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MONASTÈRE D'ABU GOSH - Quittez la tension

Écrit par Lepetitjournal Tel Aviv
Publié le 11 octobre 2015, mis à jour le 12 octobre 2015

Située au creux des monts de Judée, au c?ur du village musulman d'Abu Gosh, à quelques encablures de Jérusalem, l'abbaye Sainte Marie de la Résurrection est un magnifique site qui vous fera cadeau de son calme revigorant.

Dans un contexte violent actuel où les communautés religieuses ont du mal à communiquer, où le dialogue n'est jamais privilégié au profit de propagandes ne visant qu'à légitimer l'usage de la force et où une majorité apeurée se retrouve contrainte de subir les informations désobligeantes et politiquement orientées, il existe en terre d'Israël des havres de paix où l'espoir renait. Le monastère d'Abu Gosh est une invitation à l'espoir. Non pas un espoir utopique, mais un espoir plutôt créé par l'amour de l'humanité et de la vie. Nombreux sont les pèlerins à se rendre à Abu Gosh pour goûter au dialogue interreligieux. Ne soyez pas surpris d'y rencontrer des chrétiens catholiques, protestants, orthodoxes, des jeunes israéliens, soldats de Tsahal, venants en excursion éthique, des musulmans et même parfois, pour l'anecdote, des chrétiens de Papouasie habillés de plumes et de piercings au nez !

C'est un endroit appelant à l'ouverture d'esprit et à l'honnêteté spirituelle. Les histoires que le monastère propose ne se racontent pas dans les journaux. Considérées à tort comme d'insignifiantes gouttes d'eau dans un océan, elles gardent, tout de même, la force de démontrer que des initiatives citoyennes existent et créent du lien. Frère Olivier nous parle de l'équipe de football du village composée d'Israéliens juifs et musulmans. À travers ces projets ne se préoccupant pas du qu'en-dira-t-on politique, cet appel à la réflexion invite à changer les mentalités par le dialogue. Là où la tendance est à en faire pousser, le monastère nous invite à faire tomber les murs.

Vous serez accueillis par les moines et s?urs bénédictins si fidèles au v?u du père Dom Grammont, père abbé de l'abbaye du Bec-Hellouin en Normandie qui, en mars 1976, envoya trois frères à Jérusalem en leur disant : « Soyez une présence cordiale ». La vocation de ces frères et s?urs, en étant près de Jérusalem, a toujours été de faire de cette ville de tension aussi un lieu de rencontre.

La communauté est atypique, car elle est mixte. En effet, moines et moniales se retrouvent ensemble pour l'office divin, même si les deux communautés vivent comme voisines, mais distinctes. Les Bénédictins olivétains, résidents de l'abbaye, se veulent une présence monastique ouverte au monde environnant, particulièrement au village musulman d'Abou Gosh au c?ur duquel la communauté réside.


Histoire du site

Mentionné dans la Bible avec Kyria Baal (Jos 15, 9-10) et Kyriat-Yéarim, où séjourna l'Arche d'Alliance (I Sm 6, 21ss) avant que le roi David ne la fasse monter à Jérusalem (II Sm 6,2), le site actuel fut bâti en 1143 par les chevaliers de Saint-Jean-de l'Hôpital qui y avaient identifié le lieu comme le village d'Emmaüs. Ils y construisirent la crypte et l'église en utilisant le réservoir romain comme fondations.

Luc, dans son Évangile, situe le village d'Emmaüs à 60 stades (12 kilomètres) de Jérusalem. C'est dans ce village que, selon la tradition chrétienne, Jésus ressuscité se fît reconnaitre à la fraction du pain.

Il sera abandonné, en 1187, lors de la chute du Royaume latin de Jérusalem. De nombreux siècles après, en 1873, le site sera offert par l'Empire ottoman à l'État français. En ces années, la Sublime Porte se rapprochait de sa disparition.

En 1900, le monastère sera construit par les moines bénédictins de l'abbaye de Belloc. Ces derniers y resteront jusqu'en 1953 laissant la place aux pères lazaristes. Enfin, en 1976, les moines bénédictins y retournent ; trois moines de la congrégation du Mont-Olivet y restaureront la vie monastique.

En 1999, le lieu sera élevé au rang d'abbaye et choisira le nom de Sainte-Marie-de-la-Résurrection. À côté de l'abbaye, sur le même site, le monastère Sainte-Françoise-Romaine y abrite, aujourd'hui, les s?urs.

Visite du site

Vous pourrez admirer dans l'église des Croisés, datant du XIIe siècle, de magnifiques peintures murales byzantines entièrement restaurées. Les fresques, endommagées par l'humidité et par des dégradations volontaires, ont été restaurées. Elles furent réalisées par un artiste byzantin entre 1150 et 1175.

De style roman, d'un aspect sobre, l'église est le parfait exemple d'une église construite à l'époque des croisades. Ses trois nefs, de dimension égale, se terminent en une abside. La face orientale de l'église est orientée vers Jérusalem.

Bâtie sur deux niveaux, la crypte, à son niveau inférieur, est construite autour du bassin recueillant l'eau de source située sous la dernière marche de l'escalier. Au niveau supérieur se trouve la salle du chapitre de la communauté.

N'oubliez pas de jeter un coup d'?il à la boutique de l'abbaye où vous pourrez acheter des produits artisanaux fabriqués par la communauté comme des bougies décorées par des fleurs séchées du jardin du monastère et des spiritueux au citron.

 

La Rédaction (www.lepetitjournal.com/tel-aviv). Dimanche 11 octobre 2015

Informations utiles

L'abbaye se visite tous les jours, sauf le dimanche et les jours fériés, de 8h30 à 11h et de 14h30 à 17h30

Joindre le monastère :
Frères : Tél : 02/534.27.98
    Mail : contact@abbaye-abugosh.info

S?urs : Tél : 02/534.36.22
    Mail : monbenag@netvision.net.il

Site internet : www.abbaye-abugosh.info

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Publié le 11 octobre 2015, mis à jour le 12 octobre 2015

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