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IBERIA EXPRESS – Le nouveau low-cost espagnol

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 19 octobre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

Annoncé la semaine dernière, le lancement de la filiale du groupe Iberia, Iberia Express, n'a pas été accueilli avec enthousiasme par les employés, qui en dénoncent l'illégalité. Fusionnée avec British Airways depuis janvier 2011, Iberia tente de se maintenir dans la cour des grands. La compagnie aérienne bat-elle de l'aile ?

La semaine dernière, le Conseil d'Administration du groupe International Airlines Group, (IAG, créé suite à la fusion de British Airways et Iberia en janvier 2011) a annoncé le lancement de la filiale Iberia Express en avril 2012. La nouvelle compagnie proposera des vols nationaux et européens (départ depuis Madrid) à des prix beaucoup plus attractifs que ceux proposés par la matrice Iberia. Le lancement se fera avec quatre Airbus A320 et d'ici la fin 2012, la compagnie espère disposer de 13 avions. "Iberia Express n'est pas une low-cost car elle propose des vols en classe touriste et en classe business", indique cependant la compagnie aérienne.

Économiser et rester compétitif
La création de la filiale répondrait donc à une logique d'économies sur les coûts de production et à une volonté de rester compétitif dans un marché dominé par les low-cost comme EasyJet, Ryanair ou Vueling : salaires de l'équipage beaucoup moins élevés et avions utilisés beaucoup plus longtemps. "Il s'agit en fait de la forme opérative d'une low-cost mais la filiale reste 100% Iberia", précise la compagnie espagnole. "Iberia Express va entrainer la création de 500 nouveaux postes. Ces postes seront ouverts à tous".

Le SEPLA dénonce la low-cost
Cependant l'annonce de cette pseudo-low cost n'a pas été accueillie à bras ouverts par tous les employés de la compagnie. D'après le SEPLA (le syndicat espagnol des pilotes de lignes aériennes), Iberia Express ne respecte pas les engagements pris par la compagnie aérienne avant la fusion. Un accord signé en 2009 entre les pilotes et Iberia*, interdirait la segmentation de la compagnie. Il garantirait par ailleurs le maintien de la plateforme Iberia ainsi que la non externalisation des coûts de production, dont l'embauche de nouveau personnel au détriment du personnel d?Iberia.
"Nous avons été plusieurs syndicats à proposer des solutions afin de rendre la compagnie compétitive sur le marché. Iberia n'a pas accepté", indique le SEPLA. "Les pilotes avaient lancé des propositions historiques. Elles touchaient directement leurs conditions salariales et de travail". Selon le syndicat, les mesures présentées par les pilotes auraient notamment permis d'économiser 600 millions d'euros au sein même de la compagnie Iberia.

Fusion ou absorption ?

En 2009, Iberia a perdu 273 millions d'euros du fait de la crise. En 2010, les bénéfices ont représenté 89 millions d'euros, d'après les chiffres transmis par la compagnie. Pour le moment, les responsables de la ligne aérienne ont signalé à leurs employés qu'ils ne transmettraient pas les chiffres pour 2011. Le 28 juillet 2011, la compagnie s'est présentée devant la Commission Nationale du Marché des Valeurs espagnole (CNMV) afin mettre à jour les modifications de l'entreprise, suite à la fusion avec ligne aérienne britannique. Les bénéfices et pertes ont été présentés : Iberia a perdu 78 millions d'euros en 2011 et British Airways a gagné 210 millions d'euros.
Pour le SEPLA, la low-cost traduit une volonté du groupe de supprimer l'accord signé en 2009, qui reconnaît aussi le terminal 4 de Barajas comme étant le hub légal d'Iberia. "Comme British Airways a atteint sa capacité maximale au Royaume-Uni, le terminal 4 semble disposer de l'espace nécessaire au développement de la compagnie britannique", commente-t-on au SEPLA. L'accord de fusion entre British Airways et Iberia reconnaît qu'au bout de cinq ans les décisions du groupe seront prises par la compagnie ayant le plus de bénéfices.

Audrey CORDOVA (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 19 octobre 2011

* Cláusula del VII Convenio Colectivo entre Iberia y sus tripulantes pilotos que serían contrarias a la creación de una empresa low cost que absorba producción de Iberia)

Lire aussi :
FRANCE/ESPAGNE - Un ciel de plus en plus low-cost

lepetitjournal valencia alicante
Publié le 19 octobre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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