

Des responsables politiques japonais se sont rendus hier sur les îles Senkaku, archipel inhabité revendiqué par Pékin, et source de nombreuses tensions entre le Japon et la Chine. Une provocation malvenue alors que les deux pays doivent célébrer cette année le quarantième anniversaire de la normalisation de leurs relations diplomatiques
L'archipel Senkaku, qui dépend administrativement de la ville d'Ishigaki dans la préfecture d'Okinawa, est revendiqué par la République de Chine (Taïwan) et la République populaire de Chine
Quatre Japonais, dont des responsables politiques, se sont rendus mardi sur des îles disputées en mer de Chine orientale, amenant Pékin à protester et à réaffirmer sa souveraineté sur ces îles contrôlées par Tokyo. Le groupe est allé en bateau de pêche sur les îlots inhabités de l'archipel, appelé Senkaku en japonais et Diaoyu en chinois, où il est resté deux heures, ont indiqué les garde-côtes japonais. "Le gouvernement chinois a émis une protestation solennelle", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, dans un communiqué. Un responsable du ministère a indiqué de son côté qu'un diplomate nippon avait été convoqué, sans préciser de quel rang. "La Chine a une souveraineté indiscutable" sur les îles Diaoyu, "la détermination du gouvernement chinois à défendre" cette souveraineté est "inébranlable", a poursuivi M. Hong.
Un anniversaire pour revigorer les liens diplomatiques
Pékin et Tokyo doivent célébrer en 2012 le quarantième anniversaire de la normalisation de leurs relations diplomatiques, occasion selon les analystes d'améliorer leurs liens. Selon un porte-parole des garde-côtes, quatre personnes ont quitté le port de Ishigaki, dans la région d'Okinawa, au sud, sur un bateau de pêche lundi soir et ont posé le pied sur l'archipel mardi matin. Sur les quatre hommes, deux appartiennent à l'assemblée municipale d'Ishigaki, Hitoshi Nakama et Tadashi Nakamine, a ajouté le porte-parole.
L'identité des deux autres restait incertaine. Nakama s'était déjà rendu sur ces îles en 2010, sans l'autorisation du gouvernement japonais. "Le vaisseau de patrouille des garde-côtes reste à proximité des Senkaku. Quand leur bateau s'est approché des Senkaku, les garde-côtes leur ont demandé de ne pas s'approcher", a déclaré le porte-parole. "On leur a dit qu'il était illégal de se rendre sur l'île mais ils ont répondu qu'ils pêchaient. Nous ne pouvions pas les empêcher de pêcher". Les quatre personnes sont reparties à la mi-journée.
Nombreuses tensions sur la question de l'archipel
L'archipel, cause de nombreux incidents diplomatiques entre la Chine et le Japon, est inhabité mais il est entouré d'eaux très poissonneuses et ses fonds marins pourraient renfermer des hydrocarbures. En septembre 2010, les relations entre Pékin et Tokyo s'étaient sérieusement envenimées après l'arrestation du capitaine d'un chalutier chinois accusé par le Japon d'avoir heurté un de ses navires de garde-côtes autour de ces îlots. Les protestations vigoureuses de Pékin et les mesures de représailles prises par la Chine avaient contraint les autorités nippones à libérer le capitaine et à renoncer à toute poursuite.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) mercredi 4 janvier 2012









