconde moitié de 1944,  les autorités SS entreprennent de détruire les traces des crimes commis. Ils prennent soin d'assassiner la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement les Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes. Ils brûlent les listes des Juifs exterminés et une partie des dossiers et de la documentation. 

Après l'été 1944, le camp se dépeuple progressivement. Les détenus évacués sont d'abord affectés à des travaux dans des usines d'armement du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques). Puis, à partir de la mi-janvier 1945,  les dirigeants nazis se consacrent à l'évacuation finale et la liquidation d'Auschwitz, par les marches, et les transports de la mort qui conduisent vers d'autres camps de concentration. La marche d'Auschwitz à Loslau, endurée par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, est responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts.

Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz et ce n'est qu'en novembre 1944 que les trois crématoires restant en activité sont dynamités (le crématoire IV était déjà inutilisable depuis octobre à la suite de la révolte du Sonderkommando).

Les camps souches d'Auschwitz I et Auschwitz II - Birkenau sont libérés par les soldats de la soixantième armée du premier front ukrainien, le 27 janvier 1945. 7.500 déportés trop faibles pour marcher et laissés sur place quelques jours auparavant par les Allemands, y ont survécu jusqu'à la libération.

Le nombre de morts à Auschwitz  à la fin de la guerre s'élève à 1.100.000 dont 960 000 Juifs.

27 janvier 2015 : une commémoration sous le signe du recueillement en dehors de toutes fins politiques
Le président français, François Hollande sera présent à Auschwitz aux côtés notamment du président ukrainien Petro Porochenko, du ministre des Affaires Etrangères Sergueï Lavrov, et de Joachim Gauck, le président allemand. La délégation américaine sera représentée par son ambassadeur en Pologne, Stephen D. Mull.

Le doute a subsisté jusqu'à jeudi soir quant au déplacement russe pour l'occasion. Le climat, déjà tendu entre la Pologne et la Russie, a monté d'un ton lorsque le ministre des affaires étrangères polonais, Grzegorz Schetyna, déclarait mercredi, dans une interview à la radio publique, que les premiers soviétiques libérateurs des camps étaient des soldats ukrainiens. La réaction de son homologue russe, Sergueï Lavrov, ne s'est pas fait attendre : il s'est offusqué de cette « falsification de l'Histoire ».

La presse polonaise est unanime sur les déclarations de Grzegorz Schetyna, pourtant historien de formation, et lui reproche d'avoir confondu "Ukrainiens" et "Front ukrainien de l'Armée rouge".  Le président polonais, Bronis?aw Komorowski, est intervenu pour apaiser les tensions en rappelant que le camp d'Auschwitz-Birkenau a été libéré par le 1er front ukrainien de l'Armée rouge composé notamment de Russes et d'Ukrainiens. Il a par ailleurs ajouté que cette commémoration n'a pas de fin politique, insistant sur la nécessité de respecter avant tout les survivants du camp encore en mesure de prendre part à l'événement.

En effet, ce sont exclusivement les survivants ayant pu faire le déplacement qui prendront la parole. Venus du monde entier pour témoigner, ils seront au nombre de 300. Et bien que le déplacement du président Hollande ait une résonnance toute paticulière, trois semaines seulement après les attentats parisiens, le chef d'Etat français a considéré que ni le lieu ni le moment n'appellent d'autres gestes que le silence et le recueillement.

Même si les dirigeants écarteront les frictions politiques actuelles installées entre la Russie et les Occidentaux au sujet du conflit en Ukraine, les journaux relèvent que ce 70ème anniversaire semble néanmoins entaché par un climat de "néo-guerre froide".

La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) ? Mardi 27 janvier 2015

 

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Publié le 26 janvier 2015, mis à jour le 19 octobre 2015