Jérémie Berrebi, co-fondateur et co-directeur de Kima Ventures, une entreprise d'investissement dans le high tech les plus actives au monde, était l'invité de la dernière édition 'Meet The Leaders' organisée par la Chambre de Commerce et d'Industrie Israël-France.
Photo : LPJ Tel-Aviv
35 ans, père de 9 enfants, Jérémie Berrebi organise sa journée en plusieurs séquences.
Le matin, il étudie le Talmud. Vient le moment du déjeuner avec les enfants, "un moment très important pour moi" explique-t-il et enfin, l'après-midi, le brillant chef d'entreprise se met au travail, "uniquement par mail, je ne passe pas d'appels téléphoniques, je ne me déplace pas", et ce, jusqu'à 21h.
"Je me limite à trois tâches durant ma journée, si je les ai faites, alors je suis satisfait" affirme t-il.
Jérémie Berrebi est aujourd'hui à la tête, en collaboration avec Xavier Niel, fondateur de Free, de Kima Ventures, une holding d'investissement High-Tech extrêmement active. L'objectif est simple mais pas des moindres : Investir dans deux startups par semaine, dans le monde entier.
A ce jour, l'entreprise a investit dans plus de 170 startups dans le monde entier. "Nous recevons jusqu'à 30 projets par jour" explique Jérémie Berrebi. "Nous ne pouvons bien sûr pas donner suite à toutes ces demandes. Nous n'investissons que dans les marchés que nous connaissons très bien."
Ainsi, les secteurs de la biotechnologie ou de la médecine ne font pas partie des domaines d'investissement de leur société.
A 19 ans Jérémie Berrebi fondait sa première société, Net2one, qui propose alors un système de revue de presse gratuite permettant d'exercer une veille sur l'actualité en fonction de mots clés.
En 2004, l'homme d'affaire vend son entreprise au groupe Press Plus pour rebondir sur d'autres projets.
"Toutes ces expériences m'ont beaucoup appris sur la manière de travailler aujourd'hui pour réussir. A l'époque, j'avais de grandes opportunités, je disais oui à tout, mais je me suis rendu compte que c'était une erreur" explique-t-il. "Il faut savoir dire non à certaines opportunités et rester plus concentré sur quelques points plus importants."
Problèmes français
Selon lui, le manque de startups en France résulte tout d'abord dans la difficulté à récolter de l'argent pour se lancer.
Mais ce n'est pas la seule raison. Il explique notamment que les dirigeants de startups sont beaucoup plus "fous" en Israël qu'en France. "Ils n'ont pas froid aux yeux et n'ont pas peur de dire qu'ils veulent être les meilleurs" fait-il remarquer.
Autres problème soulevé et non des moindre, "les startups françaises s'implantent avant tout sur un marché local et c'est seulement si ça fonctionne qu'ils tentent de de s'exporter à l'international. Seulement, les deux espaces sont totalement différents, et il faut parfois repenser le produit en entier lorsque l'on passe de l'un à l'autre. En Israël, le choix ne se pose pas, il n'y a presque pas de marché local, donc les dirigeants sont obligés de s'implanter directement dans un marché global, c'est à mon sens, la clé de la réussite."
Antoine RIPAUD (www.lepetitjournal.com/telaviv) Jeudi 24 janvier 2013