Le festival international du street art a débuté le 29 septembre à Varsovie. Pour vous mettre dans l’ambiance, lepetitjournal.com/Varsovie a rencontré Kasia Dziubłowska de la fondation « Do Dzieła! » et organisatrice du « Street Art Doping festival ». Découvrez en exclusivité son interview pour en savoir plus sur un art très en vogue de la capitale polonaise!
Pourquoi avez-vous créé cette fondation ?
Pendant longtemps, le street art était illégal dans les lieux publics. En 2009, nous avons décidé de créer la fondation "Do Dzieła!" pour que les artistes de rue aient un espace à eux et puissent exprimer leur art en toute liberté. Ce fut vraiment une action spontanée, qui a très bien marché! Désormais, de nombreux artistes internationaux venant d’Europe ou des Etats-Unis nous sollicitent pour nous soumettre de nouveaux projets de street art.
Pouvez-vous nous raconter brièvement l’histoire du street art et son évolution à Varsovie ?
Le « street art » polonais a une longue histoire, il provient directement de la culture de l’affiche en Pologne. Les fresques murales étaient utilisées principalement à des fins de propagande, à l’époque communiste, jusqu’à la fin des années 80. Désormais, on peut dire que ce sont de véritables créations artistiques, mais pas seulement : les artistes continuent de diffuser à travers leur art un message, notamment politique. Par l’intermédiaire du street art il est possible de faire quelque chose de spectaculaire et de toucher un large public. Alors que pendant tant d’années la Pologne a été confrontée à la guerre ou à la répression, c’est un bon moyen de s’exprimer librement.
© Photo: www.maciejkruger.com/
Pensez-vous que le street art est important dans le paysage urbain de la ville de Varsovie ?
Oui c’est important! Le street art rend votre environnement beaucoup plus coloré et vivant. C’est de l’art à quelques pas de chez vous ou sous vos fenêtres. Cette forme d’art est également de plus en plus appréciée par les habitants. Elle est aussi un nouveau souffle pour la ville et son tourisme en devenant une véritable source d’attraction. Il existe même maintenant des visites guidées pour admirer le street art de Varsovie. Depuis la création de notre fondation, il existe une vingtaine de peintures murales dans la capitale.
L’avantage en étant à Varsovie c’est qu’il y a encore énormément de bâtiments abandonnés dans certains quartiers qu’il est encore possible d’utiliser pour peindre. A Paris, par exemple, il est bien plus compliqué de trouver un espace libre ! Ces dernières années, nous avons effectué cinq peintures murales dans le quartier de Praga à Varsovie. Cette partie de la ville est particulièrement emblématique par son côté authentique et représente un excellent terrain d’expression pour le street art.
Votre fondation organise de nombreux événements culturels. Qu’en est-il pour cette année ? Quels sont vos nouveaux projets en cours
Cette année, nous avons organisé une seule grande exposition durant tout le mois d’août dans le quartier de Stara Praga. Nous avons voulu réaliser quelque chose de totalement différent des autres années, avec un nouveau concept. L’idée était de faire venir dix artistes polonais dans un vieil appartement complètement vide et de les laisser peindre les murs selon leur inspiration, pour le transformer complètement. Et nous avons surtout le “Street art droping festival” qui commence le 29 septembre et s’achève le 30 octobre. Il se déroulera à deux endroits différents à Varsovie : ulica Nowogrodzka 46, à travers l’exposition Escape Room. Au premier et deuxième étage d’un immeuble, 7 artistes exposent leurs œuvres dans 6 pièces ; peintures mais aussi objets divers et sculptures. L’idée est de briser la barrière qui existe aujourd’hui entre ce qui est considéré comme un art de rue et l’art contemporain en général. Ensuite ulica Rowna 9, où un éminent artiste espagnol, nommé Escif a exécuté une fresque murale. Escif est un artiste unique à l'échelle mondiale. Il est l’un des rares qui n’exerce que le street art. Les rues de Valence comptent des dizaines de ses œuvres qui abordent des problèmes sociaux et qui sont très critiques à l’égard du capitalisme et du consumérisme.
La plupart du temps les artistes ne nous révèlent pas leurs projets à l’avance, ils préfèrent garder le secret. Donc nous laissons libre cours à leur imagination et créativité. Le résultat est toujours concluant !
Site : www.streetartdoping.org
Du 29 septembre au 30 octobre
Escape Room, ulica Nowogrodzka 46
Escif , ulica Rowna 9
Eloïse Robert (lepetitjournal.com/Varsovie) - Lundi 2 octobre 2017
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