Plus de trente automobilistes ont porté plainte contre une station-service de la commune d’Alaquàs, près de Valence, accusée d’avoir distribué de l’essence mélangée à de l’eau. Une enquête est en cours.
Depuis la fin avril, la station-service Ballenoil d’Alaquàs, en périphérie de Valencia, est au cœur d’une affaire qui a mis sur le carreau plusieurs dizaines d’automobilistes. Tous ont un point commun : ils ont ravitaillé leur véhicule dans cette station low cost et se sont retrouvés en panne dans les heures ou jours suivants.
Selon les diagnostics établis par les garages locaux, les réservoirs contenaient de l’eau mélangée à de l’essence, une anomalie lourde de conséquences mécaniques. Injecteurs, cylindres, voire moteurs entiers endommagés… les pannes sont sérieuses et les devis salés. Les plus chanceux s’en sortent avec 600 euros, d’autres doivent faire face à des réparations de plusieurs milliers d’euros.
Le plein d’ennuis : une station service mise en cause à Valencia pour essence contaminée
Face à l’ampleur des dommages, au moins 37 plaintes ont été déposées auprès de la Police nationale. Les conducteurs parlent d’escroquerie, tandis que certains ont créé des groupes sur WhatsApp et les réseaux sociaux pour coordonner leurs démarches et réclamer une indemnisation.
La station appartient au groupe Ballenoil, un acteur national du carburant à bas coût. Dans un communiqué publié rapidement après les faits, l’entreprise reconnaît un "défaut technique" : une infiltration externe aurait contaminé le réservoir d’essence 95. Elle dément toute intention frauduleuse et affirme avoir suspendu la distribution dès la découverte du problème.
Ballenoil présente ses excuses, assure coopérer pleinement avec les autorités et s’est engagé à prendre en charge les frais de réparation. Une ligne téléphonique (900 730 760) et une adresse mail (tarjeta@ballenoil.es) ont été mises à disposition des clients.
Une affaire similaire à Alzira
Quelques jours plus tard, un incident comparable a été signalé à Alzira, une autre ville de la province de Valence. Là encore, plusieurs automobilistes se sont plaints de pannes survenues après avoir fait le plein. Un garage aurait détecté jusqu’à 70 % d’eau dans certains réservoirs. Le propriétaire de la station concernée a attribué le problème à une cuve défectueuse, précisant qu’il n’y avait aucun lien avec un carburant frelaté et s’est engagé à assumer les réparations.
Le modèle low cost dans le viseur
Ce scandale met en lumière la vulnérabilité potentielle des stations-service low cost, qui pratiquent des prix plus attractifs grâce à une structure allégée : carburants avec moins d’additifs, peu ou pas de personnel, achats de carburant au jour le jour auprès du fournisseur le moins cher. Un modèle légal mais qui soulève, à la lumière de ces incidents, des questions sur les protocoles de contrôle et la fiabilité logistique.
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