Édition internationale

MICE VALENCIA 2017 – Alexandre ATHANÉ « L’Espace d’Un Instant parle du rêve et de la capacité à rêver, de la fragilité de la vie et de l’amour que tu peux avoir des gens »

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 3 mars 2017

Du 20 au 26 février 2017 avait lieu la 5e Mostra Internationale de Cinéma Educatif (La MICE pour les intimes). C'est ainsi plus de 300 films qui ont été projetés à Valence mais également dans six autres villes de la Communauté. Le français Alexandre Athané, sélectionné pour son film « L'Espace d'un Instant », a reçu le prix du jury enfant section animation. Lepetitjournal Valence a rencontré ce dessinateur au talent manifeste, et vous transporte dans son monde onirique. (Photo©LPJV)

Un dessinateur au parcours atypique

Malgré son air juvénile, Alexandre Athané n'est pas un petit nouveau dans le monde de l'animation. C'est avant tout un autodidacte qui a fait de sa passion son métier : « J'ai fait une école de musique, mais quand j'ai eu 18 ans, je suis parti vivre à New-York parce que c'était la ville de mes rêves qui abritait des films qui m'ont inspiré comme Ghostbusters ou Gremlins. Je ne connaissais personne là-bas et ce qui me plaisait, c'était de vivre dans cette ville qui me faisait rêver. » A New-York où il reste pendant sept ans, il travaille comme illustrateur pour des magazines : « J'ai toujours dessiné. J'avais un portfolio avec des dessins. J'ai pris des rendez-vous avec des directeurs artistiques de journaux et petit à petit, j'ai eu du boulot. De fil en aiguille j'ai commencé à bosser sur des films comme illustrateur ou décorateur. Et puis je me suis mis à faire de l'animation parce qu'étant passionné de cinéma, j'en avais marre de voir des dessins fixes. J'ai fait des rencontres où les gens m'ont motivé pour essayer et j'ai commencé à animer mes dessins. » Parmi ces personnes, un certain Steven Spielberg croisé sur le plateau du film Amistad.

Il commence ainsi la réalisation de son premier court-métrage, Zoe Melody alors qu'il n'avait jamais fait d'animation jusque-là. Il dessine sur papier, image par image sur une table lumineuse : « Tu fais un dessin, deux dessins. Tu vois que ça bouge et tu te dis que c'est magique. » Un travail titanesque (le film totalise plus de 10.000 dessins faits mains) qui va lui prendre 10 ans et qu'il a achevé en France en 2006. Ce film de 12min30, repéré et aidé par le CNC et Canal +, produit par Dharamsala et accompagné musicalement par Marco Prince, le chanteur de FFF, a participé à de nombreux festivals.

Parallèlement, il réalise plusieurs clips, notamment I Wanna Play de la chanteuse Lidy V., Y'a de l'amour partout de Pauline Ester ou encore Danger Global Warming des DJs anglais Utah Saints. Il a également réalisé la bande annonce du festival du court-métrage Le Jour le Plus Court et de nombreux génériques de longs métrages (MAX de Stéphanie Murat avec Joeystarr et Mathilde Seigner, Aimer, boire et chanter d'Alain Resnais pour ne citer qu'eux). Il développe ainsi ses techniques d'animation, passe au numérique et se lance dans son deuxième court-métrage 

Extrait du clip I wanna play de Lidy V.
réalisé par Alexandre Athané

 

L'Espace d'un Instant, un film poétique transgénérationnel

Si Alexandre était présent à Valence, c'était pour présenter son nouveau film d'animation dans le cadre du 5e Festival International du Film Educatif. Mais de quoi parle L'Espace d'un Instant ? : « C'est l'histoire d'une petite fille et de son grand père qui rêvent d'aller dans l'espace et de voir le premier homme marcher sur la lune. C'est une histoire de transmission entre deux générations. Cela parle du rêve et de la capacité à rêver, de la fragilité de la vie, de l'amour que tu peux avoir des gens. » Cette petite fille malicieuse est interprétée par Violette Fontana. Quant au grand-père, c'est l'immense Pierre Richard qui lui prête sa voix.

Depuis deux ans, ce petit bijou, dont on doit le scénario à Vincent Cappello et la musique à Alex Beaupain (Césars 2008 de la meilleure musique pour Les Chansons d'amour de Christophe Honoré) sillonne les festivals et événements à travers le monde. Il a notamment été diffusé à la Cinémathèque de Paris dans le cadre de rétrospective Pierre Richard en avril 2016.

La participation à des festivals permet de prendre conscience du travail accompli : « Pendant les festivals, tu montres le film tu vois la réaction des gens. C'est sympa parce que tu te dis qu'il a plu et tu le regardes avec du recul, comme un spectateur. Et s'il y a un prix, c'est la cerise sur le gâteau ! » Et des cerises, il en compte sur les doigts de ses mains puisque l'Espace d'un Instant avait déjà remporté huit prix ces deux dernières années, et donc un neuvième ce week-end à Valence.

 

Sélectionné pour la 5e Mostra International Cinema Educatiu, Josep Arbiol, le Directeur du Festival nous explique : « J'ai choisi ce film pour sa tendresse, sans mièvrerie, pour sa délicatesse, pour son humour et pour son message. Le jury des enfants qui lui a accordé un prix, a été impressionné par sa technique, sa gentillesse et son message. En plus c'est un film très pertinent pour la MICE de par son contenu éducatif, ses valeurs, son respect et sa tolérance. »

Le grand-père (Pierre Richard) et sa petite-fille (Violette Fontana) partiront-ils dans l'espace ?

Un projet sur les oranges valenciennes

La projection lors des festivals permet également de se détacher petit à petit de son film afin de commencer d'autres projets : « C'est une façon de passer le bébé à quelqu'un d'autre, au public, et de t'en défaire un peu pour pouvoir passer à autre chose ».

Heureux hasard, son prochain film d'animation produit par Nolita Cinéma, aura pour décors les vergers de la ville de Montesa dans la région valencienne et s'appellera justement Jus d'orange. Co-écrit avec son amie Chloé Célérien, l'histoire est celle d'un cultivateur de la région qui lutte pour continuer à produire ses oranges (NDLR : La commission Européenne a autorisé l'importation d'oranges en provenance d'Afrique du sud. Par ailleurs, en Amérique du Sud, des oranges utilisent l'appellation « Naranja de Valencia » alors qu'elles ne sont pas issues de la région).

De Valence et ses oranges, Alexandre en est tombé amoureux : « J'ai eu un coup de c?ur pour Valence, j'adore cette ville. Et puis quand tu viens de Paris et que tu vois des oranges que tu peux attraper directement sur l'arbre, les manger et qu'elles sont dix fois meilleures que n'importe où, c'est magique ! Alors le fait de revenir dans la région avec Chloé pour préparer "Jus d'Orange" a été une très bonne surprise. Ce thème lui tient à c?ur et je me suis demandé ce que je pouvais apporter à ce projet : une dimension fantastique, de conte, d'animation, les dessins et tout bien entendu. Mais aussi en revenant à la symbolique de l'orange, celle de Noël que nos grands-parents recevaient en cadeau à l'époque. »


Il faudra attendre encore un peu avant de découvrir ce nouveau chef-d'?uvre d'Alexandre Athané qui nous donne déjà bien soif !

Plus d'infos sur Alexandre Athané : facebook.com/AlexandreAthane et www.thesingingplantcompany.com

Shirley SAVY PUIG (lepetitjournal.com/valence) Vendredi 3 Mars 2017 
Inscrivez-vous à notre newsletter gratuite ! 
Suivez nous sur FacebookTwitter et sur Instagram
Téléchargez notre application pour téléphone mobile via Itunes ou via Google Play

lepetitjournal valencia alicante
Publié le 2 mars 2017, mis à jour le 3 mars 2017
Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.