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La Suède toujours dans l’impasse plus d’un mois après les élections

Parlement Suède Riksdag Parlement Suède Riksdag
Riksdagen, le Parlement suédois à Stockholm - Photo : Melker Dahlstrand/imagebank.sweden.se
Écrit par Sarah Chabane
Publié le 15 octobre 2018, mis à jour le 15 octobre 2018

 

Plus d'un mois après les élections générales du 09 septembre, la Suède n'a toujours pas de Gouvernement, et Ulf Kristersson qui était en charge de proposer une solution a jeté l'éponge. Eclairage sur la situation actuelle.

 

Petit récapitulatif de la situation depuis le 09 septembre :
Depuis les élections la Suède est divisée et aucune majorité ne s’est dégagée au Parlement. Les deux grandes coalitions ne sont séparées que d’un siège. Le bloc de centre gauche composé du Parti social démocrate, du parti de gauche et des Verts a obtenu 144 sièges. Alors que l’Alliance de centre droit composée des Libéraux, des Modérés, des Chrétiens démocrates et du parti du Centre compte 143 député.e.s au Riksdag. Le parti d’extrême droite Sverigedemokraterna est la troisième force du pays avec 62 mandats.

Sans majorité claire il est difficile pour les différents partis de s’accorder sur la formation d’un gouvernement sans compromis.
 

Ulf Kristersson abandonne

Le 02 octobre, le Porte parole du Parlement a chargé Ulf Kristersson leader du parti de centre droit Moderaterna de composer un nouveau gouvernement, après que le Parlement ait démis le Premier Ministre Stefan Löfven. Kristersson avait deux semaines et donc jusqu’à ce mardi pour faire part à Andreas Norlén de ses avancées.

Mais dès hier, le leader de Moderaterna a demandé à le rencontrer pour lui annoncer qu’il jetait l’éponge. Kristersson avait proposé de mettre en place un gouvernement d’Alliance de centre droit à tout prix ce qu’il appelle la “solution 3-2-1”. C’est à dire que le gouvernement pourrait être composé d’un seul, deux ou trois partis de l’Alliance en plus de Moderaterna si cela était nécessaire pour mettre en place leur agenda.

Annie Lööf à la tête de Centerpartiet (le parti du centre) et Jan Björklund leader de Liberalerna (les Libéraux) ont tout deux dit non à la proposition de Kristersson. Les deux leaders ne voulant pas d’un gouvernement de droite conservateur composé de Moderaterna et de Kristdemokraterna. Ebba Busch Thor (leader du parti Chrétien démocrate) avait elle approuvé la solution de Kristersson.


 

Alliance suède politique Ulf Kristersson
Les leaders des partis de l'Alliance, à gauche : Ulf Kristersson, à droite de haut en bas : Ebba Busch Thor, Jan Björklund, Annie Lööf - Photo : Killing Art photography et Région Gotland. 


Ainsi, à l’heure actuelle les conditions pour un gouvernement mené par l’Alliance de centre-droit ne sont pas réunies. Ulf Kristersson considère qu’il a épuisé toutes les solutions qu’il envisageait et même s’il garde toujours en tête le fait de pouvoir devenir Premier Ministre il reconnaît son échec. L’Alliance est donc dans une situation compliquée et elle aura besoin d’autres alliés pour pouvoir construire un gouvernement.

Andreas Norlén va donc devoir trouver quelqu’un d’autre pour accomplir cette mission compliquée et certains pensent que Stefan Löfven pourrait être le prochain en lice. Dès aujourd’hui le porte parole s’entretiendra avec les leaders des différents partis. Pour rappel, ces derniers ont droit à quatre tentatives pour se mettre d’accord sur la composition du nouveau gouvernement. En cas de quatre refus du Riksdag, de nouvelles élections seront organisées.

Cette situation d’instabilité pourrait donc encore durer quelques temps, et certains se frottent les mains notamment Jimmie Åkesson, leader du parti d’extrême droite Sverigedemokraterna, qui présage que si aucun des partis n’accepte de négocier avec lui alors la Suède devra voter à nouveau.


Sarah Chabane, 15 octobre 2018

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