Avez-vous vu ces drôles d'autocollants ? De passage à Valence il y a un peu plus d'un mois, l'artiste français Clet Abraham en a profité pour détourner de façon originale et pleine de sens plus d'une centaine de panneaux de signalisation routière
(Un des panneaux détournés par Clet Abraham à Valence / Photo CLET)
Il s'appelle Clet Abraham, il est breton et vit en Italie. Ancien étudiant des Beaux-Arts de Rennes, il a débuté par la peinture pour ensuite, à son arrivée en Italie il y a plus de 20 ans, se dédier à la restauration de meubles anciens.
Artiste reconnu de ses pairs, il a progressivement ressenti "le besoin et le devoir en tant que professionnel de la communication visuelle d'améliorer le paysage urbain". Ainsi, depuis un an environ, cet artiste français plutôt hors-normes, détourne les panneaux de signalisation routière avec de petits autocollants remplis de sens. Après avoir "collé" dans de nombreuses villes d'Italie et de France, c'est dans les rues de Valence, en Espagne, que le Français revendicatif est intervenu.
Une invitation à la réflexion populaire
Selon l'artiste, "les panneaux de signalisation envahissent notre quotidien, ils nous oppressent. Tout en respectant leur lisibilité, j'ai voulu leur assigner un nouveau sens, d'autres niveaux de lecture. Avec ces autocollants, je souhaite redonner une sorte de dignité à notre quotidien et ainsi inviter les passants à réfléchir sur la vie avec ironie et humour"C 'est donc avec cette philosophie de liberté que Clet Abraham investit la rue pour exprimer son message et sensibiliser à son art.
Et cela fonctionne. Ses interventions suscitent de nombreuses et diverses réactions. Bien souvent, les autocollants font sourire, interpèlent le passant, mais parfois, ils sont critiqués et même stigmatisés. Il faut dire que ces "stickers" lui ont déjà valus quelques P.V.? mais Clet Abraham n'est pas pour autant prêt à abandonner !
À Valence, les forces de l'ordre en sont pour leur part restées plutôt stupéfaites, comme il nous l'explique : "Un soir, la police nous a pris sur le fait. Les deux jeunes agents ne savaient pas vraiment comment réagir, finalement, nous avons simplement dû nous soumettre à un contrôle d'identité".
Lorsque l'on évoque avec lui ses projets, Clet nous répond naturellement que cela reste "top secret". Nous n'en saurons pas davantage pour l'instant, si ce n'est qu'il prévoit de nous rendre à nouveau visite l'année prochaine, alors restons attentifs !
Pour suivre toute l'actualité de Clet Abraham, rendez-vous sur sa page facebook : CLET
Sara CANUS (www.lepetitjournal.com - Valence) Jeudi 28 avril 2011
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