Les résultats du baccalauréat 2013, se sont avérés excellents au Lycée Français de Valence, et même plus que ça pour Jesús Martinez Valls. Avec 19,86 sur 20 de moyenne générale, cet élève de Terminale S a obtenu non seulement la meilleure note du Lycée, mais également la seconde meilleure note de toute la zone ibérique.
Véritable institution, le baccalauréat a été crée en 1808. Si à l´origine il était bien différent de celui que nous connaissons aujourd´hui, il a conservé la double particularité de sanctionner la fin des études secondaires et d'ouvrir l'accès à l'enseignement supérieur. À cette occasion, pour la seconde année consécutive, les bacheliers se sont vu remettre symboliquement un diplôme d´honneur en présence de leurs familles, couronnant leurs années effectuées et leur cursus achevé au Lycée Français de Valence. Le 17 juin dernier, alors que les élèves de Terminale débutaient leurs épreuves en France, les élèves du Lycée Français de Valence en avaient terminé avec l´examen. Aussi, dès le 20 juin, ont-ils eu connaissance de leurs résultats.
Un excellent cru
Sur les 101 candidats présentés cette année au Lycée Français de Valence, 100 ont été admis, soit un taux de réussite frôlant les 100 %, 99,01% exactement. 8 admis sur 8 en série L, 53 sur 53 en S, et 39 sur 40 en ES. Plus d´un élève sur deux (58) a même obtenu une mention. 32 mentions très bien ont été décernées aux élèves ayant obtenu 16/20 ou plus. Avec une moyenne au bac se situant entre 14 et 16, quatorze nouveaux bacheliers ont eu mention bien. La mention assez bien revient à ceux dont la moyenne au bac se situe entre 12 et 14 sur 20. Ils ont été 12 dans ce dernier cas à Valence. Avec des taux de réussite de plus en plus importants, bon nombre d´élèves visent une mention. Utiles pour la poursuite d'études et notamment pour entrer dans des filières sélectives (classes préparatoires, grandes écoles?), elles peuvent également permettre à l´élève d´obtenir une prime au mérite, ou la gratuité de certaines études.
Souvenez-vous du slogan de Jesús au Bundestag à Berlin : "Forgeons notre avenir !"
En effet, Jesús Martinez Valls, vice président du Conseil de Vie Lycéenne du Lycée, faisait partie de la délégation des délégués lycéens invités au Bundestag et à l´Ambassade de France à Berlin dans le cadre de l´anniversaire du Traité de l´Elysée. En tant que représentant de la zone ibérique, il avait accompagné le proviseur du Lycée Français de Valence. Au cours de ce voyage en Allemagne, le jeune Valencien, aux côtés de sa camarade de Première, Belen Lassala Pitarch, avait pour slogan "Forgeons notre avenir". (En insistant bien sur le verbe forgeons). Jesús Martinez Valls commence à se "forger" brillamment son avenir.
"Avec une note comme celle là, j´ai plus confiance en moi"
C´est bien la moindre des choses. Si Jesús, élève brillant du Lycée Français de Valence était sûr d´avoir son bac, modestement, il ne s´attendait pas à une moyenne générale si élevée. "J´avais fait un pari avec mes parents. Ma mère me voyait avec un 17, mon père un 18, donc j´avais parié 18,5. Comme j´étais le plus près de 19,86 j´ai gagné. Je ne m´attendais pas à cette note. Je suis très heureux, très fier, et j´ai gagné 20 euros !" Le calcul des points au baccalauréat est un enjeu stratégique pour tous les candidats. En 2012, Jesús avait déjà bien anticipé les choses avec les épreuves de fin de Première, avec 18 et 16 au bac français, 18 en histoire-géo, et un 20 en TPE (travaux personnels encadrés). "Avec les points que j´avais accumulés en première, c´était facile. Je savais que j´avais réussi les maths et la physique. Je m´attendais à la mention très bien, mais de là à avoir cette note..." Cette année, sa moins bonne note au bac a été 17 sur 20, coefficient 3 en philo. 20 en maths, 20 en physique, 20 en anglais, 20 en espagnol et des notes équivalentes en sport et en options, lui ont permis d´obtenir son baccalauréat mention très bien avec une moyenne générale de 19,86 sur 20 !
Faire les bons choix
"Les options permettent de gagner des points facilement. Il faut faire ces calculs de points pour mettre toutes les chances de son côte. C´est comme pour le choix des sujets. En philo par exemple, il y avait un joli sujet sur le bonheur, mais j´ai préféré assurer avec : 'La technique n´est- elle qu´une application de la science ?' C´était moins joli, mais plus facile à structurer". Jesús et ses camarades se considèrent pourtant comme la "promotion de la mauvaise chance". "Nous avons subi tous les changements de programmes. Nous sommes un peu des cobayes. Passer l´épreuve d´Histoire- Géo en Première est une bonne chose en S. Comme ça, les épreuves littéraires en Première et concentration sur les sciences pour la Terminale. C´était plus équilibré. Mais c´est retiré". Ces 14 années passées au Lycée Français, Jesús les a appréciées : "J´étais élève ici depuis la moyenne section. J´ai vraiment savouré la remise du petit diplôme d´honneur pour notre parcours au Lycée. Ça n´existait pas avant. C´est la seule chose que nous partageons ici avec les parents. Le Proviseur et le Proviseur Adjoint m´ont demandé de faire un petit discours, et ça a été l´occasion de remercier tout le monde et notamment les familles qui ont passé ces 14 ans avec nous dans cet établissement".
"Je suis persuadé que si on est organisé et pas stressé, on peut tout faire dans la vie"
Après un mois d´examens, entre le bac français et les équivalences espagnoles (réussies avec autant de succès), Jesús remet en cause certains clichés, comme celui du bon élève qui travaille tout le temps, qui ne pense qu´à ça et à sa réussite personnelle. Jesús est l´inverse de l´élève enfermé avec ses bouquins ou des heures devant l´ordinateur, et que les autres n´intéressent pas : "Tout est une question d´organisation. Quand je travaille, je travaille et je ne me laisse pas déconcentrer, et quand j´arrête, je passe à autre chose. Je sors avec mes amis, je fais du foot. Ça inquiétait ma mère qui ne me voyait pas travailler. Mais je la rassurais. Je travaillais assez. J´aime étudier seul, mais j´aime aussi aider mes amis et ça me permet de réviser aussi". Jesús déclare dormir plutôt beaucoup et ne pas être stressé : "Je suis persuadé que si on est organisé et pas stressé, on peut tout faire dans la vie. J´ai en plus la chance d´avoir une bonne mémoire, mais j´ai besoin de mes 8 heures de sommeil. Je n´ai pas de stress, et je gère mon planing pour garder du temps libre". Du temps libre, Jesús en a besoin avec ses 12 heures de foot par semaine. "Je suis capitaine de mon équipe de foot, et je suis entraineur pour les petits. Ça me plait beaucoup de m´occuper des petits. J´aime être encadré comme on l´était au Lycée, et j´aime encadrer". En tant que Vice Président du CVL, Jesús a laissé des consignes avant de partir : "Belen va prendre le relais et nous avons déjà mis en place pour la rentrée prochaine, les premières olympiades du Lycée Français de Valence. Ce projet nous tenait à c?ur et c´est une bonne chose que les élèves de l´année prochaine puissent en profiter". Jesús n´a pas la grosse tête, et il a un grand c?ur.
Que du bonheur !
"On a fait la fête pour mon anniversaire le 8 juin, après pour le bac. C´est un mois génial". Avec son bac en poche, sa mention très bien et sa note remarquable, Jesús n´a que l´embarras du choix pour l´année prochaine. Justement, le jeune bachelier entend être maitre de ses choix, car si il veut réussir, il veut aussi profiter de la vie. "J´étais admis en prépa à Henri IV mais ça ne me correspond pas. Ce sont des études très individualistes et je n´ai pas cette mentalité. Même si c´est une formation très prestigieuse, je pense que les prepas sont dépassées aujourd´hui. Nous en avons parlé avec mes parents. Je préfère faire Polytechnique à Valence ou à Madrid, pour intégrer Centrale à Paris dans deux ans. Je veux voyager, connaitre différentes cultures. Faire des choses pour les réussir et qui me réussissent. Les prepas sont très stressantes, avec une grosse pression et surtout, avec l´Ingénierie en Université, on est plus dans la vie réelle avec des créations de projets. C´est ce qui me plait avec des projets concrets et des stages dans le monde du travail, je me sens mieux préparé pour l´avenir. Je me dirige vers des études en Ingénierie Industrielle accompagnées d´un Master économique. D´après moi, ce sont les deux bases pour mettre en place des innovations et préparer le futur. Pour moi c´est le monde de demain, et je veux avoir les bons outils". Il n´oublie pas de préciser qu´il va faire faire des économies à ses parents : "Avec ces résultats au bac, l´Université est gratuite ici. C´est une bonne chose pour la famille".
Fidèle à son discours tenu à son retour de Berlin, Jesús a pour objectif de réussir sa vie et veut être utile ensuite à la société. En attendant, le 4 juillet prochain, il sera reçu par l´Ambassadeur à la Résidence de France à Madrid avec tous les bacheliers d´Espagne de 2013 avec mention très bien. "Je vais rencontrer celui qui a eu mieux que moi".
Cécile PANISSAL (www.lepetitjournal.com- Espagne) 1 Juillet 2013
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