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IRON DOME – le Dôme de fer, made in Israël

Écrit par Lepetitjournal Tel Aviv
Publié le 21 novembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012

Depuis la prise du pouvoir par le Hamas de Gaza en 2007, évinçant totalement le Fatah du territoire, 12.000 missiles ont été envoyés sur Israël. Depuis le 14 novembre, 809 roquettes et missiles ont été lancés depuis Gaza sur le sud du pays atteignant même à plusieurs reprises Tel-Aviv et ses alentours, de même que Jérusalem. Ces attaques ont été l'occasion pour l'armée israélienne de montrer aux yeux de tous, sa puissance technologique en mettant en avant son ?Dôme de fer?.

La batterie Iron Dome, Dôme de Fer - Photo : IDF, Boaz Gutman

Des tirs de roquettes depuis Gaza sur Israël pendant le mois de mars de cette année avaient déjà permis à l'armée israélienne de communiquer sur l'arrivée d'un système révolutionnaire qui permet de stopper les missiles en plein vol et d'éviter ainsi les dommages engendrés par de telles attaques.

Mais ce projet ne date pas d'hier. Durant le conflit israélo-libanais de 2006, environ 4.000 roquettes, pour la plupart de type Katioucha furent lancées par le Hezbollah en direction des villes du nord d'Israël, dont Haïfa. Au sud, plus de 4.000 roquettes et 4.000 obus de mortiers furent tirées de Gaza entre 2000 et 2008, la plupart étant de type Quassam mais également des roquettes Grad, de plus longue portée. Ainsi, en février 2007, le ministre de la Défense israélien Amir Peretz sélectionna le projet 'Iron Dome' comme étant la solution défensive aux attaques de roquettes. Cela fait donc environ 5 ans que l'armée travaille sur ce projet très onéreux.

Avec une aide financière de la part des Etats-Unis qui s'élève à 205 millions de dollars (et qui espèrent en bénéficier en retour), la première batterie Iron Dome a été installée en mars 2011 dans la région de Beersheva, située à 40km de la bande de Gaza et donc à portée des roquettes Grad. Par la suite, trois autres batteries ont ensuite été installées près des villes côtières d'Ashkelon et Ashdod, au sud de Tel-Aviv, et près de la ville de Nétivot, à 20km de la bande de Gaza. Depuis le début de l'opération ?Pilier de défense?, mercredi 14 novembre, les batteries Iron Dome ont intercepté et détruit environ 400 roquettes. Afin de compléter au maximum la sécurité des israéliens, une cinquième batterie a été livrée à l'armée samedi 17 novembre, deux mois avant la date prévue, en raison de la poursuite des tirs de roquettes vers Israël. ?Les équipes ont travaillé jour et nuit afin de fournir cette 5ème batterie à temps? explique une source de l'armée, ?elle a été mise en place samedi matin, et le 1er envoi de missile a été une grande réussite?. Selon les experts militaires, un total de 13 batteries serait nécessaire pour assurer la couverture complète du territoire israélien, ce qui prendra plusieurs années.

Ce système de l'Iron Dome, unique au monde, est de fabrication israélienne et fait beaucoup parler de lui. De nombreux pays étrangers sont intéressés à acquérir un outil de défense aussi précieux dont l'efficacité a été largement démontrée au cours de l'opération 'Pilier de Défense'.

Développé par la société Rafael Advanced Defense Systems, ce système est celui qui a été retenu par le ministère de la Défense comme étant la meilleure solution face aux attaques dont le pays est l'objet. Le 'Dôme de fer' est chargé de répondre aux tirs de mortiers, mais également à l'utilisation de roquettes de type Quassam à courte portée, ou Grad à plus longue portée, voire même aujourd'hui, des roquettes de type Fajr ? 5 capables d'atteindre Tel-Aviv et les villes du centre du pays.

Le fameux missile intelligent qui fait tout l'efficacité du système Dôme de Fer ? Photo : IDF, Boaz Gutman

Le fonctionnement de ce système de défense se décompose en trois parties principales. Tout d'abord, le tir est détecté par un radar de détection et de traçage, fabriqué là-encore par une entreprise israélienne, Elta. Ce radar, tout comme les éléments du système est mobile. Embarqué dans un camion placé aux abords de la zone que le système doit protéger, en quelques dixièmes de seconde, le projectile est identifié, sa trajectoire est calculée et les données ainsi récoltées sont directement transmises à un module de contrôle et de commande.

Ce module de contrôle analyse alors les données et calcule alors le point d'impact de la roquette. En effet, depuis le début de l'opération et du déploiement de 'l'Iron Dome', tous les missiles ne sont pas interceptés car certains sont envoyés dans des terrains vagues, des zones inhabitées et ne représentent donc quasiment pas de danger. Ce sont donc les techniciens à bord de ce module qui décide si oui non, il est nécessaire de détruire la roquette. Selon les concepteurs du dôme, le principal atout du système est de pouvoir distinguer une roquette potentiellement dangereuse d'une roquette qui finira sa course dans le désert. Le couple de missiles ne sera donc lancé que si une menace réelle se présente.

Puis, lorsque la décision est prise de détruire la roquette, les missiles à tête chercheuse sont lancés afin d'entrer en collision avec la roquette pour la détruire. Il faut bien comprendre, qu'une fois lancé, le missile devient autonome. Il est équipé d'un 'cerveau' et d'un outil visuel lui permettant de s'adapter à la trajectoire du missile qu'il doit détruire. Intervient alors un processus de calcul et d'analyse dans le 'cerveau' du missile qui est livré à lui-même et prend seul 'les décisions' pour détruire l'objet ennemi. Toutes ces étapes se font dans un laps de temps de 15 secondes, voilà ce qui est incroyable dans ce système, sa rapidité d'exécution.

Cependant, plusieurs critiques sont adressées à ce système. Tout d'abord, et ce sont les concepteurs qui l'avouent, le système ne saurait être efficace à 100% et ne permet d'abattre en vol que des engins d'une portée de 4 à 70km. Ainsi, les villes les plus proches de Gaza, à moins de 4 km, ne sont pas protégées par les roquettes de courtes portées. De plus, cette protection a un coût très élevé. En effet, chaque tir de batterie reviendrait à environ 50.000 à 60.000 dollars. Certains sont aussi partisans d'autres technologies d'interception, notamment le système israélo-américain Nautilus qui fonctionne par laser.

Malgré ces critiques, ce Dôme de fer, unique au monde a permis de sauver de nombreuses vies dans ce conflit.

Antoine RIPAUD (www.lepetitjournal.com/telaviv) Mercredi 21 novembre 2012

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Publié le 21 novembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012

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