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Découvrir Toyama au Japon : 5 raisons de craquer

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Écrit par Julien Loock
Publié le 8 janvier 2019, mis à jour le 2 janvier 2024

Au centre-nord de l'île principale du Japon se niche une préfecture méconnue, entre mer et montagne, qui présente un visage de l'Archipel irrésistible et enchanteur : Toyama. Cernée par un relief avantageux, cette destination nippone mérite que tout amoureux de voyage s'y penche avec passion pour n'omettre aucune de ses nombreuses richesses. Qu'ils soient matériels, immatériels, naturels, culturels ou encore gastronomiques, les atouts de Toyama charmeront tous les baroudeurs qui fouleront les chemins dépaysants de la préfecture. Et à 1h en avion ou à 2h en shinkansen depuis Tokyo, Toyama n'est qu'à un pas de la gargantuesque capitale japonaise. Découvrez 5 raisons de craquer pour un séjour aux milles facettes dans la belle préfecture nippone.

 


Le village Ainokura Gassho-zukuri, Gokayama

 


Difficile de trouver les mots pour décrire l'expérience exceptionnelle que réserve ce village lorsque l'on y pose ses valises pour une nuit. Inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco en 1995 avec ses confrères Shirakawa-go et Suganuma, Ainokura est un lieu historique unique en son genre, grâce à son architecture rurale traditionnelle. Eparpillées dans une petite vallée bucolique, la vingtaine de maisons du village méritent à elles seules la visite de Toyama. L'atmosphère est incomparable et singulière, quelle que soit la météo ou la saison, au lever du jour comme au crépuscule. Au détour d'un chemin, la carte postale devient toujours plus belle et émerveille le visiteur transcendé par tant de beauté. Archives d'une activité florissante, ces maisons reflètent le talent de l'Homme pour s'ériger un toit dans un environnement particulier, ici le relief et l'hiver rugueux.  Surmontées d'une toiture façonnée avec des branches de noisetier tordues, ces demeures sont une preuve de la richesse du patrimoine matériel et immatériel de Toyama. Et lorsqu'on franchit le seuil de l'une d'entre elles, la magie opère une nouvelle fois. L'authenticité et la splendeur de la construction créent un cocon immédiat pour le visiteur d'un soir. La maison d'hôtes Syoshichi est l'exemple même d'une expérience unique dans un cadre on ne peut plus chaleureux et dépaysant : un véritable saut dans le temps de 200 ans. S'ajoute à cela, pour magnifier le tout, un dîner typique qui fait la part belle à la gastronomie de la région, avec ses tempura de légumes de la montagne, son tofu de Gokayama ou encore son omble de fontaine grillée. Magique.

 

Gokayama Japon

 

Tateyama et sa route alpine

 


La route alpine Kurobe de Tateyama est l'exemple type de ces représentations iconiques du tourisme nippon sans pour autant que l'on sache véritablement son nom ni même son emplacement exact dans l'Archipel. En effet, quiconque ayant déambulé dans les couloirs des innombrables gares japonaises en période hivernale est déjà tombé nez à nez sur une publicité vantant le charme d'une balade pédestre et d'une excursion en bus, ceinturées de deux murs de neige et de glace de vingt mètres de haut. Et c'est dans ce cadre exceptionnel et particulier que se vit la découverte de Kurobe. Située sur le mont Tate, qui culmine à trois mille mètres, cette route prend des allures de paysage d'ère glaciaire au printemps à son ouverture (cf 15 avril 2019), même si le monde et le ronronnement des bus sortent le baroudeur de sa bulle. Cette route célèbre au Japon attire chaque année des visiteurs de tout le pays et du monde entier, désireux de parcourir les kilomètres de Kurobe, encerclés par des murs blancs, d'une hauteur colossale, parfaitement taillés. Et lorsque la glace s'évanouit petit à petit et que la chaleur estivale reprend le dessus, le mont Tate se dévoile à nouveau et offre un éventail richissime de randonnées pour tous les niveaux, dans un cadre encore une fois saisissant. La beauté de la nature de Tateyama laisse pantois. 

 

route alpine japon

 

Inami, la belle bourgade de l'ouest

 


Inami-machi se situe à l'ouest de la préfecture de Toyama, au pied du mont Yaotome. Le charme de la ville émane avant tout de son plan unique, fait de maisons individuelles dispersées dans la campagne, alors qu'il était d'usage de les regrouper. Quant à sa prospérité et sa célébrité, elles sont à mettre sur le compte de l'empereur Gokomatsu qui avait, à l'époque, ordonné la construction d'un temple bouddhiste du nom de Zuisenji. L'érection de ce lieu de culte a ainsi permis à la ville d'être bénie et de prospérer dans ses activités. Petite ville de province à l'atmosphère apaisante et chaleureuse, elle est aujourd'hui reconnue pour son artisanat  de haute qualité et réputé à travers le pays. La sculpture sur bois est la spécialité d'Inami-machi et on compte, de nos jours, plus d'une centaine d'artisans animés par la passion dévorante du bois. Les carnets de commande sont d'ailleurs souvent complets, certains artistes rencontrant chaque année le succès au Nitten, une exposition d'art annuelle au Japon. On peut alors apprécier certains ateliers et autres boutiques lors de ses pérégrinations dans la belle rue pavée de Yokamachi qui constitue le cœur d'Inami. D'une petite brasserie de saké locale à la boutique d'un artisan de bois, la découverte de la ville continue par l'immanquable temple Zuisenji qui dévoile fièrement le travail colossal des charpentiers d'Inami mais également des sculpteurs de l'époque qui ne ménageaient par leurs efforts pour embellir le bois. Le temps est alors suspendu et le visiteur prend ainsi plaisir à déambuler dans la ville, loin d'une agitation débordante ou d'une foule dont la cacophonie briserait le doux silence qui accompagne une visite à Inami.

 

inami machi


 

Artisanat et création : mettre la main à la pâte

 


Inami recèle de nombreux ateliers dont certains ouvrent leur porte pour que l'on s'adonne au plaisir de la création à partir d'un bois de cèdre qui ne demande qu'à être travaillé avec minutie. L'association touristique de Nanto, affiliée à Wakakoma Shuzo, propose une activité coup de cœur autour de la sculpture sur bois. Armé d'outils, de patience et d'un talent qui ne demande qu'à être révélé, guidé par un maître ébéniste calme et pédagogue, on s'amuse à créer son propre guinomi (cf verre de saké) à partir d'un bloc de bois de cèdre de noble qualité. L'activité manuelle se déroule dans un cadre idyllique au détour d'une petite rue de la belle Inami et c'est au sein d'une accueillante maison japonaise, aux tatami chatoyants et aux bois sombres, que l'on prend plaisir à tailler le bois. Pour allier artisanat et gastronomie, les élèves d'un jour peuvent se rendre alors à la brasserie de saké adjacente, munis de leur guinomi fraîchement taillé, afin de goûter un saké local directement dans l'œuvre qu'ils viennent de créer. Détail non négligeable, l'odeur du cèdre dans le verre accentue la belle puissance gustative de l'alcool de riz nippon.  Après le bois, place au métal avec l'atelier de fonte Rizaburo, situé à Takaoka, la seconde ville de la préfecture. Le baroudeur créatif peut ainsi faire l'expérience d'une technique traditionnelle de fonte de métal, avec des moules appelés So, qui datent du début de l'ère Meiji. Dans un atelier lumineux et inspirant, on s'amuse à dessiner sur le moule choisi (carillon à vent, pose baguettes...) avant d'y verser le métal chaud. L'objet qui en résulte atterrit alors dans le sac du globe-trotter, qui repart heureux et fier. 

 

toyama japon activité

 

Le musée du verre de Toyama

 


Renommée pour sa verrerie, la ville de Toyama abrite depuis août 2015 le musée du verre, véritable hommage à cette activité chère à la région. L'association des matières comme le verre, l'aluminium et le bois du grandiose bâtiment magnifie l'architecture tout en perspective du maître japonais  Kuma Kengo. L'extérieur interpelle, l'intérieur émerveille. Véritable OVNI architectural depuis la rue, le musée offre un cadre délicat et chaleureux en bois clair tout en jouant avec le modernisme et le point de fuite. Outre sa thématique passionnante, le spectacle offert à nos yeux par le travail de l'architecte est tout simplement fascinant. Le musée retrace l'art du verre depuis 1950 et met un point d'orgue à faire découvrir aux visiteurs la création contemporaine d'artistes locaux, nationaux mais également internationaux. Au dernier étage, l'exposition permanente de l'américain Dale Chihuly offre une balade dans un univers coloré et fantasmagorique, avec comme exemple le plus frappant, un fantastique jardin de verre magnifiquement mis en scène au cœur d'une pièce sombre où notre esprit se perd. La muséographie est une des forces de ce musée du verre de Toyama, qui abrite également une bibliothèque. Se délecter d'une lecture dans un tel environnement est un véritable plaisir hédoniste. Des expositions temporaires et un café moderne concluent en beauté la visite de cet incontournable de la préfecture de Toyama.

 

 

 

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