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Nicolas Remires, un Français adepte du Swimrun

nicolas Remires, un Français adepte du swimrunnicolas Remires, un Français adepte du swimrun
Nicolas Remires (au centre de la photo) entouré d'une partie des membres de la Team Envol, avant de partir pour un training course à pied. - Crédits : Hugo Messina
Écrit par Hugo Messina
Publié le 25 juillet 2022, mis à jour le 25 juillet 2022

Après un parcours sportif riche, Nicolas Remires a débarqué à Stockholm pour son travail. Mais rapidement, l’envie de nouveaux challenges et la découverte du pays l’ont poussés à essayer le Swimrun, discipline d’endurance suédoise. Depuis, le français a créé une équipe et coach des athlètes dans le monde entier depuis Stockholm.

 

Quel a été votre parcours ?

« À la base je suis professeur des écoles. J’ai enseigné pendant 9 ans dans le monde entier, notamment en Australie et au Vietnam. Je suis arrivé en Suède comme professeur de sport à l’école internationale.

Le sport a toujours fait partie de ma vie. D’abord le foot, puis des sports d’endurance à l’université. J’ai découvert le swimrun dès mon arrivée dans le pays, puisque c’est ici que la discipline a été créée. Ensuite, j’ai commencé à entraîner des athlètes dans différentes catégories : course à pied, natation, vélo, triathlon. Rapidement, ma clientèle s’est orientée vers les adeptes du swimrun. Aujourd’hui, j’ai lancé mon business de coaching pour swimrunners et j’ai délaissé l’enseignement scolaire.

Au niveau palmarès, j’ai participé à plusieurs marathons, des ironmans. En ce qui concerne le swimrun, j’ai pris part à quelques courses depuis 2014. Par exemple, tout le circuit des championnats du monde. Avec mes coéquipiers, nous avons déjà remporté des courses : à Utö en 2015, mais surtout la première course de la coupe du monde à Los Angeles en 2020. Après nous avons également réussi à nous hisser sur les podiums plusieurs fois. Ce sont des bons indicateurs, car d’années en années, le niveau augmente énormément. Les temps sont meilleurs mais les places pour le podium sont plus chères ».

 

C’est un sport ouvert à toutes et tous au final, il faut juste avoir un plan d’eau pour la nage et ensuite il n’y a plus qu’à se lancer !

 

Qu’est ce que le swimrun ?

« C’est une discipline qui vise à une répétition de transitions entre la natation et la course à pied. On nage et on court sans arrêt. Il faut au moins deux répétitions de chaque pour que ce soit un swimrun. Il n’existe pas vraiment de restriction pour ce sport. Dans la partie compétition, on va chercher la performance sur des courses disputées, donc il y aura forcément quelques réglementations. Sinon, les pratiquants « amateurs » ne se fixent généralement pas de limites. On peut le faire en pleine nature, entre amis, le week-end, en résumé c’est une sortie qui renforce la cohésion entre ses adeptes. Les distances peuvent varier, par exemple il y a des challenges sur 2 km et d’autres qui peuvent monter jusqu’à 100 km. C’est un sport ouvert à toutes et tous au final, il faut juste avoir un plan d’eau pour la nage et ensuite il n’y a plus qu’à se lancer ! Les gens veulent de plus en plus sortir de chez eux et le fait que le swimrun soit sans limite attire de plus en plus de personnes ».

 

La Team Envol à l'entraînement
Les membres de la Team Envol avant de commencer un entraînement de swimrun, à Sickla, au sud de Stockholm. - Crédits : Team Envol

 

Pourquoi vous êtes vous tourné vers cette discipline ?

« J’ai toujours aimé les sports d’endurance, et j’ai adoré ce côté aventure et liberté que propose le swimrun. On peut aller n’importe où, surtout à Stockholm, avec tous les lacs et toutes les îles.

En plus, il y a un aspect d’entraide avec son coéquipier, car la plupart du temps on concourt en binôme. Il y a un esprit d’équipe que je ne retrouvais pas dans la course à pied par exemple ».

 

Y’a-t-il des côtés négatifs ?

« Franchement je n’en vois pas, je conseille à tout le monde de se lancer. Pas spécialement dans le swimrun, mais dans le sport en général. Sauf à ce que cela devienne addictif, il n’y a que des bénéfices à en retirer ».

 

Avec mon équipe, nous poussons vraiment les gens à venir essayer car c’est avant tout ludique, on découvre des paysages et des personnes.

Est-ce un sport ouvert à tous ?

« Dans notre base de clients, on a tout type de profil. Beaucoup de débutants arrivent, sans avoir de bagage spécifique. Il faut simplement pouvoir « flotter » pour la partie natation, on peut réussir à se débrouiller pour finir la nage, peu importe le temps. Le tout est de se surpasser et de finir la course dans son entièreté. Avec mon équipe, nous poussons vraiment les gens à venir essayer car c’est avant tout ludique, on découvre des paysages et des personnes. Il faut bien distinguer la compétition, qui demande une certaine rigueur et un niveau indéniable, et le côté « sport fun », plus accessible ».

 

Mon meilleur souvenir reste la victoire aux États-Unis en 2020, car toute la team a remporté dans chaque catégorie : homme, femme, et mixte !

 

Un meilleur et pire souvenir avec le swimrun ?

« Clairement, mon meilleur souvenir reste la victoire aux États-Unis en 2020, car toute la team a remporté dans chaque catégorie : homme, femme, et mixte ! J’ai créé la team Envol en 2016, mon équipe de swimrun de 160 membres, et c’était une belle récompense de tous nos efforts.

Les pires moments restent ceux où l’on sent qu’une blessure arrive, notamment à l’approche de l’hiver. Il y a aussi des moments où l’on ne pense qu’à la victoire, et il n’y a plus de plaisir à concourir car seule la performance compte. C’est une erreur que j’ai pu faire pendant un ou deux ans et que je ne ferais plus car c’était malsain ».

 

Nicolas Remires et Désirée Andersson
Nicolas Remires aux côtés de la championne de swimrun, Désirée Andersson. Elle est aussi membre de la Team Envol de Nicolas. - Crédits : Hugo Messina

 

Comment s’est passée votre organisation avec le Covid-19 ?

« Les courses ont toutes été annulées, sauf la compétition aux États-Unis en mars 2020, qui a eu lieu avant que tout ne se bloque. La première course fut de retour à Utö en juin 2021 et c’est un plaisir.

Au niveau entraînement, c’était quand même très simple. Personnellement, je préfère m’entraîner qu’enchaîner les courses, dans l’optique perfectionnement de moi-même. Vu que le swimrun est un sport de plein air, il n’y a pas de barrières pour pratiquer. Puis la Suède a été moins restrictive que la France par exemple.

Pour les coachings de la team Envol, j’ai des clients à l’international. Pour certains c’était donc compliqué, car ils ne trouvaient plus d’objectifs pour continuer la préparation physique. J’essaye de les raisonner et de leur faire comprendre qu’il faut avant tout prendre du plaisir en faisant du sport. Cependant, la crise sanitaire nous a été bénéfique. Avec des séances en ligne, de nouveaux profils rejoignaient nos rangs. Ce nouvel aspect virtuel est génial, par exemple, nous avons un Iranien dans la team, qui a pu suivre notre rythme.

 

Concernant l’expatriation, comment s’est passée votre intégration en Suède ?

« J’ai quitté la France depuis longtemps, donc j’ai déjà découvert plusieurs cultures. Néanmoins, ce qui m’a surpris en Suède c'est l’esprit de groupe. En fait, en France, comme dans d’autres pays, être en groupe, notamment dans le sport, est quelque chose de primordial. On s’entraîne avec ses équipiers, puis une fois la séance finie, on se réunit souvent pour discuter et échanger. Il y a un vrai esprit d’équipe dans les clubs. En arrivant en 2011 en Suède, j’ai eu l’impression que la société était un peu plus individualiste. Même si ce n’est pas inné, une fois que la barrière est brisée, les Suédois s’adaptent vite au rythme d’équipe. Il y a moins de spontanéité dans ce pays, mais les gens commencent tout de même à s’ouvrir ».

 

 

Désormais, plutôt entraîneur ou participant de swimrun ?

« Avec mon passé de professeur, j’ai développé une passion pour la transmission, c’est-à-dire le fait d’entraîner et donner des conseils. J’aime aussi participer, il y a de l’adrénaline, c’est excitant. Mais de plus en plus, les douleurs arrivent avec l’intensité, même si je n’ai que 39 ans. En ce moment je suis vraiment entre deux eaux ; quand je m’entraîne je dois penser à mes clients et leurs performances, en plus de gérer ma séance ».

 

Ne pas hésiter, car avec le swimrun on se régale. Il faut trouver un groupe pour se motiver et se lancer.

Un conseil pour se lancer dans le swimrun ?

« Ne pas hésiter, car avec le swimrun on se régale. Il faut trouver un groupe pour se motiver et se lancer. Attention, il ne faut pas se surestimer. Je conseille de commencer par des petites distances, pour ne pas être trop frustré ».

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