Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

CRISE - Les manifestations se multiplient

MANIFESTATIONS TUNISIEMANIFESTATIONS TUNISIE
Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 1 mars 2021, mis à jour le 1 mars 2021

Depuis la mi-janvier, les manifestations s'enchaînent : protestations contre le couvre-feu, contre la répression policière et l'absence de mesures économiques et sociales pour juguler la crise, manifestation massive du PDL à Sousse le 21 février, puis double manifestation Ennahdha et Parti des Travailleurs à Tunis le 27 février.

Au lendemain du 10e anniversaire de la révolution qui a fait chuter le 14 janvier 2011 le dictateur Zine El Abidine Ben Ali, et plusieurs nuits durant, des centaines de jeunes, dont beaucoup de mineurs, ont jeté des pierres sur la police déployée pour faire respecter un couvre-feu imposé pour des raisons sanitaires. La police a tiré des gaz lacrymogènes et arrêté plus d'un millier de jeunes dans différentes villes du territoire.

Ces heurts ont été suivis par des manifestations pour réclamer la libération des personnes arrêtées et une meilleure politique sociale, dont celle de Sbeïtla, au lendemain du décès d'un jeune blessé la semaine précédente par une cartouche de gaz lacrymogène lors d'une manifestation. 

A l'appel d'une trentaine d'associations, des manifestants ont protesté, du 23 au 26 janvier devant le parlement, contre la stratégie de répression adoptée face au mouvement de contestation sociale, qui a éclaté à la mi-janvier dans des zones marginalisées du pays, et contre les " désintérêt du gouvernement face à la crise économique "

MANIFESTATION ETUDIANTS JANVIER

Manifestation du PDL à Sousse

Le Parti destourien libre (PDL), résolument anti-islamiste et mené par Abir Moussi a orchestré un rassemblement populaire le 21 février à Sousse, pour contester le pouvoir en place et la présidence du Parlement.

Abir Moussi a précisé que d'autres rassemblements populaires seront organisés dans tout le pays.

Manifestation Ennahdha à Tunis

La manifestation organisée par le parti Ennahdha, le 27 février, en appui au gouvernement et aux institutions de l’Etat, a réuni des milliers de sympathisants venus de tout le pays.

Cette manifestation, pour laquelle une centaine de cars ont été affrétés, compte parmi l'une de plus importantes de ces dernières années et intervient alors que la crise sociale accentuée par la pandémie de coronavirus se double de difficultés budgétaires grandissantes. 

Elle conteste la position du président Kaïs Saied, qui a rejeté fin janvier un remaniement du gouvernement Hichem Mechichi. Le président dénonce l'absence de femmes, et le changement de 11 ministres considéré comme favorable à Ennhadha et au parti Qalb Tounes du magnat de la télévision Nabil Karoui, au détriment des alliés de Kaïs Saïed.

En l'absence d'une Cour constitutionnelle, le conflit s'éternise, paralysant le gouvernement depuis six semaines.

Le chef de file d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, également président de l'ARP, a pris la parole pour appeler à un dialogue entre toutes les forces politiques et à défendre le Parlement et les institutions de la démocratie.

Manifestation du Parti des Travailleurs

Le Parti des Travailleurs, auquel s'est jointe l’Union des forces jeunes, a organisé pour sa part un rassemblement de protestation partant de Bab el-Khadhra en direction de l’Avenue Habib Bourguiba.

Il a appelé ses partisans et tous les Tunisiens à se mobiliser dans la rue pour manifester contre « les rétrogrades destouriens et islamistes ».

Alerte et critiques

Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté dans un communiqué du 27 février, sur l'urgence des réformes pour diminuer le déficit. Il a appelé à réduire la masse salariale publique et les subventions sur l'énergie, soulignant que  « la dette publique deviendrait insoutenable à moins d'adopter un programme de réformes solide ».

Acteurs de la scène politique, observateurs, personnalités et internautes ont dénoncé les rassemblements et le non-respect des protocoles sanitaires en pleine crise sociale accentuée par la pandémie de Covid-19, et réclamé la réouverture totale des lieux culturels et restaurants, ainsi que la levée du couvre-feu, afin de sortir du " deux poids, deux mesures " en référence aux autorisations accordées aux rassemblements politiques.

Flash infos