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TERRORISME - Huit soldats tués à Jebel Chaambi

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 30 juillet 2013, mis à jour le 5 août 2013

Suite à l'embuscade d'un groupe terroriste apparenté à AQMI (Al Qaïda Maghreb) hier vers 19h00, huit soldats sont morts cet après-midi à dejbel Chaâmbi. Trois autres sont blessés et toujours hospitalisés

Une embuscade a été tendue à Djebel Chaambi contre un groupe de soldats, vers 19 heures. Huit soldats ont été tués et trois d'entre eux ont été égorgés. Leurs armes ainsi que leurs uniformes ont été volés. 

Une mine terrestre a aussi explosé sous un véhicule de l'armée à Talla et a fait trois blessés. 

Le gouvernement accuse des terroristes apparentés au réseau Al Qaïda.

Rappel des évènements

Depuis le 29 avril, l'armée et la garde nationale ratissent le Jebel Chaambi pour débusquer un groupe de jihadistes engagés dans une tentative de déstabilisation régionale. En effet, l'alerte avait été donnée depuis décembre 2012 par l'Algérie et les locaux, de l'existence de groupes salafistes dans les zones frontalières du Kef et de Jendouba. Dotée de 260 grottes, la réserve naturelle de Jebel Chaambi, dans le gouvernorat de Kasserine (Centre-Ouest), est devenue un repaire idéal pour les combattants salafistes, qui ont marqué leur territoire en le truffant de mines antipersonnel.

Le 29 avril un caporal et deux agents de la Garde nationale ont été gravement blessés, suite à l'explosion de deux mines terrestres à Jebel Chaambi, alors qu'ils participaient à des opérations de ratissage, à la recherche des membres d'un groupe terroriste qui se sont retranchés dans cette zone.

Le 7 mai, 37 individus impliqués de prés ou de loin avec deux groupes terroristes à savoir celui de Jebel Chaambi et celui de la région frontalière du Kef ont été arrêtés. Ces derniers appartiennent à la Katiba Okba Ibn Nafaâ ( réseau Al-Qaïda). 20 autres terroristes étaient encore en fuite et traqués dans la région de Jebel Chaambi et 15 autres dans la région frontalière du Kef. Ils ont été déclarés comme liés aux événements de Bir Ali Ben Khelifa (février 2012) et de Rouhia en mai 2011.

Le porte- parole du ministère de la défense Mokhtar Ben Nacer avait précisé que ces terroristes étaient encore à l'étape de préparation et cherchaient à prendre le contrôle de la région et en faire un terrain pour leurs opérations terroristes, et avait assuré d'une réelle coopération entre les autorités algériennes et tunisiennes pour localiser les terroristes au mont Chaambi.

Le 6 juin, deux militaires tunisiens ont été tués et deux autres blessés par l'explosion d'un engin au passage de leur véhicule au Jebel Chaambi.

Le Premier ministre Ali Laarayedh avait déclaré lundi 22 juillet que la menace terroriste dans le Jebel Chaambi était encore présente, et que les patrouilles continuaient.

Colère à Kasserine et Kairouan

Le local d'Ennahdha se trouvant à cité Ezzouhour (Kasserine) a été saccagé. Matériel et documents ont été brûlés par les manifestants à la place des Martyrs, sous les insultes à l'adresse d'Ennahdha.

A Kairouan des centaines de personnes ont défilé dans les rues pous scander des slogans anti-Ennahdha, leur appropriant la responsabilité des événements terroristes

Sur la piste des coupables

Selon le ministère de l'Intérieur, les combattants du mont Chaambi comptent des membres d'Ansar al-Charia, le principal groupe salafiste jihadiste du pays. Le groupe d'Abou Iyadh assure pourtant n'avoir aucun lien avec les événements de Chaambi.

Ahmed Abou Abdelilah Al Jijli, Algérien membre de l'AQMI a diffusé hier soir un message audio en réponse aux accusations portées par le gouvernement tunisien à leur encontre dans les attaques terroristes ayant ciblé des soldats tunisiens.
Il y indique que les membres de l'organisation de l'AQMI continuent à se conformer aux directives de leur chef Aymen Al Dhaouahiri, à savoir ne pas cibler les gouvernements postrévolutionnaires notamment la Tunisie et de l'Egypte, et qu'ils s'engagent à soutenir ces pays en vue d'aider à y instaurer la Chariaâ.

L'AQMI considère que la Tunisie est terre musulmane et incite à développer davantage par l'implication d'associations et à leur tête Ansar Al Chariâa.

Il conseille à Rached Ghannouchi et Ali Laarayedh de réviser ses déclarations hostiles à l'égard de l'organisation et qui nuiraient plutôt au parti au lieu de lui servir, et de réunir les jeunes de la Tunisie autour d'un projet islamiste basé sur les valeurs de la chariâa.

L'AQMI prévient Ennahdha qu'elle s'éloigne de plus en plus de l'Islam pour se jeter dans les bras des ennemis de Dieu (Israël et les USA). Il les avertit qu'ils seront tenus pour responsables de tout le sang des Tunisiens qui coule, l'appelant au débat afin d'éviter le troubles sociaux et les violences politiques.

Les autorités algériennes quant à elles, privilégient la thèse d'un membre du groupe terroriste « Abou Fida », proche d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). En effet, elles ont arrêté la semaine dernière dans la wilaya d'El Oued (frontière tuniso-algérienne), Kamel Ben Arbia, plus connu sous le nom de Elyes Abou Fida, appartenant au groupe de terroristes algériens retranchés à Jebel Chaâmbi.

Deuil national

Le président Moncef Marzouki a appelé à "l'union nationale" : "Si nous voulons affronter ce danger du terrorisme nous devons l'affronter unis, j'appelle la classe politique à revenir au dialogue car le pays, la société sont menacés", et a annoncé "un deuil national de trois jours".

Une cérémonie d'hommage aux soldats a été organisée ce matin, à la caserne militaire de Kasserine. Etaient présents le président de la République, Moncef Marzouki, le chef d'état-major des armées, Mohamed Salah Hamdi et le ministre de la Défense, Rachid Sabbagh.
Les familles des martyrs et les médias, exceptée la chaîne nationale Tunis1, ont été interdits d'assister à cet hommage militaire.

Dernières infos

Un important incendie a eu lieu le 31 juillet Jebel chaambi, suite à une opération de ratissage par l'armée, après l'embuscade qui a coûté la vie à huit militaires de l'armée nationale.

L'armée nationale est actuellement déployée tout au long des 500 km de frontière avec l'Algérie et de la frontière avec la Libye, afin de sécuriser, avec le soutien des unités sécuritaires, la région après la récente tragédie de Jebel Chaambi.

Grâce aux bombardements aériens et au sol, l'armée tunisienne est parvenue à dévoiler les cachettes de 53 terroristes armés dans les deux zones (45 dans la première zone et 8 dans la deuxième), en collaboration avec les services de renseignement algériens, ce vendredi 2 août 2013, à 05H30 du matin, a rapporté Mosaïque FM.

Un individu a été arrêté le 1er août 2013 au soir, au niveau de « Bardo Centre ». Agé de 43 ans, il portait la tenue d'un adjudant-chef de l'armée nationale.

Il est par ailleurs recherché par le Tribunal de première instance d'Ariana pour attouchement et condamné à 8 mois de prison. L'enquête a été confiée à la brigade de la Police judiciaire de Bardo.

Le 4 août, lors d'une opération de ratissage à Jebel Chaambi, une mine a explosé  sous un char de combat militaire, et  a fait  5 blessés et deux morts.

Une nouvelle mine a explosé à Jebel Chaâmbi, dans la matinée du lundi 5 août 2013, lors des opérations de ratissage effectuées sur la frontière tuniso-algérienne, sans causer de blessé.

La rédaction (www.lepetitjournal.com/tunis) mardi 30 juillet 2013

 
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Publié le 30 juillet 2013, mis à jour le 5 août 2013

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