Édition internationale

PIETER DE WEERD – Directeur des opérations du groupe Accor Japon: d’un continent à l’autre

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 5 janvier 2018

Arrivé en 2008 à la tête de l'hôtel Mercure Ginza et des opérations du groupe Accor au Japon, Pieter De Weerd possède un parcours des plus originaux. Passionné par son métier dans lequel il est entré par la petite porte, et qui lui permet de renouveler les expériences à l'étranger, il se réjouit de son parcours au Japon 

Capable de s'adapter partout, Pieter De Weerd aime changer de pays et multiplier les nouvelles expériences (Photo DR)

Rien ne laissait présager que Pieter De Weerd travaillerait un jour dans l'hôtellerie, et encore moins au Japon. Après une enfance passée jusqu'à 18 ans en Afrique, une orientation infructueuse vers le droit et les sciences politiques, il démarre comme commercial dans une société de transport de conteneurs sur l'Angleterre et l'Irlande, une expérience qui ne lui plaira pas trop. "Une amie qui travaillait dans l'hôtellerie m'a alors convaincu que sans avoir un diplôme lié à ce métier, mais en maîtrisant les langues étrangère, en travaillant dur jours et nuits, semaines et weekends et en ayant un bon esprit commercial, il y avait la possibilité de faire carrière", se rappelle-t-il. Un parcours à l'ancienne, qui démarre par la petite porte, gravissant les échelons un à un. De portier à réceptionniste, responsable de nuit ou encore assistant et chef de réception, Pieter De Weerd connaît par expérience tous les rouages d'un hôtel. "C'était l'époque où Bruxelles se mettait de plus en plus en vue comme capitale européenne. Toutes les chaines internationales ouvraient des hôtels et la multiplicité des établissements faisait qu'il y avait de très forts mouvements de personnel, propices aux promotions".

Du groupe Ramada à Accor
Après quatre ans et demi dans le groupe Ramada, il rejoint le groupe Accor qui offrait des formations sur les côtés techniques et théoriques du métier. Il devient alors directeur d'exploitation pour l'ouverture de l'Ibis de la grande place de Bruxelles, avant d'en devenir son manager six mois plus tard. Un an et demi après retour en Afrique avec la direction du Novotel et du Sofitel de Bangui, en République Centrafricaine. Mais ce sont ses compétences en néerlandais qui l'amèneront à revenir en Belgique, Accor étant alors en pleine campagne de recrutement de directeurs néerlandophones. Durant une dizaine d'années, il passera à la tête de nombreux hôtels du Royaume : Bruges, Bruxelles Namur, Anvers? tout en combinant a 40 ans un retour aux études avec un bac +4 en sciences économiques appliquées. Son envie de repartir lui fera prendre la direction de l'hôtel Mercure Ginza en 2008 et des opérations du groupe Accor au Japon.

Accor renforce son développement au Japon
Le groupe Accor compte aujourd'hui dix hôtels sur le territoire japonais, notamment à Sapporo, Narita, Nagoya, Koshien et bien sûr Tokyo. "Nous venons de reprendre un hôtel à Shinjuku qui devient un Ibis et dont les rénovations sont en cours. Nous sommes également en train de finaliser un contrat sur un Mercure à Okinawa", explique Pieter, précisant que d'autres projets de développement sont à l'étude. "Le fait qu'il y a la crise économique en Europe et aux États-Unis pousse les investisseurs à se concentrer un peu plus sur le Japon".
Le groupe Accor espère ainsi, à travers sa présence au Japon, faire la promotion de la chaine aux millions de Japonais qui voyagent à l'étranger. Ce dernier représente le plus grand opérateur d'Asie avec près de 450 établissements, et l'ouverture d'une centaine d'hôtels par an, qui permettent également de fidéliser une clientèle régionale de plus en plus mobile. "Aujourd'hui 25% de notre clientèle sur Tokyo sont des Asiatiques des pays limitrophes, et l'on se rend compte que cela ne fait qu'augmenter avec l'émergence d'une classe moyenne qui peut davantage voyager, et le mouvement entrainé par notre réseau en Asie", ajoute Pieter.

Une crise du 11 mars à l'impact limité
Outre le développement du réseau Accor au Japon, Pieter De Weerd a dû également faire face à la crise du 11 mars, qui a eu finalement un impact limité sur le nombre de clients. "Nous avions à peu près 60% de clientèle étrangère avant la catastrophe. Dans les mois qui ont suivi nous avons dû changer notre stratégie commerciale et tarifaire", explique-t-il, situation entrainant un renforcement de la clientèle japonaise. "Au bout de 3 à 4 mois nous avons rejoint, si ce n'est dépassé, les taux d'occupation de l'année précédente, mais les taux moyens étaient encore inférieurs. On s'est bien adapté à la situation et nous avons gagné des parts de marchés sur les collègues".
D'un point de vue personnel, Pieter De Weerd espère bientôt pouvoir partir sur une nouvelle destination. "J'aime bien ne rester que quelques années dans un pays, car à force on ne voit plus les petits détails et il faut passer à une étape suivante, pour apporter de nouvelles choses ailleurs". Cela ne l'empêche pas d'avoir une très bonne opinion de son expérience dans l'archipel nippon. "Le Japon c'est une qualité de service et un professionnalisme que tout le monde connaît, le fait que le personnel se dévoue beaucoup pour satisfaire le client. Pour moi, c'est une expérience très positive".
Quentin Weinsanto (http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html) jeudi 8 décembre 2011

logofbtokyo
Publié le 7 décembre 2011, mis à jour le 5 janvier 2018
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