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HERVÉ BONNAVEIRA - L´aventure pour la bonne cause

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 22 mai 2013, mis à jour le 23 mai 2013

Professeur de SVT au Lycée Français de Valence, Hervé Bonnaveira n´est pas vraiment un enseignant comme les autres. Il est de ceux qui ont une passion, une expérience ou un engagement particulier, qui captive les élèves. Hervé Bonnaveira a les trois à la fois. Passionné par la nature, il a crée un jardin biologique dans la cour du lycée avec des primaires et des élèves du collège, crée des fours solaires, utilisés pour la cuisson de gâteaux avec ses élèves. Mais surtout, il a traversé l´Asie à vélo "sans polluer", avec sa compagne Goska Romanowicz.

(Photo lepetitjournal.com)

"J´ai un intérêt pour la nature et l´environnement depuis toujours". Professeur agrégé de Sciences de la Vie, Hervé Bonnaveira, originaire de Marseille, s´est spécialisé en glaciologie?. "Après ma prépa et Normale Sup à Lyon, j´ai passé l´agreg dans la foulée, puis j´ai hésité entre l´enseignement et la recherche". Après plusieurs années passées au laboratoire de glaciologie de Grenoble, et sa thèse effectuée en 3 ans, Hervé Bonnaveira est donc Docteur en glaciologie : "La glaciologie est essentielle pour l´environnement. Les glaciers sont les archives du climat. Grâce à eux, nous pouvons connaitre le climat des 400 000 dernières années. Les variations enregistrées sont des indicateurs précieux pour notre environnement. Nous retrouvons par exemple des traces de pollution à base de plomb à partir des Romains. La plus vieille glace jamais prélevée a plus de 800.000 ans, presqu´un million d´années, à plus de 4 km de profondeur". Parti faire de la recherche sur le terrain, sous la responsabilité de l´Institut de Recherche pour le Développement, il avait notamment pour mission de former les locaux à suivre l´évolution de leurs glaciers : "J´ai effectué 5 séjours en Bolivie, à plus de 6.000 mètres d´altitude pour prélever des échantillons de neige. Grands moments de ma thèse". Le retour vers l´enseignement s´est fait par le biais du service militaire. "J´ai fait mon service militaire en coopération comme prof au Lycée français de Rio. La recherche est finalement un milieu très dur, avec une concurrence exacerbée. En étant prof, je suis acteur de 'l´éducation à l´environnement'." Puis est venu le temps du défi : Hervé Bonnaveira, docteur en glaciologie et professeur agrégé de sciences de la vie, avec sa compagne d´origine polonaise, Goska Romanowicz, journaliste spécialisée en environnement, arrivée en Angleterre à l´âge de 11 ans, ont parcouru 16.000 km à vélo pendant un an, pour découvrir les problématiques de développement durable en Asie.

En selle pour le développement durable

"Notre but n´était pas d´arriver en donneurs de leçons, mais d´évaluer la situation et au contraire d´observer ce qui existait sur place, pour faire partager les bonnes expériences en local". Leur voyage les mènera à travers l'Asie centrale, la Chine, le Pakistan, l'Inde, l'Asie du Sud Est, la Mongolie et jusqu'au Lac Baïkal (qui soit dit en passant, contient 20% des réserves d´ozone de la planète). Autant de régions où ils rencontreront des acteurs de l'environnement ou des initiatives en sa faveur. Expérience longue, difficile parfois, éprouvante souvent, mais riche et tellement forte : "Nous avons rencontré des difficultés au Pakistan avec des enfants qui nous jetaient des cailloux et le manque de liberté en Chine était très pesant. Nous étions constamment surveillés, et les cyclo touristes n´y sont pas les bienvenus : bus obligatoire". Tels des grands reporters, Hervé et Goska rédigeaient des articles et prenaient des photos, à destination d´un "correspondant", prof d´espagnol à Rouen, pour faire état de leurs constats saisissants : "C´est au Pakistan que nous avons ressenti les premiers effets de la pollution, avec l´apparition de toux et de crachats. En Inde, l´air était tellement pollué qu´il était bleu. C´est un problème très grave en Inde, comme en Chine où il n´y a pas d´infrastructure pour l´assainissement de l´eau. Nous roulions avec des masques, filtres à pollution, que nous changions toutes les six heures pour avoir des relevés précis". Force est de constater que toutes les régions du monde ne sont pas exposées de la même façon : "Dans les pays désertiques, la solidarité, c´est la survie, alors que l´égoïsme prévaut dans les pays plus peuplés. Il y a un vrai contraste entre les endroits désertiques et sauvages, et les endroits surpeuplés et pollués". Aux détours de rencontres aussi extraordinaires qu´émouvantes, à l´image de ce prêtre hindou hydrologue croisé au bord du Gange qui se bat sans relâche pour mettre en place un système de traitement des eaux par lagunage à la place des stations électriques d´épuration, trop souvent à l´arrêt, ou encore de ces responsables d´un programme de recyclage local, le voyage d´Hervé et Goska s´est achevé avec une certitude : "Le sujet de l´environnement leur parle lorsque les populations sont directement concernées. Pourtant, il ne faut pas attendre de vivre dans un monde pollué pour s´en préoccuper. Quelques personnes charismatiques et de l´éducation, surtout de l´éducation, peuvent faire changer les choses. Nous faisons partie de l´environnement. Si on le détruit, on se détruit nous-mêmes". Loin d´être découragés par ce qu´ils ont vécu ou ce qu´ils ont vu, les deux "cyclo- touristes", témoins de l´état d´une partie de la planète, sont convaincus d´une chose : "Qui sème pour le développement durable, récolte l´avenir pour les générations futures"... Goska était enceinte de quelques semaines à leur retour.
Cécile PANISSAL (www.lepetitjournal.com- Espagne) jeudi 23 mai 2013

DVD : DEVELOTOUR "Un tour d´Asie en vélo pour le développement durable".

lepetitjournal valencia alicante
Publié le 22 mai 2013, mis à jour le 23 mai 2013

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