Greta Thunberg, Rima Hassan et 5 autres Français embarquent à bord d’un voilier humanitaire, afin de briser le blocus israélien et alerter l’opinion internationale sur la situation de Gaza. Une action symbolique, pacifique mais potentiellement dangereuse, quinze ans après le raid sanglant contre le Mavi Marmara.
Parti le 1ᵉʳ juin 2025 du port sicilien de Catane, le voilier Madleen tente de “challenger” le blocus israélien imposé à Gaza depuis 2007, selon le compte Instagram officiel du mouvement : @gazafreedomflotilla. À son bord, douze militants issus de sept pays, dont la moitié sont français. Parmi les têtes d’affiche, la militante écologiste Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Affrété par la Freedom Flotilla Coalition, un mouvement pacifiste de soutien aux Palestiniens, le navire transporte une cargaison modeste d’aide humanitaire, dont des vivres, du matériel médical et des produits d’hygiène.
« Le peuple palestinien est affamé et massacré, et le monde regarde » - Rima Hassan
Au-delà de la livraison, la mission se veut un geste destiné à alerter l’opinion internationale sur la situation dramatique dans l’enclave palestinienne, où, selon l’ONU, 100 % de la population est menacée de famine. « Le peuple palestinien est affamé et massacré, et le monde regarde », dénonce Rima Hassan. Greta Thunberg, quant à elle, souligne « l’obligation morale de faire tout ce qui est en son pouvoir pour lutter en faveur d’une Palestine libre ».
Les six Français mobilisés qui ont entamé la traversée de la Méditerranée
Parmi les douze passagers du Madleen, six sont français, engagés chacun à leur manière pour la cause palestinienne. L’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, figure politique de La France insoumise, défend depuis des années les droits des Gazaouis. À ses côtés, Pascal Maurieras, marin solidaire, avait déjà tenté de briser le blocus en 2018 à bord d’une précédente flottille. Baptiste André et Omar Faiad, militants de terrain, ont rejoint l’expédition pour porter une voix citoyenne face à ce qu’ils qualifient d’« injustice humanitaire ». Reva Viard, activiste pour la paix, et Yanis Mhamdi, engagé dans des causes anticolonialistes, complètent ce groupe français soudé par un espoir commun.
Un voyage à haut risque, quinze ans après le Mavi Marmara
Le Madleen navigue dans un climat extrêmement tendu. Le souvenir sanglant de l’assaut du Mavi Marmara en 2010, qui avait coûté la vie à neuf militants turcs, plane encore sur la flottille. Aucun navire humanitaire n’a réussi à franchir le blocus depuis. En mai 2024, un autre bateau de la coalition, le Conscience, a été endommagé par une attaque de drones.
« La bande de Gaza est en droit de recevoir de l'aide humanitaire via ses propres eaux internationales. » - Rima Hassan
La marine israélienne a annoncé se préparer à un éventail de scénarios afin d'intercepter le navire Madleen afin de « protéger l’espace maritime ». Dans la nuit du 3 au 4 juin 2025, des drones ont survolé le bateau. Sur Instagram, Rima Hassan annonce : « Une dizaine de rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont appelé à soutenir et à protéger la trajectoire de la flotille, en rappelant que la bande de Gaza est en droit de recevoir de l'aide humanitaire via ses propres eaux internationales. » La flotille de la liberté est dans son droit de naviguer en eaux internationales, conformément au droit international. L'eurodéputée rappelle également que Gaza est sous blocus illégal.
Le gouvernement affirme justifier le blocus par des raisons de sécurité et de lutte contre le trafic d’armes au profit du Hamas. Pendant ce temps, l’aide officielle n’arrive qu’au compte-gouttes et fait l’objet de vives critiques, notamment lorsqu’elle transite par des entités privées militarisées.
« J'espère que Greta et ses amis savent nager ! » écrit le sénateur républicain Lindsey Graham, fervent défenseur d’Israël et allié de Donald Trump, sur X.
Dans ce contexte, les membres de la flottille revendiquent un acte pacifique de résistance civile, sans armes, mais animé par la volonté de défendre la dignité des Gazaouis. Le navire devrait arriver à destination le 8 juin 2025.
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