Tokyo Paranormal, l'étrange voyage visuel d'Arte au Japon

En collaboration avec le réalisateur Yves Montmayeur, la chaîne de télévision franco-allemande Arte nous offre aujourd'hui quelques délicieux moments de frissons en provenance des antres de la capitale japonaise, qui semble plus que jamais hantée. En dix épisodes ficelés avec l'amour du surnaturel, la série Tokyo Paranormal plonge les spectateurs dans un Tokyo énigmatique, sombre et lugubre, teinté d'épouvante et de croyances occultes. 

Les écrivains japonais s'y sont penchés, comme les peintres nihonga ou encore certains réalisateurs contemporains. L'effroi et l'épouvante au Japon continuent d'émouvoir et de fasciner. Les légendes urbaines sont tenaces et les histoires de fantômes se glissent de bouche en oreille entre toutes les générations. Tel un inventaire fantastique, Tokyo Paranormal s'amuse à compiler ce qui secoue la capitale nippone de l'intérieur, là où il est bon de ne pas s'aventurer. La pop culture le démontre à outrance de nos jours : nous sommes définitivement nos propres esclaves d'une ténébreuse envie de nous faire peur. On aime y croire et on aime s'abreuver de sinistres histoires qui hantent la littérature, les salles de cinéma ou encore nos soirées d'enfance passées à se raconter des épisodes fantomatiques. Les esprits, les spectres, les zombies, les malédictions ou encore les lieux hantés, tout est prétexte aux frissons au Japon. Pour notre plaisir malsain, les auteurs de la série télévisuelle Tokyo Paranormal sont alors partis, au pays du Soleil Levant, s'aventurer dans les sombres recoins cachés de la capitale, loin du sourire des gens heureux, profitant d'un hanami paisible en famille.

Tokyo Paranormal, les dix épisodes 

Les dix épisodes de six minutes offrent au spectateur un large spectre des aspects les plus paranormaux et étranges qui entourent les histoires et les événements surnaturels de Tokyo, de l'ère Edo à aujourd'hui. La série donne également un coup de projecteur des plus intéressants sur les modes artistiques modernes qui ont déferlé sur le monde entier, comme le genre cinématographique du J-horror, évoqué dans l'épisode numéro 1 "Ecrans démoniaques". Tout ou presque est passé à l'effrayante moulinette des auteurs de Tokyo Paranormal : les légendes urbaines, la malédiction d'Oiwa, les célèbres fantômes contemporains Sadako et Kayako mais également la forêt des suicidés (Aokigahara) ou encore le bûto, une danse avec les esprits. 

C'est un véritable plongeon culturel et terrifiant dans un Japon bouleversé par des milliers d'années d'apparitions inexpliquées. La légende urbaine de Hanako-san murmure qu'une fille hante les toilettes des collèges nippons. Celle de Kuchisake susurre qu'une femme défigurée au rasoir aime poursuivre les enfants avec des ciseaux. On suit alors une medium dans ses aventures nocturnes dans les endroits secrets de Tokyo, on fait la connaissance du groupe gothique Necronomidol qui s'inspire d'Aokigahara, on découvre le Japon carnavalesque, violent et érotique de l'ère Edo et on écoute attentivement la parole des réalisateurs qui font l'horreur au pays du Soleil Levant. Tokyo Paranormal est une manière originale de jeter un œil sur un Japon fascinant mais terrifiant, chaudement installé dans son salon cossu, protégé de toutes menaces spectrales... en théorie.