

A l’occasion du mythique tournoi de Roland-Garros (26 mai – 9 juin), la rédaction du Petit Journal Stockholm se penche sur la relation particulière de la Suède avec la balle jaune, sous plusieurs volets, des temps glorieux des Björn Borg, Stefan Edberg ou autre Mats Wilander, au contraste actuel.
Episode I : Björn Borg, la légende
Episode II : Wilander-Edberg, les héritiers
Episode III : le jour où Söderling a fait tomber le roi Nadal
Episode IV : de l’âge d’or aux abîmes
Il est loin le temps glorieux des Björn Borg, Mats Wilander ou autre Stefan Edberg. De son âge d’or dans les années 80, à l’émergence des Norman, Johansson ou autre Söderling, la Suède était toujours parvenue à installer un de ses joueurs dans le top 10 mondial. Depuis 2010, le tennis suédois ne compte aucun top 100 et est plus proche des abîmes que de l’olympe.
Aucun suédois présent dans le top 100 mondial depuis la retraite prématurée de Robin Söderling. Tel est le constat témoignant de l’irrémédiable déclin du tennis suédois. L’actuel numéro 1 du Royaume se nomme Elias Ymer, jeune joueur de 22 ans d’origine éthiopienne, classé 122ème au classement ATP. Bien qu’il soit promis à un top 20 à l’avenir, cela reste très peu pour un pays qui a vu défiler des légendes de la discipline comme Björn Borg ou Stefan Edberg.

Durant l’ère Open, quatre joueurs suédois ont remporté un tournoi du Grand Chelem : Björn Borg (11 titres), Mats Wilander (7 titres), Stefan Edberg (6 titres) et le dernier en date Thomas Johansson, vainqueur surprise en 2002 de l’Australian Open. Depuis, malgré les performances ponctuelles de Magnus Norman, ex-numéro 2 mondial, ou dernièrement de Robin Söderling, double finaliste de Roland Garros, aucun joueur suédois n’est parvenu à briller sur la grande scène du tennis mondial. Les résultats en Coupe Davis, intimement corrélés à cet irrémédiable déclin, accentuent un peu plus ce constat d’échec :

Un creux générationnel
Le tennis suédois vit un évident creux générationnel depuis la retraite prématurée du bourreau de Rafael Nadal lors de l’édition 2009 de Roland Garros, Robin Söderling. Numéro 4 mondial à l’apogée de sa carrière en 2010, le puissant droitier a contracté une mononucléose l’année suivante, l’éloignant définitivement du circuit. Selon lui, ce creux générationnel s’explique par le manque contemporain de stars suédoises sur le circuit : "le succès engendre le succès. A l’époque, nous avions Björn Borg, Wilander ou Edberg pour nous inspirer. Depuis on n’a pas réellement de stars auxquelles on peut s’identifier", argue-t-il pour Reuters. "Le tennis était très présent dans les médias, et je pense que beaucoup d'enfants faisaient du tennis leur premier choix. J’ai moi-même commencé ce sport en regardant cette génération des Borg, Wilander, Edberg. Je n’avais pas de joueurs préférés, mais il y avait toujours un suédois que l’on pouvait suivre lors des tournois", ajoute-t-il.

Un avenir plus radieux incarné par les frères Ymer ?
"Je pense que le peuple suédois a été gâté les années précédentes avec autant de stars à notre apogée, mais il y a des enfants de 14, 15 ans qui sont très talentueux" dit Robin Söderling, conscient du creux générationnel vécu par le tennis suédois mais qui reste confiant pour l’avenir.
Entraîneur depuis 2017 du joueur suédois le plus prometteur du circuit, Elias Ymer (22 ans, 122ème mondial), la Suède devrait à nouveau vibrer au rythme des coups de raquette de ses joueurs. Preuve en est, le jeune suédois vient de remporter son premier match en Grand Chelem cette semaine à Roland Garros :
Promis au top 20 voire au top 10 mondial, il pourrait avec son petit frère Mikael Ymer, 19 ans et 368ème à l’ATP, être les fers de lance d’un nouveau cycle pour le tennis suédois.
Source : Eurosport.fr
Kristen Collie, 4 juin 2018
Sur le même sujet
