Meyer Habib, député sortant, candidat à sa réélection pour les Français de l'étranger de la 8ème circonscription, a présenté à la rédaction du Petit Journal Tel Aviv ses réactions suite aux résultats du premier tour.
A l'issue du premier tour de l'élection législative, vous êtes en ballotage face à la candidate de la République en Marche de la 8ème circonscription des Français de l'étranger. Comment sentez-vous le second tour ?
Le premier constat est que notre circonscription, la 8ème des Français de l'étranger, est la seule qui résiste à la vague Macron. Au coude-à-coude avec la candidate LREM Florence Pavaux-Drory, je suis le seul à pouvoir encore gagner parmi les 11 députés sortants des Français de l'étranger.
Le deuxième constat, c'est une mobilisation très faible en Israël au premier tour C'est vrai, sur 17 candidats au premier tour, en Israël, j'ai obtenu 74% des suffrages, les 16 autres 26%. 78% à Jérusalem, 87% à Ashdod, 91% à Netanya, ce sont des scores excellents et je remercie du fond du c?ur tous celles et ceux qui m'ont renouvelé leur confiance. Mais seuls 7% des Français d'Israël se sont déplacés. Certains croyaient peut-être que c'était gagné d'avance, d'autres n'étaient pas au courant. Plus généralement, les élections législatives mobilisent beaucoup moins que les présidentielles. Je vais être clair : soit les Français d'Israël se mobilisent en masse et nous gagnerons soit nous perdrons.
Troisième constat : la fracture entre Israël et le reste de la circonscription. Si j'ai eu un plébiscite en Israël, l'effet "Macron" a joué à plein dans les autres pays. Mme Pavaux-Drory m'accuse de n'avoir rien fait hors Israël ce qui est un mensonge, qui dissimule mal son manque d'expérience, de bilan et de programme. Elle a pour seule campagne de brandir l'étiquette "Macron" et d'exciter le reste de la circonscription contre les Français d'Israël, en me désignant comme un candidat "communautariste", soutenu par Netanyahu et les rabbins. Ne lui en déplaise, j'assume pleinement mon identité juive et continuerai à défendre Israël et les Français d'Israël.
Qu'est-ce qui vous différencie de la candidate LREM ?
Tout nous sépare ou presque mais en premier lieu, je suis un homme fidèle à ses valeurs, à ses attaches, à sa famille politique alors que Mme Pavaux-Drory a trahi son camp par pur opportunisme politique. Membre du parti socialiste depuis 40 ans, elle était numéro 1 du PS en Israël et proche de l'aile gauche incarnée par Vincent Peillon.
Soyons clairs : Madame Pavaux-Drory incarne tout sauf le renouvellement. L'étiquette "Macron" ne fait pas le candidat. Je veux prendre part au redressement de la France mais je suis un homme libre et responsable. Je ne me tairai jamais devant la menace du totalitarisme islamique. Je continuerai à soutenir de toutes mes forces les Chrétiens d'Orient ! Je me battrai contre la hausse de la CSG, je dis "non" à la suppression de la réserve parlementaire, qui est fondamental pour le financement de la vie associative des Français de l'étranger.
Ensuite, contrairement à Madame Pavaux-Drory, je ressemble aux Français d'Israël. J'ai une très longue expérience associative dans la communauté, j'ai été vice-président du CRIF. Même si je crois que chacun est libre de vivre sa judéité comme il le souhaite, personnellement, je respecte le Shabbat et les traditions, car c'est cela qui a soudé le peuple juif à travers les siècles. Mme Pavaux-Drory, est très à gauche.
Je suis d'autant plus inquiet quand je vois qu'un des premiers actes du gouvernement a été de voter une résolution anti-israélienne à l'organisation mondiale de la santé (OMS). Le type de faux pas que je n'ai pas laissé et ne laisserai jamais passer. Je n'ai jamais entendu Mme Pavaux-Drory sur ce sujet de même qu'à ma connaissance, elle n'a jamais émis la moindre protestation lorsqu'elle était n°1 du PS en Israël. Pire, sa porte-parole en Italie prône le boycott d'Israël. C'est grave.
Last but not least, avec mon suppléant Alexandre Bézardin, conseiller consulaire à Milan, nous avons l'expérience et la connaissance des dossiers. La France ne peut pas s'appuyer sur un parti unique avec des députés novices, dont la seule fonction sera de suivre et valider de manière automatique, sans recul ni autonomie d'action, les initiatives du gouvernement.
Votre adversaire vous reproche régulièrement d'être le candidat du Premier ministre israélien Netanyahu. Que lui répondez-vous ?
Je suis fier de ma proximité avec Benyamin Netanyahu, qui est un leader exceptionnel et surtout mon ami depuis 24 ans. C'est aussi et surtout un vrai ami de la France ainsi que de l'Italie et, sur la période récente avec la Grèce, comme on l'a vu récemment avec le sommet israélo-gréco-chypriote de Thessalonique.
Les Français doivent comprendre, et ils sont de plus en plus nombreux, qu'Israël est un allié de la France et de l'Europe. Ce pays partage nos valeurs et fait face depuis sa création à la même menace existentielle que nous avec le djihadisme et l'islam politique.
Avec Benyamin Netanyahu, nous avons beaucoup fait pour renforcer la coopération anti-terroriste entre la France et Israël et faciliter l'intégration des Olim (nouveaux arrivants), notamment par la reconnaissance des diplômes des dentistes, des pharmaciens. Il m'a promis dans un message de soutien des avancées très prochainement pour de nouvelles professions, et rapidement pour les permis de conduire.
Une fois de plus, je revendique mon attachement aux Français d'Israël, qui n'est en rien exclusif de mon dévouement total aux Français de toute la circonscription, qu'ils résident en Italie, en Grèce, en Turquie, à Malte ou à Chypre. Je suis un homme entier.
Pour le second tour, quel est votre message aux Français de Tel Aviv ?
DIMANCHE 18 JUIN, ALLEZ VOTER ET FAITES VOTER !
La rédaction (www.lepetitjournal.com/tel-aviv) - dimanche 18 juin 2017
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