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Gaza: les négociations pour une trêve reprennent, premier largage d'aide américaine

L'inquiétude reste vive mercredi pour plus de 2 millions de Palestiniens de la bande de Gaza, malgré les espoirs d'une trêve entre Israël et Hamas que tentent d'arracher les Etats-Unis et le Qatar.

La trève bientôt à gaza ?La trève bientôt à gaza ?
Écrit par AFP
Publié le 28 février 2024, mis à jour le 3 mars 2024

Les négociations sur une trêve des combats à Gaza pendant le ramadan doivent reprendre dimanche au Caire alors que le territoire palestinien est menacé de famine après presque cinq mois de guerre entre Israël et le Hamas qui a fait plus de 30.300 morts.

Une délégation du mouvement islamiste palestinien se rend samedi en Egypte pour donner une "réponse officielle" à une proposition élaborée fin janvier par les pays médiateurs - Qatar, Etats-Unis, Egypte - et les négociateurs israéliens, a confirmé à l'AFP une source proche du Hamas.

Un accord, que les Israéliens ont "plus ou moins accepté", est "sur la table" et désormais "la balle est dans le camp du Hamas", a assuré samedi un haut responsable américain à Washington

Cette proposition inclut dans une "première phase" une pause dans les combats de six semaines et la libération de 42 otages détenus à Gaza en échange de Palestiniens emprisonnés par Israël.

Israël n'a pas confirmé son approbation du plan.

Le président américain Joe Biden a répété vendredi "espérer" une trêve d'ici au mois sacré du jeûne musulman qui commence cette année le soir du 10 mars ou le 11.

En près de cinq mois, la guerre a fait 30.320 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, dont au moins 92 morts entre vendredi et samedi.

- Pilonnage -

afp

Elle a été déclenchée par une attaque sans précédent menée le 7 octobre dans le sud d'Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, où le mouvement a pris le pouvoir en 2007.

L'attaque a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

En outre environ 250 personnes ont été enlevées. Selon Israël, 130 otages sont encore retenus dans la bande de Gaza dont 31 seraient morts. Une trêve fin novembre avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 détenus palestiniens.

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Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne et le Premier ministre Benjamin Netanyahu a annoncé le lancement prochain d'une opération d'envergure sur Rafah (sud).

La ville abrite près de 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés piégés contre la frontière fermée avec l'Egypte.

- "Une grosse explosion" -

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L'armée israélienne a poursuivi samedi ses bombardements, surtout à Khan Younès et Rafah, selon des correspondants de l'AFP.

Au moins 11 personnes ont été tuées "et environ 50 autres blessées, dont des enfants" dans une frappe sur des tentes de civils déplacés près d'un hôpital de Rafah, a indiqué le ministère de la Santé.

"Il y a eu soudainement une grosse explosion. (Les Israéliens) ont bombardé une place remplie de gens. (...) Il y a beaucoup de morts", a raconté à l'AFP un habitant, Belal Abou Jekhleh.

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La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où 2,2 millions des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine, d'après l'ONU. Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 13 enfants morts de "malnutrition et de déshydratation" ces derniers jours.

Face aux difficultés d'acheminer l'aide humanitaire par la route, notamment vers le nord du territoire assiégé, plusieurs pays y ont récemment parachuté des cargaisons, notamment la Jordanie avec la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ainsi que l'Egypte en coopération avec les Emirats arabes unis.

Les Etats-Unis ont mené samedi une première opération de largage d'aide sur la côte.

Trois avions militaires américains ont largué 66 "colis" contenant plus de 38.000 repas, dans une opération conjointe avec la Jordanie, selon un responsable militaire américain.

- "Tout le monde a faim" -

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Mais ces largages d'aide ou d'éventuelles livraisons par voie maritime, une autre option étudiée par les Etats-Unis, "ne peuvent pas se substituer à la nécessaire entrée de l'aide par autant de voies terrestres que possible", a insisté un haut responsable américain.

Vendredi, Joe Biden avait affirmé que Washington allait "insister auprès d'Israël pour qu'il facilite l'entrée de davantage de camions".

Les cargaisons par voie terrestre, soumises au feu vert d'Israël qui impose un blocus à Gaza depuis 2007, n'arrivent qu'en quantité très limitée via Rafah depuis l'Egypte.

Et leur acheminement notamment dans le nord du territoire est périlleux en raison des combats, des bombardements israéliens, des décombres bloquant des routes et parfois de pillages.

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Une distribution d'aide dans la ville de Gaza a tourné au drame jeudi quand plusieurs centaines de personnes se sont ruées sur des camions d'aide humanitaire.

Le Hamas affirme que l'armée israélienne a ouvert le feu sur la foule affamée, tandis qu'Israël reconnaît des "tirs limités" de soldats qui se sentaient "menacés", assurant que la majorité des personnes tuées l'ont été dans une bousculade.

Le drame a fait 116 morts, selon le Hamas.

Une équipe de l'ONU a dit avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles dans un hôpital de la ville où avaient été admis de nombreuses victimes.

"Nous avons sécurisé et organisé cette opération humanitaire", a affirmé samedi le porte-parole de l'armée, Daniel Hagari. "Dire que nous avons attaqué le convoi et délibérément atteint des gens est sans fondement".

La communauté internationale a réclamé une enquête et un cessez-le-feu immédiat.

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"Nous avons reçu deux sacs de farine de l'aide arrivée le jour du massacre à Gaza jeudi", a déclaré Hicham Abou Eïd, un habitant de 28 ans du quartier de Zeitoun: "Cela ne suffit pas. Tout le monde a faim. L’aide est rare et insuffisante".

Benjamin Netanyahu fait aussi face à la pression des proches des otages pour parvenir à un accord avec le Hamas sur leur libération. Samedi, des milliers de manifestants ont terminé à Jérusalem une marche de quatre jours commencée près de la frontière avec Gaza.

"Ensemble, nous allons ramener (...) les personnes kidnappées à la maison", a déclaré à l'AFP Gabriela Leimberg, une ex-otage libérée fin novembre.

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Publié le 27 février 2024, mis à jour le 3 mars 2024

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